Chap 2 - Glace

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Aussi silencieusement qu'elle le pouvait, le coeur battant la chamade, la jeune femme reculait dans une forêt dont elleignorait tout. Jugeant être suffisamment loin pour fuir, elle se releva et détala comme un lapin.

A peine avait-elle fait trois pas qu'une main se posa sur ses yeux, la privant de la vue. Une seconde main se posa sur sa bouche. La lycéenne la mordit de toutes ses forces. Les mains s'ècartèrent, la jeune fille en profita pour prendre ses jambes à son cou. Son ancienne habitude sportive fit bouger son corps naturellement, sa foulé s'allongea, sa vitesse augmenta en consequence. La distance entre elle et son assaillant augmenta.

L'espoir de le semer fut de courte durée, la nuit était dense, l'endroit inconnu, la route semée d'embûches, il lui était presque impossible de fuir sans problème. Une racine plus sinueuse que les autres sortait de terre devant elle. La jeune fille ne l'aperçue pas et tomba lourdement sur la terre meuble. Roulant sur quelques mètres, elle n'eut pas le temps de se relever avant que son poursuivant n'arrive sur elle.

Il lui était désormais impossible de fuir, son sort semblait scellé. La peur avait integré son corps de telle façon qu'elle paraissait naturelle, la jeune fille voyait déjà la mort venir la prendre. L'homme lui attrapa le bras et la força à se relever. Alors qu'il la regardait dans les yeux, elle soutint son regard, réfléchissant à toute vitesse. Sur une impulsion, la demoiselle tenta de lui mettre un coup de boule. L'ayant déstabilisé, elle lança la jambe dans l'entrejambe de son agresseur. Il stoppa la jambe et la maintient bloquée, l'agrippant serré dans sa main, écrasant sa cheville comme s'il s'agissait d'une branche sèche, des larmes perlèrent aux yeux de la jeune femme. Luna serra les dents et se mordit les lèvres pour ne pas hurler, du sang perla de long de sa lèvre maltraitée, glissant avec douceur jusqu'à son menton

L'homme la lâcha, sur le coup, elle s'écroula sur le sol. Victorieux, il sourit. Victorieux face à une gamine. Il lui lia les poings, lia ses chevilles, puis la jeta sur son épaule telle un sac à patates. Il se mit en marche ensuite, revenant sur le chemin de la fuite. Chaque pas, chaque à-coup se faisait sentir dans sa cheville. Jamais la demoiselle n'avait eu aussi mal, elle craignait que sa cheville ne soit fêlée voire brisée. Son esprit vagabondait, cherchant chaque solution pour pouvoir s'échapper, calculant chaque probabilité de survie. Rien n'y fit, le résultat restait le même, elle mourrait, mais la mort n'aurait pas a venir la chercher seule, jamais Luna ne se laisserait faire, jamais.

Son coeur jouait avec son esprit, lui donnant de l'espoir, puis lui enlevant. Le trajet retour sembla durer une fraction de seconde tant son esprit chercher une solution pour fuir. Les deux autres cavaliers hélèrent le porteur, celui-ci leur fit signe, un simple signe mettant fin à tout leur bavardage.

Tous mirent pieds à terre et entrèrent dans la grotte, Luna en déduisit que l'endroit était le repère d'animaux bien plus dangereux que les ours.

L'intérieur, creusée au plus profond d'une roche ferreuse, semblait refléter toute la lumière en raies de mille et une couleur, divisée en trois boyaux, l'endroit semblait être un lieu habité depuis de nombreuses années. Sous un puits de lumière, se consumait un faible feu, alimenté par un bois humide, des feuilles, de la mousse, il était peu probable qu'il dure encore longtemps, pourtant, ses flammes aux couleurs féeriques semblaient l'appeler, lui semblaient être le seul refuge qu'il existait en ce monde.

Après l'avoir lancée dans un coin, les trois cavaliers, -tous des hommes- s'assirent près du feu, d'un geste, l'un d'eux raviva le feu, sans le toucher sans vent. De la magie. Il y avait de la magie dans ce monde. Son regard se fixa sur le feu, puis dériva sur les hommes qui profitaient de sa chaleur.

L'homme qui l'avait attrapée lui tournait le dos, de là où elle était, elle voyait à peine sa peau hâlée, cachée par une cape à la noirceur de la nuit. Des cheveux de la même teinte que son ensemble ne ressortaient que grâce à la lueur du feu. Leur odeur portait dans toute la galerie, parfois sucré, parfois amer, l'odeur des trois hommes mélangée que le vent lui portait. Luna sentis alors, l'odeur chaude du pain frais, celle-ci fit gargouiller son ventre. L'homme à la cape, alla chercher un chaudron, le posa sur le feu et fourra dedans carottes, patates, viande, farine, eau, tout pour faire un bon ragoût. Cela lui mit l'eau à la bouche, mais la façon donc il cuisinait dérangea la demoiselle, et ses pensées la laissaient perplexe elle pensait à la façon la plus judicieuse de cuisiner plutôt qu'à la façon de fuir. Sa conscience semblant deviner qu'elle allait survivre tandis que son esprit vagabondait dans un domaine qu'elle maîtrisait.

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