an other world

Chapitre 8 - Magie

 L'orbe blanche brillait dans ses mains, le sang sur la rainure avait séché, la salle était glaciale mais rien ne semblait pouvoir empêcher l'expansion de la glace. La barrière de feu de l'autre mage menaçait d'éclater. Luna ignorait son entourage, elle ignorait son corps qui criait de fatigue, les implorations de son entourage à revenir à elle, rien ne marchait, la mémoire lui revenait alors que la magie déferlait.

Tout ce qu'elle avait oublié revenait, tout ce que son esprit avait bloqué déferlait en elle. Luna aurait dû se douter qu'il lui manquait des souvenirs, il était impossible qu'un homme comme lui, avec une femme comme esclave ne lui fasse rien. Luna en tremblait, dégoûtée par elle même, par sa faiblesse, l'orbe tomba, manquant de se briser au sol, le givre se calma et la chaleur reprit possession de la salle. La jeune femme tremblait comme une feuille, elle avait envie de vomir, tout cela ne pouvait être vrai, de l'eau s'insinuait dans ses yeux.

Elle perdit conscience.

A son réveil, elle se trouvait dans la salle de l'infirmerie, c'était la première fois que la jeune femme y mettait les pieds, Luna sentait la présence d'une personne à mes côtes, elle n'arrivait pas à savoir qui elle était. Luna sentait son odeur, elle lui rappelait la forêt, aucune envie de mal ne lui parvenait d'elle, cette personne était fatigué, surement de l'avoir veillée. Elle entendait encore bien, enfin, depuis quelque mois c'était trop bien, Luna entendait deux personnes se disputer, elles parlaient de sa magie, une magie très puissante qui n'était jamais apparue avant. La plus arrogante parlait d'un exploit de la magie, d'une révolution, l'autre plus inquiète parlait d'une abomination, du sacrifice d'une vie inutile, d'une tentative de force stupide. La voix inquiète ignorait la raison de l'arrogance de l'autre.

Une arrogance de vainqueur, une arrogance par la joie d'avoir traumatisé une enfant et d'en avoir fait un monstre, cette arrogance n'était dûe qu'au traumatisme qu'un homme comme lui pouvait causé à une femme. La colère jaillit en Luna, l'utilisation de son pouvoir se fit claire, elle le projeta vers la voix arrogante, elle se tut d'un coup, coupée par le froid polaire qui venait d'envahir son corps, autour de lui, personne ne comprenait la raison subite de son silence. En touchant son corps, la personne inquiète comprit et bloqua son action. Ce lui fut aisé, il était bien plus habile à la magie que la jeune femme qui venait de la découvrir. La personne à ses côté la gifla quand elle s'aperçut que Luna était consciente et ce qu'elle venait de faire. Luna n'avait pas encore ouvert les yeux, sous le coup, elle les ouvrit. Un jeune garçon aux cheveux de feu avait presque les larmes aux yeux, des yeux d'un vert forêt, une odeur boisée, il semblait appartenir à un monde qu'elle ne connaissais pas.

Des pas arrivèrent dans sa direction, le temps qu'elle tourne la tête vers son mentor, le jeune homme avait disparu, la seule trace de sa présence fut sa joue rougi par la baffe. Luna demanda à Numéro deux ce qui s'était passé, non certaine de la réalité des choses. Ses mots confirmèrent ce que la jeune femme ne voulais pas admettre. Elle savait que jamais elle n'accepterait se qui avait pu ce passer durant ce temps en forêt. Son coeur semblait fragile d'un coup, comme si un rien pouvait à présent le briser. Des larmes roulèrent à nouveau sur ses joues, l'apprentie pleurait en silence, cela choqua son professeur, elle n'avait encore jamais montré d'émotion durant le temps d'entrainement, le seul moment où elle se lâchait c'était durant les bains en compagnie de son amie.

Sa crise de larmes finie, il l'aida à s'habiller, Luna passa outre sa tenue, outre sa timidité avec cet homme qui ne l'avait encore jamais vue nue, quelque feuilles vertes tombèrent de la pile de vêtements. La jeune femme en ramassa une et la glissa dans sa poche, son mentor ne semblant pas voir ce qu'elle faisait. Ils sortirent de l'infirmerie, Numéro un attendait contre le chambranle de la porte, en la voyant, son regard se fit dur, l'apprentie l'ignora autant que mon corps le permettait. Ce dernier se mettant à trembler à chaque fois qu'il était dans son entourage, il allait falloir que cela change, Luna ne pouvait rester à trembler à chaque traumatisme, elle n'y survivrait pas.