From Hell To Heaven

La déferlante.

Je jette la première chose que j'ai sous la main et qui est mon bonnet.

Les minutes semblent être des heures, qu'est-ce que je peux m'ennuyer, je suis allongée par terre à regarder le plafond, telle une clocharde. La porte du voisin s'ouvre et se referme aussitôt. Je me relève et je n'ai vu personne en y sortir. Mon oeil aperçoit une tasse fumante avec un objet à côté, je m'accroupis, commence à avancer à quatre pattes tout doucement tel un fauve en quête devant sa proie. J'analyse tout autour de moi, je balaye mon regard de droite à gauche, je m'attends à une mauvaise blague ou autre, on ne sait jamais avec lui. J'observe le contenu de la tasse, c'est de l'eau bouillante avec un sachet de thé à côté.

Méfiante, je n'ose même pas la boire, il peut y avoir, je ne sais pas de la drogue ou quoi. Ce type est juste incompréhensible, il me tâcle, me manque de respect et après il m'offre du thé, il a un problème ou quoi ? Je reste là assise, à observer la fumée qui se dégage, en n'osant pas la boire, mais il est vrai que j'ai très soif avec mon jogging. Je prends mon courage à deux mains, souffle un bon coup, il ne peut rien m'arriver tout de même. Je bois donc le thé et prends dans ma main l'objet qui est à côté, je lis "déodorant". Je recrache la boisson chaude et je commence à rigoler, c'est vrai qu'après un bon sport je ne sens pas la rose.

J'entends des bruits de pas qui montent, j'attends et je vois Zac, il me fixe d'un air bizarre et dit :

- Mary ? Qu'est-ce que tu fous par terre sur le paillasson du voisin ?

Il me regarde d'un air taquin. Je hausse les épaules et lui réponds d'un ton sec:

J'ai pas pris mes clefs, je suis allée courir, me voilà à la rue et je n'avais plus de batterie.

Je me lève et passe devant lui pour rentrer direct vers la salle de bain. Sans adresser un regard ou une autre parole, je suis trop énervée encore et je sais que je peux être blessante dans cet état là.

ZACHARY

Une journée de travail finit, je suis mort vite que je rentre à la maison et que je la revois. Je grimpe quatre à quatre les marches, je me retrouve dans le hall, je vois deux petites billes vertes qui m'observent avec espoir. Mais que fait-elle dehors et dans cette tenue ?

Je lui demande donc des explications, elle me répond froidement, comment se fait-il qu'elle soit aussi froide, elle n'était tellement pas comme cela à l'époque, je souffle, elle me passe devant et s'enferme dans la salle de bain. Ca me désespère qu'elle me traite ainsi.

J'entends un bruit derrière moi, je me retourne, je vois le voisin qui récupère des objets par terre et il sourit. Mais c'est qui lui ? Je le regarde méchamment. Nos yeux se croisent et il dit :

- Et bah mon gars, ta meuf c'est une sacrée lionne ! Tu en as de la chance !

Je serre les poings, je ne supporte pas qu'on parle d'elle, elle est à moi, à mooiiiii.

- Oui je le sais ! Et elle est très bonne au lit aussi un vrai fauve.

Sur ceux je ferme la porte un grand coup, je dépose mes clefs sur le meuble dans l'entrée et vais dans ma chambre afin de me déshabillé en attendant que la salle de bain se libère.

MARY

Je m'arrache de mes vêtements, je balance tout par terre. Pourquoi suis-je dans cet état ? Les hommes me débectent, on ne peut pas avoir confiance en eux. J'ouvre l'eau en attendant que la salle de bain s'embrume, je fixe mon reflet dans le miroir. Mes yeux verts sont sans éclats, mes pupilles vertes sont ternes, je ne supporte pas mon reflet, il me dégoute, je me sens sale. Je détache mes cheveux châtains clairs, secoue ma tête, rien ne change, je ne me supporte pas, cela fait tellement longtemps que je n'arrive pas à sourire. Mon nez, ma peau, mes cheveux tout, tout me dégoute. Je frappe le miroir et je pleurs. Mes mains accrochent l'évier, mes mains se blanchissent tellement je sers fort le meuble. Je me retourne et me laisse tomber par terre, je m'accroupis et pose ma tête sur mes genoux. je fonds...

ZACHARY

Déjà vingts minutes que j'attends. Qu'est ce qu'elle fout ? En caleçon, je décide d'aller toquer à la porte.

- Mary ?

Pas de réponse. Elle ne doit sûrement pas m'entendre. Je réessaye.

Toc toc.

- Mary ? Est-ce que tout va bien ?

Toujours pas de réponse. Je tends l'oreille contre la porte, j'entends l'eau coulée et des bruits, des sanglots il me semble.

- Mary ? Dis-moi ce qu'il se passe bon sang ! Est-ce que le voisin t'as fait quelque chose ? Dis-moi bordel !

Je commence à balancer mon poing contre la porte, je sens mes os qui ont craqués.

- Bon ça suffit ! Ecartes-toi de la porte, je vais la défoncer.

Je vérifie tout d'abord si la porte était fermée. Et elle s'ouvre, je l'entrevue tout doucement je l'avertis de mon arrivée, je regarde mes pieds en avançant et je vois un bras avec une boîte de cachets par terre.

-Putain ! Non non non ! Mary !

Je la prends dans mes bras, je la secoue, je vérifie son pouls, il est faible. Je cours à la recherche de mon portable et j'appelle le SAMU. J'entends des bips, c'est trop long putain !

Allo, le SAMU bonsoir quelle est l'origine de votre appel ?

- Mon... Mon amie, elle... Elle est inerte par terre avec une boîte de cachets à côté d'elle. Vite ! Venez ! mon adresse est : 12 avenue Magret. Vite S'il vous plaît.

- Ok. Monsieur, les secours arrivent.

Je raccroche. Je la sers fort dans mes bras et je lui parle afin qu'elle reste un minimum auprès de moi. Je me pose mille et une question.

- Pourquoi ? Mais pourquoi tu as fais ça ? Tu as tout pour toi et tu veux partir, me laisser après quatre ans où on ne s'étaient pas vus ! Je ne comprends pas, je ne te reconnais plus, qu'est ce qu'il t'ait arrivée putain ! Ok, tu es partie de chez toi, je sais que tu ne t'entendais pas trop avec ta famille, mais je ne pense pas que ce soit la raison. Tu ne souris plus, tu ne t'habilles plus comme avant, tu ne te maquilles plus, tu es amaigris comme pas possible, on dirait un zombie. Alors que tu as tout pour toi, tout le monde t'appréciais, pourquoi ? Pourquoi ? S'il te plaît ne me quitte pas, pas maintenant, il y a tellement choses que je dois te dire, si tu savais.