Un mois, une fable

Décembre - Un perroquet Têtu

Attention, Noël approche...

Nous avons tous un jour été séduit par un jouet bruyant : le trouvant amusant nous l'avons acheté ! Pour nous même ou pour offrir... je ne sais ce qui vaut le mieux ! Dans un cas la dépression, dans l'autre la rancune des proches que nous voulions combler...

Ou comment montrer que céder à un caprice peut vous réserver des lendemains qui déchantent... Une occasion de nous confronter à nos propres contradictions.

Mais aussi celle de démontrer que la détermination, quand elle est déraisonnable, n'est pas forcément récompensée...

Le perroquet et son maître

Il est un animal
Connu pour ses répétitions,
Mais qui a plutôt du mal
A taire ses convictions.

Ainsi, le Cacatoès,
Celui-ci nommé Constant,
Affirme sans faiblesse
Ses envies et sentiments.

C'est pour cette même raison
Que l'Homme, amusé,
En a fait l'acquisition
Avant de finir par s'en lasser.

Son bavardage incessant,
Qui suscite l'émerveillement
De tous les enfants, des passants,
Finit par être agaçant.

Avec ses lubies, le relou
Est tellement énervant
Que le maître de céans
Veut le pendre par le cou...

« J'veux un Pepsi, j'veux un Coca ... »
« Tais-toi maintenant, tu n'en aura »
« J'en veux j'en veux j'en veux... »
« Crois moi, t'assoir dessus tu peux ! »

« J'veux un Cola, j'veux un Gini »
« Tais-toi maintenant, ça suffit ! »
« Me tairai quand m'en donneras »
« Suis-je donc le christ portant sa croix ? »

« Je n'lâcherai pas, j'veux un Fanta »
« Ce sera toi, Jésus, bientôt :
Je vais chercher clous et marteau,
Et t'accrocherai au mur, tu verras »

Silence, après cette menace,
Montre comme elle est efficace :
Sans clouer le volatil, le mec
Pourtant déjà lui cloue le bec !

Là-dessus, un voisin,
Comptant sur son bon cœur,
Se présente à la demeure,
Demander un p'tit coup de main :

« Je veux mettre ce tableau,
Un portrait de ma belle-mère,
Au dessus de mon bureau :
Prête-moi le nécessaire »

« Ce serait avec plaisir,
Mais je ne suis guère bricoleur,
Et je n'ai rien pour construire
Aucun outil, pour ton malheur »

Le voisin fait demi-tour,
Et la porte s'est refermée,
Mais dans les oreilles d'un sourd
Le message n'est pas tombé !

Constant réclame aussitôt :
« T'as pas de clou, pas de marteau,
Me crucifier tu n' peux pas !
T'as plus qu'à m'donner mon Coca! »

« Si tu crois ça tu es idiot ! »
« Idiot mais je n'arrêterai pas,
Donne-moi du Pschitt, j'veux un Soda ! »
« Continue et tu auras de l'eau ! » ...

C'est peut-être difficile à croire
Mais ici finit l'histoire,
Et d'une façon assez notoire :
Noyée au fond de la baignoire.

Car il ne faut pas extrapoler,
Et d'une promesse non tenue,
Aller sitôt s'imaginer
Que toutes seront méconnues.

C'est aussi faute d'avoir confondu
L'objectif avec le moyen :
Par l'épée on te promet une fin ?
Ne t'étonne pas de mourir pendu !

Joyeux Noël !

Mais ne te trompes pas de jouet... Pour éviter l'impaire, je te suggère d'offrir un livre ! Ça peut remettre en question, ébranler les certitudes, secouer d'effroi ou de rire, mais ça ne casse pas les oreilles. Pas même un recueil de fables !

Justement, j'en connais un bon sur Thebookedition.com, que tu peux commander version papier !

Et je te souhaite aussi une très bonne année avec... la suite des fables inédites : en 2018, « Un mois, une fable » continue sur WattPad...