Penpals - H.S [Terminé]

8. Anna

Nous sommes au beau milieu de l'été, et je dois avouer que je suis en train de mourir de chaud.

Je travaille comme hôtesse d'accueil à la Bastille, ce fort qui défendit Grenoble à multiples reprises.

J'ai un pass pour prendre les "bulles", comme on les appelle, pour me rendre tout en haut. Ça coûte environ six euros je crois à tarif étudiants, et je peux y aller gratuitement, puisque je travaille.

Mais j'ai décidé que tous les matins, et les sois si je ne suis pas trop fatiguée, je ferai le chemin à pieds. Il y a bien une heure et demi, au moins, de montée raide pour atteindre le sommet. Et un quart d'heure de descente pour rentrer.

Je suis donc en sueur lorsque j'arrive sur mon lieu de travail. Mais je prends toujours une tenue de rechange, un petit gant et du déodorant pour éviter de sentir le chacal dans la cabine d'accueil.

- Bonjour Anna !

- Salut Théo !

Je souris en saluant mon collègue, étudiant comme moi.

- Tu ne te décideras donc jamais à monter comme tout le monde ?

Je glousse et attrape la clé des vestiaires.

- Il faut bien que je perde tout ce que j'ai accumulé cette année si je veux reprendre de la raclette cet hiver !

Le brun tire une drôle de tête et réplique :

- Tu sais, en général les gens éliminent le gras au printemps pour être prêt l'été, où on expose plus son corps, pas l'été pour être prêt l'hiver quand on reste caché dans 3 pulls et un manteau, quand c'est pas la couette !

J'éclate de rire, et me dirige vers les vestiaires en lui faisant un petit signe. Avant de me changer, j'avale goulûment de grandes gorgées d'eau.

Il est à peine huit heures, mais il fait au moins vingt-quatre degrés. Eh oui, c'est ça de vivre dans une cuvette.

Pendant que je me change, mon téléphone vivre, et je me précipite pour ouvrir le message.

H : Salut Anna ! Je sais que tu es au travail, mais j'ai une grande nouvelle pour toi, dis moi quand on peut s'appeler ma belle.

Je souris et composé son numéro sur Skype.

[NDA : Les conversations orales entre deux * sont en anglais. Et les messages entre Harry et Anna sont évidemment toujours en anglais.]

*
- Allô ?

- Salut Harry, je suis dans les vestiaires, j'ai deux minutes. C'est quoi cette nouvelle ?

- Ça va moi, merci et toi ?

- Oui pardon, je m'excuse en mettant une main sur ma bouche même s'il ne peux pas me voir.

- Je te taquine Anna, je sais que tu n'as pas beaucoup de temps. Bon je fais vite : j'ai deux semaines de congés, à partir de mi-août. Je sais que tu finis autour du vingt, c'est pourquoi la première semaine je verrai ma famille. Mais si ça te dit, on peut se voir avant ta rentrée.
*

- Oh oui oui oui ! Ça serait génial !

*
- Je suppose à ton ton que tu es contente, mais tu viens de parler français Anna, rit mon correspondant.

- Oh pardon, désolée, mais oui je disais que ça serait super !

- On en reparle ce soir plus au calme ? Je ne veux pas que tu te mettes en retard...

- Oui pas de soucis, je prendrai les bulles pour être chez moi plus tôt.

Je l'entends à nouveau rire.

- Prends ton temps, je ne fais rien de particulier aujourd'hui. À ce soir, passe une bonne journée !

- Toi aussi, bisous !
*

Je sautille comme une enfant, et me dépêche de me changer pour filer en cabine.

- Tu es heureuse toi. Tu as fait quoi dans les vestiaires ? me taquine Théo en me voyant revenir.

Je sens mes joues devenir rouges, et je m'installe en tentant de répondre le plus naturellement du monde :

- J'ai un ami que je... Qui a des vacances fin août, et on va pouvoir se voir. Du coup je suis contente.

- Oooh, un ami ?

Il se rapproche de moi, et s'accorde sur mon bureau avec un air suspect.

- Un simple ami ?

- C'est mon correspondant anglais, je ne l'ai jamais vu !

Je crache le morceau en espérant qu'il me lâche, mais ça a l'effet inverse.

- Anna, je veux tout savoir ! Raconte moi, ça fait combien de temps que vous correspondez ?

Hors de question de lui dire qui est véritablement Harry, et je n'ai pas vraiment envie de lui raconter toute notre histoire. Théo est un bon copain, mais Harry est un véritable ami, et je ne veux en aucun cas briser sa confiance.

- Non Théo, je n'ai pas envie d'en parler...

Il fronce les sourcils, surpris de ma réaction penaude. 

- D'accord, si tu ne veux pas me dire je comprends. Tu sais que je suis là si tu veux en parler ? Je veux dire, même quand on aura fini de bosser ici.

Je souris, ses paroles me touchent. 

- C'est gentil à toi, merci. 

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Une petite partie, mais qui doit bien vous faire plaisir à mon avis. (J'ai réussi à vous publier ça entre 2 nausées, parce que oui j'ai la gastro la veille du réveillon du Nouvel An, top hein)

Enfin une rencontre envisagée pour Harry et Anna !

Comment pensez-vous que ça va se passer ?