7. Le journal de l'immortel

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On est mort.

C'est la seule chose qui me vient à l'esprit. Je cours depuis longtemps dans la jungle. Je n'arrive pas à semer l'armée. J'ai perdu la trace de Coal depuis un moment, où est-il ?

Je regarde à ma droite et je me fige d'horreur. Un panache de fumée noire, vaguement humain, se tient à quelques mètres de moi.

Je sais que les membres de l'armée savent se transformer en ombre, mais je trouve ça bien différent que dans les livres. J'accélère, je sais que cette ombre n'est pas Coal. C'est un piège, c'est obligé.

L'homme ne sembla pas très heureux que sa stratégie n'est pas marchée. En une fraction de seconde, il redevient humain et m'envoie un coup de poing dans la mâchoire. Heureusement grâce aux réflexes que j'ai développé avec Coal pendant les entraînements, je réussi à l'éviter.

Je dois mettre de la distance entre moi et eux.

Je force mes jambes à aller plus vite. Derrière moi, les pas des hommes continuent à me suivre. Je remercie la personne qui a eu l'idée de ne pas donner des fusils aux soldats de l'armée. Tout en courant je cherche un moyen de les semer. Quand je lève les yeux, une idée me tombe presque dessus.

Je fais demi-tour et fonce dans les hommes de l'armée. Ils me regardent passer sans rien faire. Grâce à l'effet de surprise, j'eu le temps de grimper dans un arbre pour me cacher. Quelques secondes après, les traîtres passent en-dessus de moi sans me remarquer. J'attends sans bouger jusqu'à ce que les bruits de pas et les cris disparaissent dans la nuit. Je descends et me met à marcher sans bruits à l'opposé de la direction qu'on prit les hommes.

Je marche depuis plusieurs heures sans croiser personne. La peur de rencontrer un des traître était partie. Sauf que je n'est aucune idée de l'endroit où je suis. Après plusieurs heures de marche, j'arrive devant une grotte inoccupée au milieu d'une clairière.

C'est une manie des gens d'ici de vivrent dans des grottes ?

J'hésite à entrer. Disons que je ne fais plus vraiment confiance aux personnes qui habitent dans des grottes... Soudain je me rappelle ce que m'avait dit la domestique de la salle à manger.

Va au sud.

Elle ne voulait peut-être pas que j'aille à Amilys, mais peut-être ici ?
Quand je m'approche, je remarque qu'il n'y a personne. Je fais rapidement le tour de la grotte pour trouver quelqu'un.
Personne.

Pourtant il y a un feu allumé dans la grotte. Cette personne ne doit pas être loin. Je décide d'entrer dans la grotte et d'attendre le mystérieux habitant à l'intérieur.

Une fois dedans, je remarque que la grotte est aussi peu meublée que celles qui village d'Amilys. Je m'assois sur la chaise au milieu de la grotte de manière à bien y voir l'entrée. Coal ne devrait pas tarder. À moins qu'il ne connaisse pas cet endroit.

Sur le lit en peau derrière moi, il y a un journal. Relié en cuir, des pages jaunis gratter d'un encre bleu délavé. Piqué dans ma curiosité, je récupère le journal et me met à le lire.
J'ouvre une page au hasard. En touchant les pages, je me rends compte que ce journal est vraiment vieux.

Lundi 13 décembre 1915.
Sirielle refuse de prendre part au confit mondial. Je ne peux rien faire, la France ou l'Allemagne est si loin. Si Sirielle ne fait rien, qui le fera ?
Je vois dans mes rêves l'enfer de la guerre. Des combats sans égal au passé. Des milliers de corps que tout le monde ignore, trop occupé à sauver sa peau.
Sirielle ne fera rien je le sais. Comme elle n'a jamais rien fait.

Je fronce les sourcils intriguée et change de page.

6 août 1945.
Hiroshima, rasé de la carte. Les Américains ont fait fort. Cette arme va changer le monde. Mais pas qu'en bien.
Le premier septembre, le Japon signera l'armistice. La guerre sera terminée. Il n'en manquera plus qu'une troisième. Car comme on dit : Jamais deux sans trois...
Sirielle n'a rien fait, encore. Quand se décidera-t-elle à agir ?

Gardienne ImmortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant