Promesse Chapitre 11

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L'incompréhension rongeait Marinette. Cela faisait trois jours qu'Adrien agissait de façon distante, presque méconnaissable. Trois jours que ses textos restaient sans réponse ou, quand il répondait, c'était par de brèves phrases dénuées de chaleur. Chaque matin, elle espérait qu'il lui accorderait un sourire ou même un regard dans les couloirs du lycée, mais Adrien restait impassible, comme si elle était devenue invisible. Elle essayait de comprendre ce qui avait pu se passer, mais aucune raison ne lui venait à l'esprit. Nino, lui aussi impuissant, lui lançait de temps en temps des regards désolés, sans pour autant pouvoir l'aider.

De son côté, Adrien n'était pas en paix non plus. Son comportement le rongeait, mais il ne savait comment revenir en arrière. Nino, attentif, finit par l'interroger :

— Ça va, mon pote ? T'as l'air complètement ailleurs depuis quelques jours. Il s'est passé un truc avec Marinette ?

Adrien, la mâchoire serrée, répondit d'un ton ferme :

— Non, rien. Tout va bien.

Mais Nino savait bien qu'il mentait. Son ami ne pouvait pas cacher son malaise.

— Adrien, regarde-la, continua Nino en pointant discrètement Marinette, qui discutait avec Josh un peu plus loin. Tu peux me dire ce que tu veux, mais on sait tous les deux que ce type t'énerve. T'es jaloux, mon pote, et tu ne veux même pas te l'avouer.

Adrien détourna le regard vers Marinette, sentant la colère monter en lui à nouveau. Il n'avait jamais ressenti une telle jalousie auparavant, une rage sourde mêlée de peur. Le simple fait de voir Josh près d'elle le rendait fou.

— Tu crois ? demanda-t-il, presque pour lui-même.

— C'est évident. Regarde-toi. Tu devrais lui parler, Adrien. Alya m'a dit que Marinette ne va pas bien, et je pense que c'est en grande partie à cause de toi, répondit Nino.

Adrien serra les poings. Il regarda à nouveau Marinette, cette fois avec tristesse. Il ne supportait plus cette distance qu'il avait lui-même créée.

Les jours passaient et rien ne changeait vraiment. Marinette essayait tant bien que mal de garder le cap, mais son visage trahissait la fatigue accumulée. Elle manquait cruellement de sommeil, non pas à cause des responsabilités de Ladybug, mais à cause des tourments causés par Adrien. Son esprit ne trouvait plus de répit. Chaque nuit, elle ressassait les mêmes questions, sans jamais obtenir de réponses.

Ce matin-là, elle entra en classe de chimie, à bout de forces, et s'installa au fond de la salle, espérant passer inaperçue. Elle posa sa tête sur ses bras, cherchant un peu de répit avant le début du cours. Les yeux fermés, elle fut soudainement réveillée par une odeur familière : celle du café. En ouvrant les yeux, elle découvrit un gobelet posé devant elle.

— Je t'ai apporté un café noisette, dit doucement Adrien, assis à côté d'elle. Je me suis dit que ça te ferait du bien ce matin. Il commence à faire froid dehors.

Marinette resta figée, incapable de répondre tout de suite. Après des jours d'indifférence, il revenait soudain avec un geste attentionné. Elle le fixa, incrédule.

— Bois, avant que ça ne refroidisse, ajouta Adrien avec un sourire timide.

— Merci... souffla-t-elle, ses joues prenant une légère teinte rosée. Elle entoura le gobelet de ses mains, cherchant un peu de réconfort dans cette attention.

Durant tout le cours, Adrien semblait être redevenu lui-même. Il la taquinait, lui lançait des regards complices, et tenait sa main discrètement sous la table. Marinette savourait ces moments, mais au fond, elle savait qu'il fallait crever l'abcès.

À la fin du cours, alors qu'ils marchaient ensemble dans le couloir, elle prit son courage à deux mains.

— Ça fait un moment qu'on ne s'était pas parlé, Adrien, commença-t-elle, sa voix hésitante. J'aimerais comprendre ton comportement. Ça fait des jours que tu m'ignores, que tu ne réponds pas à mes messages... Tu fais comme si je n'existais pas. Pourquoi ? Tu te fous de moi ? lança-t-elle, la voix brisée.

Les larmes montèrent rapidement, roulant sur ses joues sans qu'elle puisse les retenir. Elle avait tout gardé en elle pendant des jours, et à cet instant, tout explosait. Adrien, lui, resta silencieux un instant, visiblement pris au dépourvu. Il se rapprocha d'elle, mais Marinette recula instinctivement, trop blessée.

— Marinette, je... je suis désolé, murmura-t-il en baissant les yeux. J'ai agi comme un idiot. Je t'ai vue parler avec Josh et ça m'a complètement fait perdre pied. Je n'ai jamais ressenti de jalousie avant, et je ne savais pas comment gérer ça.

Il releva doucement le regard, son visage marqué par la culpabilité.

— Je suis désolé de t'avoir blessée, Mari'. Je comprends pourquoi tu es en colère. Je veux que tu saches que ça n'a jamais été mon intention. Je ferai tout pour me rattraper, pour qu'on soit bien tous les deux, déclara-t-il, sincère.

Marinette, encore troublée par les émotions, sentit son cœur se réchauffer en entendant ces mots. Le garçon qu'elle aimait était enfin là, face à elle, prêt à admettre ses erreurs. Un sourire naquit sur ses lèvres, malgré les larmes.

— Donne-moi une seconde chance, Mari'. Je te promets de ne plus te faire de mal, ajouta Adrien, son regard ancré dans le sien.

— C'est une affirmation ou une promesse ? demanda-t-elle, son sourire revenant doucement.

— Non, c'est une promesse, répondit-il avec une certitude tendre.

Adrien posa ses mains délicatement sur les joues de Marinette et, après avoir vérifié discrètement que personne ne les regardait, il déposa un baiser doux sur ses lèvres. C'était un baiser sincère, rempli de toutes les émotions accumulées ces derniers jours.

— Je t'aurais bien embrassée encore, mais je ne pense pas que ce soit l'endroit idéal, murmura-t-il à son oreille, sa voix basse faisant frissonner Marinette.

Ce murmure la fit rougir, un frisson la parcourut. C'était la première fois qu'Adrien se montrait si audacieux, et cela la troublait agréablement. Ils restèrent un instant, l'un face à l'autre, les yeux brillants, savourant ce moment de réconciliation.


~Miraculous~ On ne se quitte pas si Facilement [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant