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« Voir un univers dans un grain de sable, le ciel dans une fleur des champs.
Tenir l'infini dans sa paume, mettre l'éternité dans une heure. » William Blake


Ils m'ont étendu sur une colline d'herbe, le lieu le plus haut de la forêt, le sommet de cette contrée. Quelque mètre plus bas, un feu était entamé, grossissant à vue d'œil, je ne captais plus que cette vive lumière. Nous étions en plein jour, mais j'aurais pu jurer que nous étions la nuit. Des chants s'élevèrent doucement au rythme des tambours, des flutes et des violons. Ils m'appelaient. Et des voix semblèrent s'ajouter, pendant un instant, j'ai cru que c'était les étoiles avant d'en entendre distinctement une parmi les autres. Pourtant, je ne sus comprendre ses mots ou même la langue utilisée. 
J'aisenti un souffle contre mon oreille et un murmure vint jusqu'à moi, même siproche elle semblait pourtant si éloignée.     

« Laisse toi obnubiler par tes sens et laisse-toi guider par les voix. Cependant, ne te laisse pas submerger et n'oublie pas pourquoi tu as choisi cette voie. Nous avons besoin de toi car après ce voyage, tu seras la prêtresse Hateya. »

Pendant un court moment, il me parut être totalement bête car je savais mieux que quiconque tout cela. J'ai vite compris que j'avais raté un détail et que la théorie est bien différente de la pratique. J'avais presque coulée trop profondément, fallu de peu d'être emmener dans les ténèbres et tourmenter par les satyres enchanteurs pour l'éternité. L'élément déclencheur à la vision astrale était ce rappelle à l'ordre. Pourtant, je ne l'avais lu nulle part. Cela s'est avéré être un secret transmit oralement, seulement d'un conservateur à un autre, pour empêcher le malin d'entrer dans les autres mondes. Ainsi évitant la corruption d'un monde pur.
À l'instant où le murmure s'était tut, un autre avait pris place. La même voix de femme, celle dont les mots m'avaient échappé. Cette fois, ils firent échos et leurs sens pénétrèrent mon esprit.

« Viens. Viens à moi. Toi, Hateya Leotie jeune enfant, femme mature et vielle âme. Toi, Savannah chez les êtres au libre arbitre et aux obscures penchant. Entre accomplir ton destin, choisi la voie que je t'ai filé. Toi ma fille, viens me rejoindre. Viens l'espace d'un instant auprès nous. »

La déesse. C'était la somptueuse voix de la déesse.
Le dernier mot qu'elle avait prononcé tintèrent tel une cloche et je fus aspirée par une incommensurable force. Une force divine.
J'eus l'impression d'étouffer, pendant une interminable seconde, avant que mon esprit s'ouvre. Avant de recevoir la vision, d'apercevoir tous mes ancêtres. Je sentais toujours mon corps, je n'étais donc pas dans le monde astral, mais j'aurais pu facilement les confondre. Autant par la manière d'accéder à ce lieu que par ses milles et une teinte indescriptible. Des couleurs si vives et ardentes tel qui n'en existe de l'autre côté.
Aucune présence divine n'était, mais je n'en avais pas ressenti le besoin. J'étais là pour apprendre, pour connaître mes prédécesseurs. Pour éviter leurs erreurs et chasser les ténèbres, arrêter les activités pernicieuses des démons et remettre de l'ordre dans le cercle de l'obscurité. Il ne faut pas croire qu'ils n'apportent que des mauvaises choses.
Les ténèbres sont malfaisantes, nocives, alors que l'obscurité n'est que froide et mélancolique.

«Te voici enfin, Huena ! Oh pardonne-moi, Hateya. Tous ses noms à travers les siècles, je m'y perds » avait prononcé la femme la plus proche de moi, d'une familiarité déconcertante.

J'y ai appris qu'entre chacune de mes réincarnations, j'étais à cette endroit avec elles. Ces femmes, et quelques hommes, m'appréciaient tous pour une réincarnation différente. Étant toutes plutôt distincte les unes des autres. Apparemment, je serais la plus docile et douce, mais pas la plus ravissante cependant les avis ont beaucoup divergé sur ce point.
Je ne sais même plus comment nous sommes arrivés à ce fait. Étrangement, ayant bien fait mes devoirs, j'imagine, je savais globalement le reste. Il m'a paru se passer tellement d'heures que lorsque je dus les quitter, des larmes m'ont échappées.

Je fus brusquement ramenée à moi, si brutalement que j'ai pris une grande inspiration, comme si j'avais manqué d'air tous ce temps. Les sensations de mon corps me revenant peu à peu. J'avais eu l'impression de le vivre, exactement comme un rêve. Tu sens ton corps, puis tu t'endors et il prend la relève. Tu vis le moment, tu te réveilles, sens à nouveau ton corps et le moment s'estompe doucement devenant qu'un lointain souvenir. C'est loin d'être un rêve, loin d'être vécu sur le plan physique. C'est presque comme un voyage astral, seulement c'est une vision qui n'a duré qu'une petite minute. C'est... Indescriptible. Loin d'être comme expliquer dans les livres, loin d'être comparable à quoi que ce soit.
Unique, magnifique, magyque. Divin.

J'ai pris une bonne dizaine de minute pour m'en remettre alors que la fête était à son plein. Musique, danse celte traditionnelle et l'hydromel. Sans oublier les chants envoûteurs des fées et si je n'avais pas été aussi sonnée, je n'aurais pu me retenir de me joindre à la danse.
Une fois que j'avais totalement récupérée, je suis évidemment allé les rejoindre. Un banquet avait été installé et j'ai pu me revigorer avant de prendre part au festivité.

Lorsque je dû partir, il n'était qu'à la moitié des réjouissances même si cela faisait des heures que nous avions commencées.
Nos deux peuples ne sont-ils justement pas reconnus pour nos incroyables fêtes interminables ?
Seule et sans un mot, j'avais pris congé pour me changer et me rendre dans le monde des humains.
Tel la tradition que je suis, j'étais vêtu complètement de blanc et légère. Tout à la fois anciens et de cette époque. Bien que mon peuple ne fasse pas de différence. Un regard extérieur aurait tendance à nous identifier aux celtes, mais c'est historiquement l'inverse. Les celtes découlaient de nos nombreux périples dans ce monde. Je dois aussi admettre que nous avons sans doute contribué à leur invention ; les elfes. Je reconnais que j'utilise beaucoup ce terme, mais pour ma défense, nous n'avons pas de nom trouvant inutile de mettre des étiquettes. C'est une des grandes preuves que j'ai trop passée de temps dans leur monde.
Ensuite, eh bien, me voici ici.

Je m'arrête soudainement, ici, en plein rue. Je ressens quelque chose, mais c'est trop léger pour que je sois en mesure de mettre le doigt dessus. Je m'évertue vraiment à distinguer le chemin, mais je suis confuse alors j'essaie de faire le vide dans mon esprit. Je ferme les yeux et cherche d'instinct une direction. J'allais être apte à le déterminer lorsque je sens une présence derrière moi. J'ouvre les yeux en me retournant si vivement que mes cheveux, l'instant d'une seconde, obstruent ma vue. Je suis devant une rue déserte, toujours personne à l'horizon.

Il n'y a qu'un papillon.
Un magnifique papillon azur et noir.    

Witchy BeautyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant