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« L'amour est une fumée formée des vapeurs de soupirs :
Purifié, c'est un feu dans les yeux des amants, agité, une mer nourrie des larmes des amants ;
Et quoi encor ? La folie la plus sage. Le fiel qui nous étouffe, la douceur qui nous sauve. » William Shakespeare


J'observe, décontenancé, ce petit être qui est bien loin de la végétation. Une seule question me tourmente. Que fait-il devant moi ?
Il se dirige vers moi et lorsqu'il passe sous le vaisseau de lumière d'un lampadaire, je crois halluciner, pour la première fois de ma vie. Il resplendit de toute sa grandeur, tel un empereur.
Serait-ce une aide divine ?

Une mélodie me revient subitement à l'esprit, elle est légère comme le vent et aussi gaie qu'un rire d'enfant. Elle raconte l'histoire d'une petite fille qui aime apprendre, elle était curieuse et impétueuse. Aucun savoir ne lui résistait jusqu'au jour où elle fit la connaissance d'une petite fée. Une fée des prairies solitaire et alors que le ciel était bleu parsemée de blanc, des gouttelettes d'eau tombèrent du ciel. La jeune fille n'y porta attention car elle se trouvait en trop bonne compagnie. Ils se virent à chaque jour, jusqu'à ne plus se quitter un seul instant. La fée était tombée d'amour de cette petite fille et la petite fille ne rentra plus chez elle, ensorcelée par le charme son amie. Elles étaient si heureuse ensemble qu'un jour elles se mirent à danser et danser. Les genoux de l'humaine plièrent sous la fatigue, essoufflé et tellement heureuse qu'elle se mit à rire. Et alors que la fée se mettais à rire, ils remarquèrent le soudain vieillissement de la petite enfant qui était devenu une adolescente. La fée se mit à rougir car son vêtement autrefois beau était déchiré et découvrait des parcelles de peau lisse. Un doux sentiment s'installait entre eux et une chose en entrainant une autre, elles se donnèrent corps et âmes. Doucement, ils apprirent à réellement se connaitre, prenant connaissance des milliers de monde existant. Une vérité en entrainant une autre, elles se connurent mieux qu'elle-même. Cependant, la fille devint une femme, l'âge parfait pour avoir un époux et des enfants. Ce que l'humaine ce mit à désirer ardemment. La fée ne comprenait pas ce désir, elle vivait que pour s'amuser et s'occuper de la nature. La jeune femme devint triste alors elle lui offrit un petit papillon et lui promis qu'il se transformerait en petit garçon si elle restait à ses côtés.
Telle était le chant, prospère et doux, mais en réalité la Sagesse nous apprend que l'histoire ne se termine pas là.
Car le temps qu'il devint un enfant, elle fut une vielle femme malade. La fée désespérée pleura jusqu'à ne plus rien voir d'autre qu'un papillon. Le même papillon qu'elle avait aperçu bien des années auparavant. Le même qui était revenue pour la conduire à sa tendre et douce humaine. La fée n'y comprit rien, manquant de connaissance. « Que faisais-tu encore là ? » demanda la fée. « Je représente ton plus cher et sombre désir. Suis-moi et tu la retrouveras à nouveau » lui a-t-il répondu. Elle le suivit sans hésitation et la retrouva. Elle put se blottir contre elle une nouvelle fois. Elles furent heureuses ensemble, encore.
Mais que coutait réellement ce bonheur ?
Ce que la fée ignorait s'était qu'elle était la cause de l'empêchement du destin de l'humaine, mais aussi la conséquence des choix de celle-ci. La fée n'avait été qu'un outil à des fins plus sombre. Ce qu'elle ne savait pas non plus c'était que les fées ne peuvent ressentir l'amour, alors elle se l'approprie. Elle désirait si fougueusement aimer que le papillon l'a conduit à l'homme qui aurait dû épouser l'humaine. Le papillon se jouant d'elle, lui dit de former un pacte avec celui-ci. Elle lui octroya donc son désir le plus cher, être le meilleur pianiste. Elle ne s'est pas douté une seconde qu'un pacte était un échange et qu'elle lui prendrait son amour. Ce petit être était en fait un malin dans sa forme la plus pure, la beauté et l'emblème de la convoitise.
Un humain ne peut résister à son charme sans aide extérieur, mais nous créature ''enchanté'' sommes à son niveau. Nous pouvons apprécier sa douceur, mais ignorer son invitation.

Un léger sourire fend mes lèvres alors que j'enlève mon masque. Je m'agenouille, le pose sur le sol et d'une douceur infini, je tends la main. Le papillon vient se poser dans ma paume et je ris de bon cœur. C'est bien le malin incarné, je relève légèrement la main et il prend son envol.

Désolé, je ne veux pas ta sollicitude, retourne auprès des tiens »
« Pas encore, petite Huyana, pas encore


Je remets précipitamment mon masque et lui tourne le dos, je ne suis pas sûr de toute la signification de cette phrase, mais je sais qu'il va revenir et je sais qu'il a raison. Un jour ou l'autre nous sommes tous tenter, mais c'est ma réponse qui va définir qui je suis. Il me teste, moi et ma foi. Je ne me laisse pas ébranlée et je continue mon chemin. Je sais maintenant ou je dois me rendre, dans une taverne irlandaise au coin de la rue.
Je pousse la porte et une clochette tinte. Moi qui espérait me faire petite et être subtile en ville, c'est raté. Par chance, ce soir il n'y a qu'un petit groupe de fille et un homme qui parle au tavernier. Cependant, j'ai rapidement tous attirée leur attention alors je ne peux déterminer pour qui je suis là. Je choisi donc l'évidence, je m'avance vers le comptoir où se trouve les deux hommes et je lui demande sa meilleure bière. J'ai l'air de sortir tout droit du passé, mais il n'y a que les filles derrière moi à ma droite pour me le rappeler. Je soupire découragée et je discerne le manque de mélodie dans leurs voix. Pendant un instant, le même temps que ma bière arrive, je ne comprends pas car c'était bien à cet endroit que je devrai la trouver. Je réfléchi en prenant plusieurs grandes gorgées de mon rafraichissement. La cloche retentie de nouveau et une voix essoufflée se fait entendre. Je bondis sur mes pieds pour l'intercepter, car sa voix est emplie d'une trop grande douceur.

« Désolé, je suis en retard ! C'est R... » Je me place devant elle et je ne l'interromps.
« Toi. » Un silence prend possession de la pièce, tout le monde suspendu à mes lèvres. Je sonde ses yeux un seulement instant pour trouver les mots qu'il faut. « Qui es-tu pour languir de l'inconnue, qui es-tu pour désirer la foi, que serais-tu prête à accomplir pour la déesse, que ferais-tu pour la vérité ? Ton destin t'attend... » Je ne connais pas son nom et une fraction de seconde je pense à l'échec, mais rapidement un nom apparait dans mon esprit. « Crystal. »

Je prends un des cristaux et sans que j'aie à lui prendre la main, elle me la tend. Je suis surprise, mais un grand sourire vient arborer mon visage. À la place, je me rapproche un peu pour le lui passé autour du cou, elle s'empresse de s'incliner légèrement pour m'aider.

« Le moment venu, il te guidera jusqu'à moi et nos consœurs tout comme toi, nous rejoindra. » Elle entrouvre les lèvres, mais je l'arrête. « Non, c'est inutile, nous aurons tout le temps à nos retrouvailles. Sois patiente et si tu n'y arrives pas, regarde les étoiles et parle lui car elle tend l'oreille à notre égard. Et alors te bercera dans une douce sérénité car tu es une enfant de son soleil. »

Sans un temps de plus, sans un mot, je sors. Laissant derrière moi ses questionnements, les préjugées des humains qui nous entourait et ma bière. Je ressens que pour ce soir, il n'y a plus rien pour moi dans ce monde, alors je retourne auprès des miens.
Une bonne nuit de sommeil va me revigorer entièrement.     

Witchy BeautyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant