Chapitre 3

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Je m'étirai dans mes draps. Mon dos craqua, m'arrachant un grognement. J'avais le corps lourd de fatigue, ce qui était appréciable.

          Hier soir, j'avais couru jusqu'à l'épuisement, puis j'étais rentrée. Je m'étais effondrée sur mon lit et j'avais dormi quatre petites heures. Il était neuf heure trente passé, il fallait que je m'active. Mes sœurs toléraient peu que je fasse la grasse matinée.

          Je me trainai sous la douche. Zora et Nadia étaient passé par là. Au vu des bruits de discussion pressé, elles devaient se trouver devant la maison, dans un coin avec plusieurs chaises aménagé par père. Emmitouflée dans un plaid, mes sœurs aimaient discuter avec leurs amies des potins de la meute.

          Rien qui ne me concernait.

          Une fois lavée, je rangeai et nettoyai la salle de bain. Je me séchai les cheveux puis regagnai ma chambre. Triste.

          N'ayant aucunement l'envie de lire, j'attrapai une feuille et laissai mon stylo vagabonder. Rapidement, il dessina des notes de musique. Une mélodie apaisante qui me trottait dans la tête. J'avais hâte d'être cet après-midi pour essayer de la modeler. Même si j'étais une pianiste appliquée, je n'écrivais jamais de musique acceptable.

          Peu à peu, l'odeur du repas monta jusqu'à moi. Poulet épicé et légumes. J'en avais l'eau à la bouche.

          Pressée, je descendis mettre la table. Je saluai mes sœurs d'un hochement de tête et d'un sourire. Nadia continua de parler comme si je n'existai pas. 

          Alors que je disposai quatre assiettes, Zora fit non de la tête.

          — Papa vient manger avec nous.

          J'opinai et rajoutai ce qu'il fallait.

          La porte d'entrée s'ouvrit sur père et Alexei. Ils transpiraient l'autosatisfaction à plein nez.

          — Les filles, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer. Asseyez-vous.

          Même si je ne faisais pas parler du « les filles » à proprement parler, je pris place à table. Zora souriait à pleines dents, amusée par l'excitation d'Alexei, qui ne cessait de carrer les épaules. Nadia elle demeurait calme, altière comme à son habitude.

          — Comme vous le savez, les alliances entre meutes sont importantes. Indispensables même. Au vu de notre réputation, plus d'une meute nous veut pour allié. Mais je n'accepte pas n'importe qui, et je ne le fais qu'à certaines conditions.

          L'entrée en matière de mon Alpha était discutable. Avait-il tant besoin d'une introduction pour nous apprendre cette nouvelle ?

          — J'ai été contacté par la meute Perkins, des Etats-Unis. Après deux longues semaines de négociation, nous sommes arrivés à un accord. Et pour sceller celui-ci, tu vas épouser leur Alpha, Nadia.

          Toute l'attention se riva sur mon ainée. Ses grands yeux bleu clair papillonnèrent, seul témoin de son trouble. Digne, elle repoussa ses cheveux si blonds et inclina la tête vers notre père.

          — Je n'ai pas les mots pour vous remercier de votre confiance et de votre sollicitude. M'offrir une place de louve Alpha dans une éminente meute est un honneur.

          — Je t'en prie, ma chérie. Tu vas être une Alpha puissante et magnifique.

          Puissante, c'est vite dit.

Mira ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant