Protect me

Chapitre 4

            J'ouvre les yeux. Il fait jour. Où suis-je ? Trou noir. La soirée d'hier me revient en tête. Est-ce que je suis chez quelqu'un que je ne connais pas ? Mon cœur s'emballe. Je me relève mais le regrette aussitôt. J'ai la tête qui tourne. Il faut que je sorte d'ici. Maintenant.

          - Salut l'alcoolo.

Dès que j'entends sa voix, mon cœur recommence à battre régulièrement. Et je respire enfin. Je n'ai aucun souvenirs de la veille. Que s'est-il passé ? Zach s'approche de moi, un verre d'eau à la main.

          - Bois un coup, ça te fera du bien. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas de la vodka, dit-il en rigolant.

Il se moque de moi. Je saisis le verre et bois le contenu. Ma migraine ne s'en va pas mais je me sens mieux.

          - Qu'est ce qu'il s'est passé hier soir ? Je lui demande au bout de quelques secondes. En réalité, c'est le temps qu'il a fallut pour ma gorge soit réhydratée, et que je puisse parler.

          - Tu as voulu être plus intelligente que moi et tu as fini dans un sale état. Heureusement que j'étais là parce que je ne pense pas que tu serais ici en ce moment.

Voyant que le regarde avec incompréhension, il poursuit :

          - Tu dansais avec un type que tu avais appelé « Le Garçon » mais lui, voulait plus que danser avec toi.

De rapides flashs me reviennent en tête mais rien de bien concret. Je hoche simplement la tête.

          - Et comment suis-je arrivée là ?

          - Je t'y ai emmené, dit-il.

Tout simplement. Soudain, je me rends compte de où je suis. En vue de la décoration et de l'odeur, qui correspond parfaitement à son parfum, je suppose que nous sommes dans sa chambre. Je porte un de ses t-shirts. Est-ce que nous nous sommes embrassés ? Et si nous avions couché ensemble ?

          - Zach, est ce que....

          - Si c'est la question que tu te poses, nous n'avons rien fait, dit-il en rigolant.

          - Tu veux dire qu'on a juste dormi ?

          - C'est ça, dit-il.

Je pousse un soupir de soulagement.

          - Je meurs de faim, dis-je pour changer de sujet.

          - Suis-moi, dit-il en me faisant un rapide signe de tête.

Je me lève et constate que ma migraine est moins forte. Je suis Zach jusqu'à sa cuisine. Je découvre en même temps sa maison. Elle est spacieuse et très épurée. Les meubles sont tous blancs ou gris. Elle est immense.

          - Je me suis dit que tu aurais probablement faim, dit-il en me montrant des pancakes du doigt.

          - Merci. En effet, je suis affamée.

                J'ai passé le restant de la journée chez Zach. Comme à chaque fois, nous avons parlé de plein de choses. Il n'a pas mentionné une seule fois la soirée. Pourtant, j'aurai aimé qu'il le fasse. J'aurai aimé savoir précisément ce qu'il s'est passé. Si je voulais m'en souvenir, je n'avais qu'à pas autant boire. Ce n'est pas de sa faute. Mais pourtant, j'ai l'impression qu'il ne me dit pas tout. Pourquoi m'a-t-il emmené chez lui ? J'étais dans un état si pitoyable ? J'aurai dû lui demander mais, j'avais peur de la réponse. Et si je m'étais ridiculisée devant des centaines de personnes que je ne connais pas ? Qui était « Le Garçon » ? Il ne peut pas me laisser avec autant de questions sans réponses. Mais c'est ce qu'il fait. Comme d'habitude. Je suis tellement perdue dans mes pensées que je ne me rends pas compte que je suis désormais devant ma maison.