Chapitre 1

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Ça y est. Mon réveil sonne et je sais qu'aujourd'hui est le jour le plus redouté par la plupart des étudiants mais pour moi, c'est tout le contraire. Je sors de mon lit et m'en vais déjeuner. Mon père n'est pratiquement jamais là, c'est un homme d'affaire alors il voyage beaucoup. Je suis donc la plupart du temps seule avec ma mère mais cela ne me dérange pas, je m'entends très bien avec elle. Mes parents ne se sont jamais inquiétés du fait qu'aucune personne ne soit venu à la maison. Au contraire, cela avait l'air de les arranger. Peut-être font-ils partis de ces parents sur-protecteurs envers leurs enfants, je ne sais pas. Je fini de déjeuner calmement et m'en vais me préparer. Il y a une chose pour laquelle ma mère est catégorique, en fait non il y en a deux. Premièrement, le maquillage. Elle dit que c'est inutile et que je suis très bien sans. Et deuxièmement, mais en réalité ça, ça vient plus de mon père, les garçons. Ce dernier refuse catégoriquement qu'un seul d'entre eux ne mettent les pieds dans la maison. Mais heureusement pour lui, ça n'ai jamais arrivé que je sois sorti avec qui que ce soit. Il est désormais un peu plus de huit heure quand je quitte lamaison, non sans avoir dit au revoir à ma mère. Le lycée n'est qu'à dix minutes à pied.
              J'y suis enfin. C'est un grand lycée et le meilleur de Californie. Je me demande d'ailleurs pourquoi mes parents ne m'y ont pas inscrite plustôt. Quand je pénètre à l'intérieur, plusieurs personnes me regarde avec insistance, je fais parti des nouvelles têtes, c'est sûrement normal. J'entre à l'intérieur du secrétariat où il y a déjà beaucoup de monde, je suis pourtant arrivée avec une bonne trentaine de minutes d'avance.
             - Mademoiselle ? Dit une voix qui me sort de mes pensées.
Je m'avance vers le bureau et une dame me tend plusieurs papiers. Elle m'explique rapidement le fonctionnement du lycée et me donne mon emploi du temps. Je lui dis au revoir et quitte la pièce. Je souffle un grand coup, je n'avais même pas remarqué que je retenais mon souffle. En réalité, je suis terrifiée. Et si cette année ne se passe pas comme je l'ai prévu ? Et si j'ai réellement une étiquette « Ne venez pas me parler » sur le front ? Il faut que j'arrête de me poser un milliard de questions. Je me dirige vers le bâtiment numéro dix-huit afin de trouver ma salle. C'est seulement au bout de plusieurs minutes que je la trouve. Je pénètre à l'intérieur et c'est à mon plus grand bonheur que je remarque que la salle est presque vide. Je m'assois au deuxième rang juste à côté de la fenêtre.
             Au fur et à mesure du temps, la salle se remplit et c'est à la sonnerie que le professeur entre et ferme la porte.
             - Bonjour à tous, je suis monsieur Bighter votre professeur d'histoire, dit-il en écrivant son nom au tableau. Je vais faire l'appel afin de vérifier si tout le monde est bien présent.
Super, il ne manquait plus que ça. Il appelle chaque personne une par une, puis vint mon tour. Quand il dit mon nom, une des personnes présente dans la salle se tourne vers moi en essayant d'être discrète, mais je l'ai remarqué. Peut-être a-t-il aimé mon prénom ? Ou peut-être que mon nom de famille lui disait quelque chose ?
            Durant toute l'heure, je me suis ennuyée. J'ai pourtant essayé de m'accrocher à ses histoires mais on dirait que, même lui, a lâché l'affaire depuis longtemps. Au bout de ce qui m'a parut une éternité, la sonnerie retentit et je peux enfin sortir de la salle.
             - Excuse-moi, tu es bien Ally Smith ? Dit le garçon qui m'avait regardé en début du cours.
             - Oui.
Sérieusement Ally ? Juste « oui » ? En réalité je n'ai pas su quoi répondre d'autre. Je n'ai pas l'habitude que les gens viennent me parler. Une chose est sûre, je n'ai pas de pancarte sur mon front disant « Ne venez pas me parler », à moins que ce garçon ne soit rebelle. Il hoche la tête puis s'en va. Très bizarre. Est ce que c'est ça que les gens se disent la première fois qu'ils se parlent ? En tout cas, dans les livres ça ne se passe pas comme ça. Je poursuis mon chemin et rentre dans la salle où se déroule mon prochain cours. Le garçon de tout à l'heure est de nouveau dans le même cours que moi et durant toute l'heure je sens quelque fois son regard se poser moi. Je ne sais pas ce qu'il veut mais en tout cas, je ne le trouve pas très discret. En fait, c'est surtout que je suis plus attentive à ce qui se passe autour de moi plutôt qu'au cours.
             La dernière sonnerie de la journée résonne dans l'établissement et plus de trois milles élèves sortent des bâtiments. Je sors par la grille principale et me met en route pour dix minutes de marche. Une fois arrivée chez moi, ma mère m'assène de questions auxquelles je réponds vaguement. Je n'ai pas envie de lui dire qu'au final ce nouveau lycée n'est pas si formidable que ça et que je n'ai, en fin de compte, parlé à personne. Alors je ne m'attarde pas trop dans le salon en m'en vais dans ma chambre. Je prépare mon sac pour le lendemain et pars prendre ma douche. Pendant que je fais couler l'eau sur mon corps, je repense au garçon qui est venu me parler ce matin. Je ne connais même pas son prénom. Il avait un comportement étrange, il m'observait comme s'il voulait retenir chaque détail de mon visage. La voix de ma mère me sort de ma rêverie.
             - Ally, à table !

Je m'habille en vitesse, descends et manque de tomber à plusieurs reprises. Le repas se termine et je remonte dans ma chambre. Comme chaque soir, j'adore regarder le ciel et le coucher du soleil. Mais en regardant bien, j'aperçois au loin deux garçons qui discutent. Je sais que ce n'est pas très bien d'observer les gens mais la curiosité l'emporte. Que font-ils dehors à cette heure-ci ? En regardant mieux je remarque que l'un des deux garçons est celui qui m'a parlé ce matin. Puis soudain, ce dernier sort quelque chose de sa poche. On dirait un sachet. De là où je suis je ne pas voir ce qu'il contient mais je peux facilement deviner que ce n'est pas quelque chose de légal. Sinon, il serait sûrement moins discret. Puis une fois que l'autre a récupéré ce qu'il veut, il part. Puis, le garçon de ce matin s'en va dans la maison juste au bout de ma rue. Je ne savais pas qu'il habitait à côté de chez moi. Je ne l'avais jamais remarqué. Peut-être est-il nouveau dans le coin ?
             J'essaie tant bien que mal de me concentrer sur mes devoirs mais je n'arrive pas à m'ôter de la tête ce que j'ai vu il y a quelques minutes. Si un jour l'un des deux garçons apprend que j'ai vu leur échange, peut-être qu'il va me faire du mal ? Mais non Ally, personne n'apprendra que tu les a vu puisque tu ne vas en parler à personne. Ca doit faire presque une heure que je suis en train d'essayer de résoudre mon équation. D'habitude j'y parviens du premier coup mais là, je n'ai vraiment pas la têteà ça, tant pis, je le ferai demain matin avant d'aller en cours. Je m'installe dans mon lit et réussi tout de même à m'endormir.
             Je me réveille en sursaut. Il n'est que trois heure du matin. Je ne sais plus de quoi j'ai rêvé mais je sais que je ne me réveille jamais durant mon sommeil. Je m'en vais dans ma salle de bain pour me rafraîchir. J'ai extrêmement chaud, alors je décide d'aller un peu dehors. Le ciel est étoilé cette nuit.
             - Que fais-tu dehors à cette heure là ?
La voix ne m'est pas inconnue et pourtant je n'arrive pas à savoir à qui elle appartient. Je tourne alors la tête et observe le garçon de ce matin. J'en ai assez de ne pas connaître son prénom alors au lieu de répondre à sa question je lui demande :
             - Comment tu t'appelles ?
Il s'assoit à côté de moi et répond avec un air taquin :
             - On t'as déjà dit que de répondre à une question par une autre était malpoli ?
             - C'est pourtant ce que tu viens de faire.
Il sourit puis répond :
             - Zach.
Voyant que je le regarde avec incompréhension il reprend :
             - Je m'appelle Zach.
Je l'observe un peu plus. Ses cheveux sont d'un brun très sombre et ses yeux sont bleus, un bleu comme j'en ai rarement vu. Il est beau. Vraiment beau. Voyant que je l'observe il dit :
             - Non pas que cela me dérange, mais tu pourrais essayer d'être un peu plus discrète quand tu me mattes.
Je sens rapidement le rouge me monter aux joues. Bravo Ally ! Voyant que je suis gênée il prend la conversation en main.
             - Tu sais, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de traîner dehors à cette heure-ci.
             - Tout à fait, qu'est ce qui me prouve que tu n'es pas un assassin ? Ou un type qui va me faire monter de force dans sa voiture ?
             - Rien, mais sache que je suis loin d'être celui que tu dois craindre, dit-il en me faisant un clin d'oeil.
             - Je t'ai vu tout à l'heure.
Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça et aussitôt que je prononce ces paroles, je les regrettes.
             - Tu m'as vu ?
J'essaie de me rattraper.
             - Bah oui, au lycée. Je sais que tu es au lycée. Avec moi. Dans la plupart des cours où je suis.
Super Ally, tu vas faire fuir la seule personne qui a cherché à te parler jusqu'à aujourd'hui.
             - Oh, oui. Désolé d'être venu te parler ce matin sans aucune raison on va dire. Tu me faisais penser à une personne que j'ai connu.
             - Ce n'est rien.
Voyant que la conversation ne mène à rien, Zach change de sujet.
             - Je sais que l'on ne se connait pas, et cela va sûrement te paraître bizarre, mais fais-moi plaisir, ne sors plus en plein milieu de la nuit. C'est trop dangereux.
Ne sachant pas quoi répondre, je hoche simplement la tête. Je ne le connais pas mais je sais par avance qu'il est on ne peut plus étrange. A moins que ce soit un sur-protecteur, comme mes parents. Mais la différence entre lui et mes parents c'est que lui, ne me connais pas. Ne sachant plus quoi nous dire, nous restons là, assis l'un à côté de l'autre, sans rien dire. Mais ce n'est pas un silence pesant, au contraire.
             - Ally, réveilles-toi.
J'ouvre lentement les yeux. Je me suis endormie sur son épaule. Je crois que si je pouvais m'enterrer trois mètres sous terre, je le ferai. Je suis morte de honte. Et à l'heure qu'il est, je dois sûrement être aussi rouge que mon sweater.
             - Oh merde, désolée.
             - Ça ne fait rien, je pense que tu devrais aller te coucher,  dit-il en rigolant.
             Je lui souris, lui souhaite une bonne nuit et m'en vais me recoucher dans mon lit. Juste avant de m'endormir, pour de bon cette fois, mon esprit divague sur ce jeune homme rebelle, sur-protecteur et je dirais même mystérieux.

Protect meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant