Chapitre 19
Janvier. Manoir des Hood.
Ma baguette fuse des mains et atterris par terre.
Je saute dans le vide pour la rattraper mais une lumière bleu foncé fonce vers moi et ensuite c'est le noir total.
***
Je rentre de l'école toute joyeuse. Enfin les vacances ! Je salue Mike, un garçon qui était dans ma classe cette année. Le rouge me monte aux joues. Il m'a aujourd'hui avoué qu'il était amoureux de moi et je pense qu'il me plait énormément mais c'est le dernier jour d'école et pendant cet été je ne veux pas penser à lui. Je ne veux pas qu'il me manque. Alors je lui ai dit qu'on verra a la rentrée, quand on serra au collège, mais je pense que je peux dire que j'ai un amoureux. Mon sac bien accroché à mon dos, je sautille de joie dans les rues de Londres. Peut-être que maman ira me prendre une glace ce soir ? Et que nous irons marcher un peu. Et que m'a-t-elle préparé à manger cet après-midi ? Un hot-dog ou du poisson. Elle sait que j'adore les deux et elle veut fêter avec moi le début des vacances. Je salue le boulanger et il me propose un morceau de pain : Une baguette de France ma chérie, tu vas adorer ça. Je me souviens de la voix de cet homme, assez grave mais rassurante. C'est Michel, le français de notre quartier.
Je sourie et croque volontiers dans la mie. Douce. Chaude. Je mâche rapidement puis donne quelques sous au vendeur pour lui acheter des toasts pour ma mère. Du haut de mes 11ans, j'arrive à peine au niveau du comptoir mais c'est suffisant pour avoir une vue sur le four d'où l'odeur de pain chaud se dégage. Et Dieu sait combien j'aime cette odeur et cette sensation. Je sors alors de la boulangerie et me met à courir vers ma maison. Le restaurant doit être fermé maintenant, ma mère doit être en train de laver les tables ou faire la vaisselle, je l'aiderais surement après déjeuner, comme d'habitude. Le soleil tape dans mes yeux et un léger vent frais fait jouer mes boucles brunes. Quelle belle journée !
Et je vois le restaurant de ma mère. J'accélère un peu pour arriver le plus vite possible chez moi. Allez, voyons voir si j'y arrive en 30secondes. 29. 28. 27... Mais malheureusement je trébuche à cause d'une pierre sur le chemin et atterris sur le sol, de la manière la plus violente possible pour une fille de mon âge. Le genou et le bras en sang, la joue un peu écorché, j'ai une envie horrible de parler.
Je renifle et ravale mes larmes. Il n'y a personne dans ma rue, juste un homme en cape noire près du restaurant. Je m'avance en boitant et passe devant lui.
-Maman, je murmure d'une voix tremblante.
L'homme me dévisage et me regarde de haut en bas d'un air hautain, il hausse ces sourcils d'un air agressif quand je lève mes yeux vers lui et semble prêt à m'attaquer si je lui dis le moindre mot. Je renifle une seconde fois et pose ma main sur la poignée pour rentrer chez moi mais un cri énervé de ma mère résonne et attire mon attention.
-NON EMERO, J'AI DIS NON !
J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec un second homme en cape et capuche noir. Cette fois, il a parait plus froid. Son visage est dénué de toute émotion. Il est assis sur une chaise et regarde ma mère d'un air minable. Je fronce les sourcils et lentement m'approche de la femme qui m'a éduqué pour me mettre derrière elle. Je ne sais pas qui est ce type, mais il ne me dit rien de bon.
-Emero. Je m'enfous de savoir que ma fille a des aptitudes magiques. Elle peut faire ses études à ton école de sorciers mais elle restera ici, chez moi.
-Jamais. Ma réputation est plus importante que tes envies personnelles. Keira vient avec moi. Que tu le veuille ou non.
Je jette un regard alarmé a ma mère et je vois ces yeux se remplirent de larmes.
-Emero.
Sa voix tremble et elle jette des regards assassins à cet homme.
-Maman c'est qui ?
-Ta fille a plusieurs fois faillis faire des accidents avec sa magie, il faut qu'elle termine son éducation avec moi, et tu n'as pas le choix à ce sujet et encore moins de mots à dire. Je la prends avec moi aujourd'hui, de gré ou de force.
Il sort de sa cape un bout de bois et ma mère semble détruite.
-Je ... Je vais partir faire la valise de Keira.
-Pas besoin, lui dit cet homme.
Il lève le bâton et une de nos valises descends du deuxième étage en volant, là où nous vivons et des affaires a moi commence à la remplir.
-MAMAN ! REGARDE LA VALISE VOLE !
-Elle ne sait pas que la magie existe ?, lui demande le Emero en question.
Ma mère ne dit rien et regarde ailleurs, les yeux imbibé d'eau.
L'homme s'approche d'elle et la gifle violement. Je hurle alors :
-NE FAIS PAS DE MAL A MA MAMAN ! VAS-T-EN ! JE VEUX RESTER AVEC ELLE ! TU ES QUI TOI ?
-Keira, tu vas partir avec cet homme d'accord ?
La métisse se met à genoux pour avoir un peu mon niveau et m'enlace. Je la sens pleurer et me met à mon tour, à faire dégouliner ces larmes qui me brulent depuis ma blessure. Pourquoi il parle de magie ? Pourquoi il tape ma mère ? Pourquoi il veut me prendre avec lui ? Je ne le connais pas et l'ai jamais vu. Il caresse alors sa barbe et nous lance un regard méprisant tout en caressant sa barbe
-'Pleure pas, je vais revenir ok ?
-Chérie ... Pars avec lui et fais ce qu'il te dit d'accord. Cet homme est ton père.
***
Je me lève en sursaut, le front plein de sueur. Ma respiration est saccadée et j'ai du mal à reprendre mon souffle. Mon dieu, quel rêve, quel flashback. Je jette un regard a là où je suis et en reconnaissant cette cave je m'allonge sur le dos, les yeux imbibé de larmes. Retour à la case départ. Mais cette fois-ci, on ne sait pas donné la peine de m'attacher au mur. Je tâte du doigt l'endroit où se trouve une de mes premières cicatrices, celle du genou. Je me souviens que mon père avait tenté de la soigner par magie, mais j'ai été prise de peur et en bougeant le sort avait atteint une partie de ma jambe sans blessure, doublant les saignements de ma blessure et en marquant a vie mon genou. Pauvre idiote, avait susurré mon père suite à ça.
Je me relève et constate que ma baguette n'est plus avec moi. Aucun moyen de sortir. Mais que vais-je faire maintenant ?
-Bonjour Keira, lance une voix que je ne connais que trop bien.
Pitié pas lui !
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Attrape-moi si tu peux ...
Fiksi Penggemar*** J'ai froid. Je suis trop peu vêtu pour cette saison. L'air glacé me déchire les poumons et glisse sur ma peau dénudée me provoquant des frissons. J'ai faim. A quand la dernière fois où j'ai mangé quelque chose de décent ? Mais je n'écoute pas le...