■ one day ■

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Pourquoi j'ai sorti ça moi. Je suis vraiment maladroite. Et maintenant il va le prendre autrement. Je ne voulais pas dire ça. C'est vrai que j'aurais préféré qu'il ait une grande maison mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Vaut mieux ça que rien. Il y a des gens qui dorment dehors sans rien pouvoir manger.

Mon oncle me regarde, surpris de ma phrase. Évidemment, il ne me connaît pas. Il ne sait pas combien je ne peux me retenir.Tout ce que je pense sort sans efforts. Oncle Beel prend un grand souffle puis me dit :

- Tu sais Alice, la vie ici n'est pas comme en Floride. Ici, nous nous connaissons tous. Et si ma situation te pose un problème, eh bien, faudra t'y faire. Tu n'as nulle part où aller. Ai-je tord ?

Alors là, il a raison. Je n'ai nulle part ou aller. Je devrais vivre ici jusqu’à la fin de ma vie. Je hoche la tête pour lui affirmer que j'ai compris le message.

- Bon, t'as déjà préparé tes affaires pour demain ? Demande mon oncle.

- Oui, j'ai la pêche, dis-je faussement. 

- Ne t'inquiète pas, tout le monde ici est accueillant, tu vas voir.

Oui, on verra demain si ce qu’il dit est vrai. Enfin, je l'espère.

Mon oncle sort de ma chambre en m'annonçant que le repas sera prêt dans 45 minutes. C'est bien. Comme ça, il me restera plus de temps à me confier sur mon petit journal rose bonbon. Je le prends dans mon sac, car je le traîne toujours sur moi.

Chère Amie, 
C'est mon deuxième jour ici, et je ne m'habitue toujours pas. Tout est silencieux. Ce n'est pas comme chez nous là-bas, la capitale. Les voitures, les gens, les plages. Tous ça me manque. En parlant de plage, ma meilleure amie Sindy me manque beaucoup. Je lui avais promis de l'appeler après mon arrivée, mais je n'ai pas eu le temps. 
Tu sais aujourd'hui, j'ai rencontré un gars tellement beau. Si tu l'avais vue, tu serais tombé dans les pommes. Mais malheureusement, il ne m'a pas accordé plus d'importance que je ne l'aurai imaginé. Il m'a juste dit une tout petite phrase qui m'a un peu vexée, mais je ne le prends pas trop a cœur. Ces gars-là sont sans importance.
L'école d'ici n'est même pas sur le net, c'est plutôt étrange. C'est vrai qu'on est dans la forêt, enfin dans un village, mais quand même. Donc je ne sais même pas comment ressemble ce bahut. J'espère juste qu'il y a des clubs d'un peu de tout. Car puisque je dois passer toute mon année ici, je dois participer un peu a tout ce qui passe dans le lycée. Je ne veux pas changer mes habitudes d'avant. 
En parlant de ça, j'ai oubliée d'aller acheter mon gel douche. Bon, je dois te laisser chère amie, pour aller demander à oncle Beel s'il y a un supermarché ici. Si c'est le cas, ça m’étonnerait, mais ça m'arrangerait.

Je referme mon cahier, descends des escaliers et remarque mon oncle qui est en train de regarder un match de foot. Vraiment, les mecs avec ça, ça n'en finira jamais. Il n'est pas censé faire a mangé ? 
Je le rejoins et m'assois à coter de lui. 

- Tu ne fais pas à manger ? Demandé-je en faisant semblant de regarder la télé.

- Non,en fait j'ai commandé des pizzas. Tu aimes ?

- Aimer est un euphémisme. J'adore la pizza. Mais celle que je fais moi-même, dis-je en souriant.

Mais c'est vraie. J'aime bien faire les pizzas moi-même. Je trouve que ça a un petit plus, quand c'est fait maison. C'est le seul plat que je sais faire. Je me rappelle que quand mon papa m'apprenait a le faire, on avait saccagé tout la cuisine. Mis de la farine partout à cause de notre bataille farine. C'est l'un de mes souvenirs préférés.

- Pourquoi t'a rien dit ? Je t'aurai laissé faire.

- Eh bien, je ne savais pas que tu allé  commander des pizzas.

- Oui, c'est vrai, c'est de ma faute.

Je crois que je m'entendrais super bien avec oncle beel. À première vue, on ne dirait pas qu'il est sociable. On miserait plutôt sur : solitaire, silencieux, pas sociable, ennuyant. Un homme fait pour être dans les bureaux, à signer des paperasses. Mais pas un gars qui est tous les jours devant plusieurs élèves, à leur écoute.

Je commence à m'ennuyer, il n'y a rien à la télé, à part le foot. Je m'apprête a me lever quand je me souviens de la raison de ma venue. Je tourne la tête, et regarde mon oncle, qui est très concentré sur le jeu.

- Oncle Beel ?

- Oui ?

- Est-ce que les magasins ouvrent ici à cette heure ?

Il me regarde avant de soupirer. Je redoute la réponse.

- À vraie dire, je ne sais pas. Je ne suis jamais sortie de la maison après vingt heures.

Quoi ? Mon oncle ne sais même pas qu'il vient de me révéler toute sa vie. Une vie sans aventure. 
Je ne dis rien et me lève pour monter dans ma chambre, sous le choc. Je suis tétanisée. Comment un homme aussi beau que lui peut ne pas sortir le soir ?

- Ne m'attends pas, j'ai plus faim, répliquais-je avant d'éclater de rire en montant des escaliers.

Pour l'instant, je ne me déplais pas dans ma nouvelle vie de villageoise. 
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DifférenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant