Différente

Chapitre 4

Enfin venu le jour, où je redoutais le plus, mon premier jour au lycée de ce village. Je savais bien qu'un jour où l'autre, j'entrerais dans ce bahut, mais je refusais d'y penser. Entrer dans un nouveau bâtiment en plein milieu de l'année, rencontrer de nouveaux professeurs, de nouveau camarades de classe... Me fout les jetons.

Normalement, je ne suis pas d'origine timide, c'est tout le contraire. J'aime la compagnie, se retrouver avec des personnes et parler avec eux, c'est très divertissant. Mais là, c'est tout autre chose.

Je prends mon courage à deux mains, et j'ouvre la portière de la voiture. Je jette un petit regard à Beel, oui, il m'a conseillé de l'appeler comme cela, qui me souris pour m'encourager un peut plus. Ces deux derniers jours ont été meilleurs qu'à mon espérance. Plus meilleur qu'en une semaine avec ma mère, juste pour vous donner l'ampleur de cette réussite de journée. J'ai appris à Beel à faire une pizza digne de ce nom. Alors imaginez un homme de trente-cinq ans qui touche pour la première fois de la farine. J'ai rigolé à en plus mourir.

- Qu'est-ce qui te fait rire, demande une voix près de moi.

Je tourne la tête et vois Beel qui me regarde, les sourcils froncés. Peut-être que j'me suis moqué de lui à haute voix. Je ne vais pas lui dire la raison de mon rire sinon il va encore se vexer. Je lui souris et regarde par-dessus la vitre. 
Les arbres sont beaucoup et immenses ici. On dirait un grand labyrinthe sans fin. Je ne préfère pas y entrer, non. Mais qui m'a demandé mon avis ? Je délire, mais qu'est-ce que j'ai fumé ? C'est le stress, j'ai juste peur d'affronter de nouvelles personnes. Mais tout ira bien.

Comme a dit mon père hier :

Où que tu ailles, tu apporteras la joie et le bonheur.

J'essaye de me rassurer avec cette douce phrase. Elle à été dite avec beaucoup de tendresse que je ne peux m'empêcher de rire de nouveau.

- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive Alice ? Depuis que t'es sorti de cette maison, tu es... Bizarre, me dit mon oncle.

Je ne réponds pas, et lui souris encore une fois. S'il ne me prend pas pour une tarée, c'est déjà ça.

- Tu vois quand je dis que t'es étrange, dit Beel avant de tourner de droite à gauche et sourire. Voilà, on y est, bienvenue dans highschool city .

Entendre ce nom, me donne déjà la chair de poule. Je ne sais pas ce qui va se passer quand j'entrerais là-dedans, mais ce qui est sûr, c'est que je ne veux pas du tout y entrer. Je prends mon courage à deux mains, et décide de descendre de la voiture. Au moins on peux dire qu'ils ont de la classe, ici. Le lycée est décoré merveilleusement bien. Il est constitué de deux étages et les couleurs, jaune et rouge comme de la terre, sont chaudes. Ça me donne des ondes positifs, qui fait chuter un peu plus mon stress.

- T'es prête, me demande mon oncle. 

Je jette un petit regard au bâtiment, puis lui souris gentiment en prenant sa main avec angoisse. Il paraît surpris, mais se reprends rapidement. Il n'y a que lui qui est à mes côtés, alors j'en profite.
Nous entrons dans la grande battisse sans se faire remarquer, pour l'instant. Mon oncle m'accompagne au secrétariat pour prendre mon emploi du temps, main dans la main. En chemin, j'ai pu remarquer que tout le monde avait son petit groupe. Pleins de petites bandes partout. Ils sont tellement absorbés par leur discussion qu'ils ne m'ont même pas aperçue. Ou peut-être qu'ils sont habituée à voir de nouveau élèves dans leur établissement.

Je suis Beel jusqu'à notre destination. On voit une jeune femme brune avec les yeux et les lèvres noirs. On dirait Morticia Adams avec son style, mais ça lui va bien, avec les cheveux lâchés derrière. Mon oncle lui explique ma situation, avec un sourire charmeur. Je rêve ou mon oncle drague la secrétaire ? Moi qui pensé qu'il avait donné son âme au Dieu éternel.

- Merci Carmen, on se voit à la pose déjeuner ?

- Oui, avec plaisir, répond ledit Carmen avec un clin d'œil.

Eh bien, mon oncle ne cesse de me surprendre. Je le regarde pour qu'il m'explique ce qui vient de se passer devant mes yeux, mais lui ne fait que hausser les épaules. Il m'emmène je ne sais où, le sourire aux lèvres. Rien qu'en voyant cette jeune femme, il a carrément changé de visage.

- On va où ?

- En cours, ma petite-nièce adorée. Tu es dans ma classe principale, et donc on a cours maintenant, ensemble.

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