Second Souffle

Prologue

-J'espère que tu as une bonne raison d'être en retard Aurore !

-Je suis désolé chéri, je me dépêche, je suis presque arrivée.Laura est venue frapper à l'appartement car son fils éta..

-Je m'en fous Aurore, je ne t'ai rien demandé aujourd'hui si ce n'est d'arriver à temps pour la soirée d'entreprise. Et tu trouves encore moyen de me décevoir.

-Je ...

-Tais toi, je ne veux pas t'entendre, tu te grouilles, on réglera ça se soir à la maison !

Je regarde abasourdie mon téléphone et déglutis bruyamment. Merde, je cramponne fort le volant de ma petite 206 verte et accélère, quitte à me prendre une amende, je préfère plutôt que d'énerver un peu plus Jean-Baptiste.

Après quelques minutes de conduite disons plutôt sportive, j'arrive devant les locaux de Capture&Moi,l'agence de publicité pour une marque de sous-vêtements où travaille mon fiancé Jean-Baptiste. Malheureusement pour moi, il n'y a pas de places où se garer et je dois continuer mon chemin quelques mètres plus loin avant d'enfin pouvoir me stationner. Je me hâte de sortir de la voiture et peste contre le destin qui a décidé de me pourrir la journée jusqu'au bout en faisant pleuvoir le ciel.J'essaye de courir tout en protégeant mes cheveux de ma petite pochette noir mais avec ces foutues escarpins, je ne peux pas faire cinq pas sans me tordre une cheville voir les deux simultanément.

Lorsque je franchis la porte d'entrée, je suis à la fois soulagée et désemparée, ma robe argentée me colle à la peau, mes pieds glissent dans mes escarpins, mes cheveux gouttent dans mon dos et sans avoir besoin de me regarder, je sais que mon maquillage a foutu le camps en laissant de belles marques sur mes joues. Je me rue le plus vite possible dans les toilettes les plus proches, tout en remerciant silencieusement le ciel pour n'avoir croisé personne en chemin.

Je jette un coup d'œil dans le miroir et effectivement, je ressemble à tout sauf à ce que je ressemblais il y a une heure encore,c'était bien la peine de passer autant de temps dans la salle de bain. Je prends une grande inspiration et commence à nettoyer le chantier, mon visage retrouve son naturel dévoilant toutes mes nombreuses tâches de rousseur. J'égoutte mes cheveux dans le lavabo et essaye de les sécher au maximum avec du papier essuie mains. Mes boucles rousses chatoyante reprennent leurs formes initiales, disant adieu à mon beau lissage. Puis je m'occupe d'éponger mes chaussures, autant que je le puisse. Une fois que je suis à peu près présentable, je regarde mon reflet et glousse en repensant à l'expression « chasser le naturel, il revient au galop » c'est exactement ce qui vient de se produire grâce à mère nature.

Je sors de mon repère et me dirige droit vers la salle de réception,une chance pour moi que je connaisse l'endroit étant déjà venue,du coup je passe par la petite porte adjacente pour ne pas attirer l'attention. La salle est somptueuse, de longs bandeaux argentés agrémentés de petites touches rouges sont accrochés de part en part du plafond, de magnifiques chandeliers noirs sont disposés à intervalles régulier sur les tables nappés de velours rouge, des pyramides de coupes à champagne en cristal, se reflètent dans l'argenterie des plateaux, garnis eux-mêmes, de nombreux mets plus affriolants les uns que les autres.

Je m'approche discrètement d'une des tables tout en restant dans un genre de petit renfoncement, pour ne pas être à la vue de tout à chacun. Un serveur me propose une coupe de champagne et même si je n'aime pas ça, j'accepte pour me fondre dans la masse. En adoptant le style de mes congénères, j'espère que personne ne verra à quel point je suis mal à l'aise, à quel point je déteste ce monde de faux semblants mais pour l'amour que je porte à Jean-Baptiste, j'endure ce genre de soirées une fois par trimestre en général. Après tout ce qu'il m'offre et ce qu'il fait pour moi, je peux bien faire ce genre d'efforts pour le soutenir.