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Elle était malade ? C'était donc la cause de son retour. Cette nouvelle ne m'atteignait pas. Elle voulait seulement ne pas mourrir seule. C'était la seule raison de son retour...

Tout s'éclairait dans mon esprit. Je n'avais pas tout compris jusque-là. Cependant, je comprenais beaucoup de choses tout à coup.

Elle ne regrettait ni ce qu'elle avait fait ni ce qu'elle n'avait pas fait. Elle voulait juste soulager sa conscience avant de quitter ce monde.

Mais qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Qu'on allait accepter de l'accompagner dans cette route vers la mort ? Qu'on irait la visiter aux soins palliatifs ?

Mon frère, autant triste que surpris, ouvrait grand les yeux. Je pense qu'il se croyait dans un cauchemar. Je croyais l'apercevoir se pincer l'avant-bras à plusieurs reprises.

D'une petite voix tremblante, il prononça :

"Qu'est-ce qu'il t'arrive ?"

Tout le monde attendait avec impatience la réponse. On la fixa pendant quelques instants. Puis, elle répondit :

"J'ai appris, il y a peu, que je souffrais d'un cancer en phase terminale. Les médecins ne savent pas combien de temps il me reste."

Elle allait se plaindre ? Étaler tous ces problèmes ? Demander du réconfort auprès de ceux qu'elle avait lâchement abandonné ?

Tout cela me torturait. Je voulais être contente d'avoir retrouver ma mère. Je voulais être triste de sa maladie. Mais je n'y arrivais pas. Malgré des efforts inimaginables, je n'y arrivais pas. La haine m'envahissait.

J'avais l'impression d'être un monstre. Je voulais retrouver des sentiments humains. Je voulais tellement de choses... que je ne pouvais pas avoir.

Paniquée, envahie, ayant perdu tous mes moyens, une larme coula sur ma joue. Contre mon gré, elle glissait. Mais je ne voulais pas l'arrêter.

Je crois que personne ne l'aperçu car on ne me fit aucunes remarques.

Après quelques minutes, mon père nous demanda d'aller au lit. J'allais dans ma chambre quand mon père me demanda si j'avais vu Timéo.

On ne savait pas où il était. On criait son prénom mais personne ne nous répondait. Mon père était terriblement inquiet. "Ma mère", elle, semblait déboussolé. Et moi, je n'arrivais pas à y croire :

Mon frère avait disparu.






A Lucie.
Pour ta bonne humeur et ton soutien quotidien. Bon anniversaire ❤

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