Un mauvais présage

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Mon père nous réveilla en fanfare. Il criait. Lui, qui était de nature si douce et attentionnée, dépensait toute son énergie à détruire ses cordes vocales.

"Les enfants ?!?! Qu'est-ce que vous faites encore dans votre lit ? Il est beaucoup trop tard ! Vous n'êtes pas en vacances, il ne faut pas prendre de mauvaises habitudes !"

Il répétait sans cesse la même chose. Parfois, quand nos oreilles avaient la chance d'entendre une formulation différente ou le privilège de quelques instants de répit, nous étions contents.

C'est donc au bout de 5 interminables minutes que nous étions levés. Quel super réveil ! La journée commençait bien !

J'ai remarqué au fil des années que le réveil déterminait le déroulement de la journée. Un mauvais réveil prédisait une journée meublée d'embuches, d'échecs et de mauvaises nouvelles. Au contraire, un tendre et joyeux réveil annonçait une bonne journée voire merveilleuse. Une journée, remplie de nouvelles oportunitées et de réussites.

Dans cette piètre situation, nous commencions une affreuse journée. Je ne voulais imaginer ce qui m'attendait.

Timéo et moi sortîmes dehors. Nous eûmes le droit à une dernière réflexion désagréable du patriarche avant de commencer le petit-déjeuner.

En plus de l'avenir incertain de cette journée, les questions de la veille me trottaient dans la têtes. Têtues comme elles étaient, elle ne cessaient pas, elles n'étaient pas décidées à me laisser tranquille.

Rien ne s'améliora quand je remarqua une petite tente au loin. J'étais sûre qu'elle n'était pas présente la veille. J'avais examiné tous les moindres recoins des environs.

C'était sûrement la responsable de l'altercation de la veille. Ce visage m'intriguait, je savais que je le connaissais et pourtant, je n'avais aucune idée de qui cela pouvait bien être.

La suite de la matinée se déroula parfaitement normalement. A ma plus grande surprise, aucun évènement n'avait encore gâché ma journée.

Au déjeuner, papa s'énerva pour des broutilles. J'espérais que rien d'autre de négatif n'arrive dans ma journée. Si cette petite dispute était l'élèment provocateur de ma journée, j'étais rassurée.

Aucune embuche ne parvient pendant tout le long de l'après-midi. Je finissais par presque baisser ma garde.

Seulement, en début de soirée, mon père nous demanda de venir avec une voix que je ne lui connaissais pas. Il prit sa voix grave des mauvais jours. Ses jambes tremblaient. Mon frère et moi étions terriblement inquiets. Il nous fit nous asseoir calmement. Il nous annonça qu'il avait quelque chose d'important à nous dire :

La femme qui campait à nos côtés n'était personne d'autre que notre mère.

Tout ce qu'on a oublié de se dire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant