Chapitre 10.

599 47 2
                                    

Point de vue omniscient, 10 heures de vol.

Camila s'était réveillée quelques minutes plus tôt avec une migraine passagère. Tout son corps commençait à sentir les longues heures de vol. Mais il ne restait plus que 2 heures désormais. Elles étaient toutes les deux ravies que le plus gros soit passé, elles pourraient ensuite se reposer tranquillement à Ankara dans leur petit hôtel douillet. Camila souffla longuement en se massant légèrement les tempes puis ferma de nouveau les yeux en apaisant son esprit de toutes ses pensées pour s'endormir lentement dans les bras de Lauren. Cette dernière, quant à elle, n'arrivait pas à dormir. Son esprit était beaucoup trop préoccupé, elle n'arrivait pas à se concentrer. Son regard se posa alors sur Camila. Elle la regarda longuement, ses pensées se bousculant de nouveau. Elle se rappela du premier jour où elle l'avait vu, du premier jour où ses yeux ont rencontrés les siens.

Point de vue Lauren.

J'étais à Phœnix pour les vacances d'été. J'étais dans un motel, celui de ma tante, j'y étais pour un job d'été. Je voulais gagner de l'argent et ma tante avait accepté de m'héberger en échange d'un service. Du coup j'ai été réceptionniste dans son motel pendant un petit temps. J'ai dû traverser tout les États-Unis pour y aller, parce que mine de rien Washington-Phœnix ce n'est pas la porte à côté. Mais maintenant, avec du recul, je me dis que c'était une très bonne chose tout compte fait. C'était un jour banal comme les autres, je m'ennuyais comme d'habitude. Je n'avais même pas fait attention à la porte qui venait de s'ouvrir sur un groupe un peu bruyant.

« Holà mi hermosa ! Est-ce que ce serait possible de nous héberger pour deux nuits ? »

À l'entente de cette douce voix, légèrement enfantine, je releva mon regard vers la source de ce doux son. Mes yeux rencontrèrent deux billes chocolatées surplombées de longs cils habillés d'une légère couche de mascara. Je détailla sans même m'en rendre compte cette jeune femme aux magnifiques courbes. Elle est vraiment belle je dois dire, le fait qu'elle parle espagnol me fait légèrement sourire. Ayant des origines cubaines ce ne sera pas très compliqué de lui répondre. Alors que je lui répondais, en espagnol, que 3 de nos chambres étaient libres, une petite étincelle s'illumina dans son regard. Nous discutions tranquillement en espagnol, la tête que ses amis faisaient était vraiment hilarante, je m'en souviens encore et ça me fait toujours autant rire. On voyait bien que l'espagnol n'était pas une de leur priorité. Je lui donnait en souriant les clés et elle se pencha en avant au dessus du comptoir et s'adressa en chuchotant à moi.

« On pourra se voir ce soir ? »

Je hoche la tête en lui faisant un léger clin d'œil. Tout compte fait cette journée est plutôt bien, je ne vais pas m'ennuyer je crois, enfin j'espère.

Le soir venu, nous nous étions retrouvés sur le banc derrière le motel. À ce moment-là, nous avions discuté toute la nuit. J'ai appris qu'elle faisait un road trip avec ses amis, mais hier ils ont malencontreusement eu un accident, rien de grave, mais assez pénible pour que la voiture soit obligée d'aller au garage pour plusieurs jours. Ils ont donc décidé de s'arrêter dans un motel, en l'occurrence celui-ci. J'ai énormément appris sur elle, notamment qu'elle est d'origine cubaine, tout comme moi, ce qui nous fait un point commun. La nuit est passée tellement vite, lorsque le soleil s'est levé on s'est toute les deux regardées, si intensément, que j'ai compris, que plus rien ne serait comme avant.

Lorsque les deux jours s'étaient écoulés, j'ai vraiment cru que s'était finit, qu'on ne se reverrai plus jamais. Et pourtant, lorsqu'elle m'a dit où elle habitait, un espoir s'est ravivé en moi. Elle habite à Philadelphie, ce n'est qu'à 2 heures 30 de voiture de Washington, si on le voulait on pourrait se revoir. On a échangé nos numéros respectifs. J'espère vraiment qu'on se reverra, je suis sûre qu'on pourrait bien s'entendre, mon instinct me le dit.

L'Albatros | Camren | [TERMINÉ, EN CORRECTION]Where stories live. Discover now