25.La peur

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Je me redresse et lui fais face.

Il me fixe, sans bouger.

Je l'imite, et lance quelques grognements impatients.

Je m'attends à une réponse agressive de sa part, et au lieu de ça, il fait demi tour et s'enfonce dans la forêt, à la suite de ses compagnons.

Je ne comprends pas grand chose, j'aurai juré qu'il voulait venger son chef et qu'il m'attaquerai, mais je ne vais pas dire que je suis déçue.

J'attends quelques minutes, puis je m'enfonce à mon tour dans la pinède, à la recherche de mon prochain repas. L'odeur des loups et encore très présente, elle se melle à celle de la peur et de la rancune.

Je repère une grive sur le tapis d'épines, à une dizaine de mètres de moi. Je m'avance sans bruit, en essayant de trouver une technique appropriée pour ne pas la faire fuir.

Je bascule mon poids sur mes pattes arrières, je lui saute dessus et l'achève d'un coup de dent.

Tout en mangeant, je repère l'odeur du mâle qui a renoncé à m'attaquer toute à l'heure. Elle et ancienne. Par pure curiosité, je décide de la suivre.

Je m'avance, tout en humant l'air pour ne pas perdre sa trace. Peu à peu, les résineux sont remplacés par de grands arbres, massifs, au tronc large et fort. Je continue ma route d'un pas rapide, en évitant les racines qui me barrent le chemin.

L'odeur se renforce: il n'est plus très loin.

Je continue en ralentissant mon allure, et me retrouve à la sortie de la forêt. La lumière m'éblouit, puis je devine une plaine, qui s'étend à perte de vue, quelques troupeaux et maisons contrastent avec l'herbe verte. Le vent crée des reflets, qui ondulent comme des vagues sur les hautes herbes.

Je commence à perdre sa trace, l'odeur du troupeau de moutons proche de moi me déconcentre.
Je décide de rester tapie dans l'ombre, et d'observer.
Le vent souffle sur ma figure, j'ai froid, je ne sens quasiment plus rien.

Mon ventre commence a crier famine, alors que je soleil se fait de plus en plus bas. Je songe à partir chasser, lorsqu'un grognement me fait sursauter , je fais volte face, sur la défensive. Je scrute chaque ombre entre les arbres. M'avance à pas prudents. Tandis que derrière moi, le jour lance ses dernières lueurs. Le vent se lève, plus fort, masque toutes les odeurs et secoue les arbres. Les feuilles volent autours de moi, me fouettent le visage.

J'essaye désespérément de retrouver une odeur ou un bruit suspect, mais le vacarme du vent est insupportable.

Il fait sombre, froid et humide. Je suis en plein dans cette heure ou le soleil est couché mais où la lune est toujours absente.

Je m'enfonce à nouveau dans la forêt. Le vent se calme, et doucement, j'arrive à déceler les bruit qui m'entourent. Pour l'instant seul des branches craquent, ou des feuilles s'agitent à la cime des arbres.

Je continue.

Ça y est! Je retrouve une odeur animale. Je veille à ne faire aucun bruit, et j'écoute.

Des souffles haletants, des pas lourds...

Je ne connais pas cette odeur, ce ne sont pas des loups.

Des grognements répétés, le frottement de poils sur les branches...

Je recule, panique, songe à rebrousser chemin. L'angoisse monte, doucement, lentement, mais elle est bien là.

Les pas se rapprochent.

Ma vision se brouille.

L'odeur de la faim s'intensifie.

Mes jambes se paralysent.

Le souffle s'accélère, devient plus fort.

Le déclic se fait. Sans réfléchir je déguerpi. Je fonce à travers les arbres, tente de m'éloigner de cette odeur que je reconnais trop bien maintenant:

Un ours.


Bonsoir !!

Un nouveau chapitre encore long à venir désolé 😅

J'ai eu peur rien qu'en l'écrivant 😂 j'ai essayé de faire durer le suspense jusqu'à la fin, j'espère que ça vous plait !

Je me suis rendue compte que mes chapitres étaient vraiment courts, alors je vais essayer de les rallonger un peu.

Comme d'habitude n'hésitez pas à mettre un commentaire, poser dès questions et donner votre avis !!

Merci pour tout

Gros love les ptits loups 🐺

Green eyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant