Earth

4.

L’entraînement était rude, mais nécessaire. Je venais de finir, et mes muscles douloureux et fatigués me rappelaient l’importance de la régularité.
Cela faisait un peu moins d’une semaine que je n’avais pas fait de sport et les effets étaient instantanés. La difficulté que j’avais eu à effectuer les mêmes exercices qu’à mon
habitude était étonnamment satisfaisante.
J’aimais me dépasser, travailler mon
corps et mon esprit, repousser mes limites. La séance d’entraînement était terminée, il ne me manquait plus que de passer sous la douche pour me décrasser et je pourrais rejoindre Abigail.

Les douches en communs ne me dérangeaient pas plus que ça et il m’étais donc facile de me déshabiller en public. L’eau de la douche était parfaitement tempéré, la vapeur remplissait la pièce, le son de l’eau qui coulais était apaisant et agréable. L’eau ruisselait doucement sur mon corps, et je fermais les yeux pour apprécier pleinement l’instant.
Le bien être total m’envahit et l’envie de voir Abigail s’estompa peut à peut.

Je ne me rappelais plus depuis
combien de temps j’étais là ni comment j’étais arrivé là. La seule chose qui occupait ma pensée était cette captivante sensation de plénitude.
Mon esprit c’était totalement vidé devant tant de douceur et de calme.

Ce fût la soudaine coupure d’eau chaude qui me ramena brutalement à la réalité. Toute la béatitude
provoquée par cette merveilleuse douche disparut instantanément pour laisser place à un réveil soudain et
douloureux.

Je courus hors de la douche qui était rapidement devenue un calvaire et enlaça ma serviette, ma nouvelle source de réconfort.
Après m’être rapidement habillé, je pris mon sac de sport sur l’épaule et
sortis de la salle d’entraînement.

L’heure prématuré avait fait fuir les potentiels sportifs et je laissais
derrière moi un lieu vide.
Les couloirs aussi étaient peu habités. Cependant, après avoir errer quelques instants en cherchant mon chemin, je croisais une jeune fille au détour d’un couloir. Elle semblait perdue elle aussi, regardant régulièrement à droite et à gauche, visiblement pour essayer de se repérer à quelque détail qu’il pouvait y avoir dans se vaisseau. Malheureusement, j’avais appris à mes dépends que les
couloirs étaient tous semblables, et qu’il n’y avait aucun moyen fiable de s’y repérer.
Je décidais donc d’aller lui parler pour essayer de l’aider à se retrouver.

- Bonjours mademoiselle, vous semblez vous être égarée, je peux vous aider ? Dis-je d’un ton qui se
voulait amical.

Elle se retourna hâtivement, visiblement surprise d’être accostée alors qu’elle pensait le couloir vide.

- Oui … Si-il vous plaît … Je cherche la salle de sport … dit-elle timidement, en détournant son regard du mien.

Elle avait une énorme tignasse rousse et quelques taches de rousseurs sur le visage. Je la trouvais étonnement petite, dans les un mètre soixante je dirais, mais sa forme physique était impeccable.
Elle était vêtu simplement, d’un jogging et d’une tee-shirt atypique avec un ananas qui sourie dessus, comme n’importe quelle personne un peu excentrique qui ferait du sport. Elle semblait intimidé, je ne savais pas réellement pourquoi, je n’avais
pourtant pas la carrure d’un gorille. Elle paraissait jeune pour une scientifique, ce qui me fît me questionner sur le système de recrutement douteux pour se genre de mission.

- La salle de sport est juste derrière, deuxième couloir à gauche. Lui répondis-je avec mon plus beau sourire, en faisant en sorte d’être le plus aimable possible, pour essayer de l’apaiser.

Elle répondis à mon sourire, apparemment détendue de découvrir que je n’étais pas aussi froid et asociale que je le paressais.

- Merci ! S’exclama-t-elle.