5.

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Le vacarme et le tumulte avaient enfin cessé.
Nous étions tous assis, chacun à sa
place respective, crispés sur nos sièges, immobiles, attentifs au moindre signal, au moindre son qui pourrait nous prévenir que c’était vraiment finis.
Les tensions redescendaient doucement, les craintes aussi.
Nous nous regardions tous, les uns les autres, à l’affût du moindre bruit suspect qui pourrait être signe d’un
redémarrage immédiat de l’appareil. Un peu perdu, je regardai par le hublot.
La planète Terre était vraiment magnifique. Le lieu semblait désert, et pourtant il était très facile d’imaginer toute la vie qui devait y régner. Mais étrangement, le boucan provoqué par l’atterrissage d’un vaisseau de plusieurs tonnes n’avait pas aidé les
habitants de la zone à rester paisible.

Aucun signal n’ayant retentis depuis déjà plusieurs minutes, je me calmai et lâchai l’accoudoir que j’agrippais depuis l’annonce de la descente.      
  
Depuis l’« événement », ce moment où j’avais aperçu cette paire d’yeux bestiaux, tout c’était enchaîné très vite. Les quelques jours qu’ils nous restaient à passer au sein du vaisseau c’étaient déroulés sans le moindre incident particulier, excepté pour Abigail qui avait semblé croiser
beaucoup trop souvent un certain Adam Lewis pour que cela soit dût à des coïncidences, et qui avait commencé à regarder étrangement un jeune homme qui semblait plutôt froid et que je n’avais jamais vu auparavant.
    À peine avions-nous eu le temps de commencer à nous habituer à la vie dans le vaisseau que l’heure de l’atterrissage avait sonné.
Nous avions quelques jours de retards sur le trajet par rapport aux prévisions, jours qu’il faudrait rattraper durant le temps où nous serions sur Terre. Ensuite, la sonnerie avait retentit, et tout c’était déroulé
très rapidement. Nous nous étions tous hâtivement et solidement accrochés aux sièges prévus à cette effet. J’avais lancé des coups d’œil à droite et à gauche, et il ne m’avait pas été difficile de discerner de la panique sur le visage de certains passager.
Le calme était subitement revenu. Un silence d’angoisse, uniquement
entrecoupé par le bruit de répétitif de l’alarme annonçant la descente et celui de quelques bavardages discrets, s’était installé. Soudain, un choc violent avait secoué tout l’appareil, et plusieurs cris s’étaient élevés de part et d’autre du vaisseau. L’engin avait pris de la vitesse. Nous étions tous collés au fond de nos sièges, totalement incapables de bouger. Quelques personnes avaient même
subitement perdues connaissances. Ces secousses avait duré plusieurs dizaines de minutes. Ces dix minutes avait été une véritable géhenne. Ma tête avait violemment cogné contre mon siège, et mes idées n’avaient mis pas bien longtemps à devenir confuses. Les sons et les images ne me parvenaient plus correctement, passant au second plan, tandis que mon attention était restée
concentrée sur l’envie de vomir subite que j’avais tant bien que mal essayé de contrôler.
Cet enfer m’avait parut durer une éternité, et mon esprit et mon corps
avaient été durement et intensivement mis à l’épreuve. Cependant, mes prières avaient été entendus, et j’étais enfin arrivée sain et sauf au bout de ce martyre.
Je me rendis maintenant compte que la tempête valait vraiment le coup d’être endurée, et qu’elle était nécessaire pour pouvoir pleinement profiter du calme qui la succédait.

Le regard traversant cette étroite fenêtre, je laissai ma conscience
vagabonder au grès de mon imagination, déconnectant mon cerveau de toutes réalité à laquelle il aurait pus être relié et qui aurait pus troubler cette somptueuse vision du monde tel qu’il aurait pus être sans l’impact humain.
   La nature avait reprit ses droits, et la vie semblait être plus paisible qu’elle ne l’avait jamais été.
L’image de cette utopie primitive restera à jamais gravée dans ma mémoire, fixant pour l’éternité ma vision idéale de se que pourrait être la vie sans l’Homme.

* * *

Abigail :

EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant