L'auberge propre et chaleureuse apportait un certain réconfort après cette journée éprouvante aussi bien mentalement que physiquement. À l'étage, la chambre située au bout du couloir, était petite, mais plus confortable que tout ce que j'avais pu voir jusqu'à présent. Un seul et unique lit près de la fenêtre occupait l'espace. À l'extrémité de la pièce, une petite baignoire trônait à côté d'un paravent.
Je regardais Paul en me demandant comment nous passerions la nuit à deux dans une si petite chambre. Il dut se poser la même question, car au moment où j'allais parler il me dit qu'il dormirait au pied du lit sur une couverture. Par chance le lit en comptait au moins trois, l'aubergiste estimant que la température de ce début de printemps était encore fraîche.
Paul déposa ses bagages au pied du lit, puis sorti de la chambre afin de demander des renseignements supplémentaires pour l'itinéraire du lendemain, ainsi que des adresses d'auberge à environ 1 jour de marche d'ici, puisqu'il semblerait qu'il n'ait aucun moyen d'arriver au village avant la nuit sans repasser par la montagne.
Je me rapprochais de la fenêtre. La vue qu'offrait l'ouverture permettait de surveiller toute allée venue depuis la route menant au village, jusqu'aux maisons avoisinantes. De ce petit point de vue, je pourrais voir quiconque entrerait dans l'auberge ou l'écurie attenante. Je me sentis mieux.
Je délassais mes chaussures afin de libérer mes pieds de toutes les tensions liées au voyage, puis entrepris avec quelques couvertures d'offrir un lit le plus confortable possible à mon compagnon de voyage.
Je lui cédais l'unique oreiller de la chambre et mis mon manteau d'hiver et boule en guise d'oreiller sur mon lit.
Avant de redescendre dans la salle à manger, j'entourais ma taille d'une ceinture, auquel je fixais ma dague à manche de corne, bien dissimulée sous mon vêtement ample. Je fis quelques essais afin de vérifier que je puisse sortir la lame facilement au besoin, puis refermait la porte de la chambre derrière moi.En bas, la salle était éclairée par une dizaine de torches suspendues au mur, ainsi que par le feu chatoyant dans la cheminée. Paul discutait tranquillement avec un homme de passage. Le voyageur était haut de stature et semblait fort musclé. Il aurait pu aisément passer pour un soldat s'il avait été vêtu d'une armure. Il semblait amical. Je rejoignis Paul à la table où ils s'étaient installés. En me voyant Paul arrêta de parler et me désignant lui dit :
- je te présente ma petite sœur Selena. Séléna voici Renzo, un ancien compagnon de la communauté religieuse ou j'ai étudié la forge.
- enchanté, dis-je le plus naturellement du monde.
J'essayais de masquer ma surprise de me faire présenter comme un membre de sa famille à un parfait inconnu. Le Renso en question demanda alors :
- au fait Paul tu ne m'as pas dit ce que tu venais faire dans le coin. Vous êtes quand même assez éloigné de votre village si je me souviens bien de sa situation. C'est pour des affaires ?
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Naturel Héritage
ParanormalSéléna est une jeune femme rêveuse, qui a une affinité avec la nature. Elle vit dans un petit village isolé, dans une région pauvre entièrement sous le joug d'un aristocrate tyrannique, dans un monde régi par la féodalité. Sa vie routinière bascule...