Je l'aime bien cette veste en fait

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Je sais pas comment j'ai fait ça, mais j'ai réussi à me tirer du salon en scred après avoir poussé Joris sur Igor. Ce con de Joris vient de se prendre une patate à ma place, c'est génial putain.

Je suis partie dans la cuisine parce que c'est le seul endroit de la maison de Lou qui a l'air d'être assez calme. Bon aussi pour aller chercher la bouteille de champomy dans le frigo, parce que c'est un peu le seul truc qui m'intéresse.

Y'a Élis dans la cuisine, il joue avec le chat de Lou, c'est bizarre, j'ai pas trop l'habitude de le voir jouer avec ce genre de truc, mais visiblement ça le fait marrer. Il relève la tête pour me regarder mais je dis rien, j'ouvre juste le frigo et m'accroupie pour prendre la bouteille de champomy qui est tout en bas. 

– T'aimes les chats maintenant ?

– J'ai toujours aimé les chats hein.

Ouais je sais vraiment rien de lui, mais ça sonne comme un reproche alors que c'est pas de ma faute. Il me dit rien et je suis censée savoir qu'il aime les boules de poils à 4 pattes putain.

Lou arrive en courant dans la cuisine et elle ouvre le four, dans lequel y'a des petits fours, le genre de trucs dégueulasses qu'y'a à toutes les soirées. Elle se retourne vers nous, jète un coup d'œil à son chat et à Élis qui est assis en tailleur sur le carrelage et lève les bras. Je vous jure qu'elle a vraiment mais vraiment l'air débordé. Pis elle marmonne :  « Faites gaffe aux petits fours s'il vous plait et appelez moi quand ils seront prêts » avant de se casser en tirant sur sa robe bleue un peu trop courte.

Je soulève la bouteille de champomy en disant à Elis « T'en veux ? », alors il relève encore la tête et répond juste un « Ouais » dans le vent. Du coup je regarde un peu partout dans la cuisine sans bouger de ma place pour trouver un truc dans lequel on pourrait boire et j'aperçois une pile de gobelets à côté du micro-ondes. J'en attrape deux, je m'assieds en tailleur en face de lui et mets les deux verres en plastoque juste à côté de moi. Entre deux y'a le chat tout gris de Lou qui a arrêté de jouer avec Élis et qui s'est carrément allongé sur lui à la place. Alors pour déconner je lâche « Bah dis-donc il est direct lui », en même temps j'essaye d'ouvrir cette foutue bouteille. Y'a Élis qui me sourit, et après il serre le chat dans ses bras en chuchotant des trucs qu'on dit tous quand on a un truc mignon devant nous. C'est mignon et c'est aussi bizarre de le voir comme ça, mais faut se l'avouer ça fait plutôt plaisir à voir.

Je galère à débouchonner la bouteille de champomy et quand le bouchon saute le chat de Lou se met à flipper et se casse près de la baie vitrée de la cuisine. Comme il fixait le bouchon par terre à côté de nous, je l'ai balancé près de lui et ce con a commencé à jouer avec. Il me fait penser à mon chat Michel, mais en moins con quand même et en moins gros aussi.

– Tu vas en soirée en semaine, c'est pas bien. Je dis ça avec un petit sourire sur les lèvres tout en commençant à remplir le premier gobelet de champomy.

– Et toi t'as pas fait tes kikis.

– J'avais pas le temps, je me suis habillée vite fait parce que je devais récupérer cette veste de merde que t'as pas voulu reprendre.

Il me sourit une nouvelle fois, pis il tourne son visage pour regarder le chat jouer avec le bouchon de la bouteille de champo et moi je remplis le deuxième verre. Après je pousse un des deux gobelets vers lui, j'ai pas trop à tendre le bras ni même à me pencher parce que nos genoux se touchent et rien que ça, ça me fait du bien.

Il a l'air innocent comme ça, mais c'est pas le cas, peut-être que je devrais lui acheter un chat ou même carrément lui filer Michel. Façon tout le monde s'en fout de lui à part Clémentine, de base elle voulait l'appeler Poupoune et c'est mon frère Martin qui a voulu l'appeler Michel parce qu'il trouvait que ça craignait moins que Poupoune. Alors j'ai dit que j'étais d'accord avec lui, du coup on l'a appelé Michel et bien-sûr ma mère a trouvé ça débile et super moche comme nom de chat, mais on s'en foutait avec Martin, parce que c'était notre chat alors elle avait pas d'autre choix que d'accepter.

Élis tu casses les burnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant