Chapitre 2 «Kidnappée»

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Une douce musique envahit mes oreilles et malgré la douleur dans mon crâne, je m'obligeai à ouvrir les yeux. Je fixai longuement le plafond gris, puis fronçai les sourcils quand je me rendis compte que je n'étais pas dans ma propre chambre. 

Ma respiration était saccadée et mes pupilles observaient frénétiquement chaque recoin de la pièce. Les mauvais souvenirs de la veille me revinrent en mémoire, puis je frissonnai. Nerveuse, je passai ma main dans ma chevelure, puis lâchai un cri étranglé. Mes cheveux naturellement bruns étaient désormais blonds. 

Rapidement, je retirai les couvertures noires qui cachaient mon corps mince, puis sautai sur mes deux pieds. Étourdie, je m'accrochai rapidement au pied de lit pour retrouver mon équilibre. La pièce où je me trouvai m'était complètement inconnue. 

Les murs avaient été fraîchement peints en gris et une armoire avec une radio au-dessus étaient posées près d'une porte. Cette dernière menait à une petite salle de bain verdâtre, qui selon moi, n'avait pas été rénové depuis un bout de temps. La douche était légèrement rouillée et le miroir au-dessus de l'évier était brisé.

Je n'y pensai pas deux fois, puis me précipitai jusqu'à une porte de l'autre côté de la chambre. Je tournai la poignée dans tous les sens, tirai, frappai, puis lâchai finalement un hurlement de frustration. Les larmes menaçaient de couler, mais je refusai de paraître faible.

Désespérée, je m'assis sur le rebord du lit, puis enfouis mon visage dans mes mains. Mes sanglots discrets se transformèrent en hurlements et bientôt, mes poings martelaient contre le lit et mes pieds contre le tapis blanc. 

Je savais que cette situation, ce simple moment ne venait pas de mon imagination, que ce n'était pas une autre de mes hallucinations. Je ne voulais plus de cette vie dangereuse depuis bien longtemps et pourtant, je replongeai directement dedans. Je rongeai avec nervosité mes ongles sales, puis observai la sortie devant moi. 

Si proche, mais impossible à ouvrir, pensai-je. 

Ne pouvant me contenir davantage, j'ouvris la porte de l'armoire et fis une grimace de dégoût à la vue des vêtements à l'intérieur. Les robes noires, ressemblant à celles avec lesquelles on habillait des poupées, me donnèrent des hauts-le-cœur. Il y avait seulement une paire de pantalon et quelques chandails neutres. 

Ses vêtements me firent bizarrement penser aux goûts semblables de Jacë. 

Ma bouche s'entrouvrit à cette simple réalisation et je secouai la tête, folle de rage. 

-Jacë ! Espèce de psychopathe, je sais que c'est toi, hurlai-je, qui d'autre que toi aurait eu une idée pareille !

J'étais si en colère contre le démon que je ne réagis pas immédiatement à la présence de plusieurs individus derrière moi. Au moment où mon poing rentra en contact avec la mâchoire de la personne à ma droite, quelqu'un me tira vers l'arrière.

-Tu penses vraiment que c'est Jacë ? Je te pensai plus intelligente que ça Allison, m'avoua une voix masculine. 

Ses yeux gris me détaillaient de haut en bas, puis il massa doucement l'os de sa mâchoire carrée. Une petite rougeur apparaissait lentement au même endroit que je l'avais frappé plus tôt. 

-Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je d'une petite voix, qu'est-ce que vous me voulez ?

L'autre garçon derrière moi m'obligea à m'asseoir sur le lit et j'obéis sans protester. Devant moi se dressait trois jeunes hommes dans la vingtaine. Je frémis à la vue de leurs yeux désormais noirs et j'aperçus le garçon du café sourire discrètement. 

-Allison, Allison, chantonna le blondinet, j'espère que tu aimes cette chambre parce que tu vas y rester pour un très long moment.

Mon visage se décomposa à l'entente de cette phrase. 

-Pourquoi ? Encore à cause de Jacë j'imagine, c'est toujours lui.

Je crachai les mots avec tant d'haine que j'avais du mal à me reconnaître. Je n'en pouvais seulement plus de devoir me battre pour survivre.

-Je savais que t'étais pas stupide, marmonna un autre garçon. 

Ses yeux verts, ses cheveux bruns décoiffés et les traits attirants de ce dernier me semblaient bizarrement familiers. Après une courte réflexion, j'arrivai finalement à le reconnaître. 

-Tu es un régulier au bar, réalisai-je à haute voix, tu viens à chaque vendredi soir. Vous me suiviez depuis tout ce temps ?

-En fait, c'est Aaron qui t'as retrouvée par hasard en allant à ce bar. C'est Colin qui a eu l'idée de te kidnapper.

Le jeune homme pointa le garçon que j'avais rencontré au café du doigt, puis m'observa. 

-Tu me connais déjà aussi, j'en suis sûr !

Je secouai négativement la tête en murmurant un simple non. Je ne lui avais jamais parlé ou rencontré, j'en étais presque certaine. 

-À la télévision ? Dans les journaux ? Regarde ma cicatrice. 

Ce dernier releva la manche de son chandail gris, puis me montra son avant-bras bronzé où une longue cicatrice barrait sa peau. Elle ressemblait à une forme d'arbre avec ses branches et une ligne en guise de tronc. 

Mon cœur s'affola dans ma poitrine, puis je reculai un peu sur le lit. Ces cheveux bruns, ces yeux sombres avec une lueur de folie et cette cicatrice. 

-Zach, soufflai-je, tu es celui qui est recherché par la police pour avoir tué plusieurs adolescents pour invoquer des démons.

Son sourire sadique me confirmait ma théorie. Du coin de l'œil, je scrutai la porte légèrement entrouverte tandis qu'un des hommes débitait des informations. J'observai une dernière fois les trois inconnus devant moi avant de bondir vers l'avant. 

J'attrapai la poignée de porte, mais des mains tirèrent sur ma taille pour ramener dans la pièce. Toujours solidement accrochée, j'hurlai quand quelqu'un arracha mes doigts du cadrage, puis me frappa au visage. Je sentis mon corps tomber vers l'avant, puis mon crâne entrer en contact avec le sol. 

Mes doigts tâtèrent doucement mon front, puis je fixai le filet de sang sur ma peau blanche. Quelqu'un déplaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille pour dégager ma vue, puis me donna un chaste baiser contre la tempe. 

Ses lèvres se rapprochèrent de mon oreille, puis j'avalai difficilement ma salive après les mots murmurer.

-Combien de temps avant que tu deviennes folle ?

Les larmes coulèrent contre mes joues rouges et bientôt, mes yeux me brûlaient. Mes lèvres tremblotaient et je secouai lentement la tête en retenant de nouveaux sanglots.

 Mes lèvres tremblotaient et je secouai lentement la tête en retenant de nouveaux sanglots

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Princesse parfaite [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant