Princesse parfaite [Tome 3]

Chapitre 6 «Hallucinations»

Ses mains étaient collées contre mes hanches nues. Le contact de sa peau froide contre la mienne me fit frissonner. Mes doigts agrippaient sa chevelure brune. Ses lèvres brûlantes de désir étaient sur les miennes, les emprisonnant dans un baiser passionné.

Je sentis mon corps basculé vers l'arrière, puis tomber doucement sur quelque chose de douillet.

-Je peux pas, murmurai-je entre ses baisers fiévreux.

Le garçon ne réagit pas à mon commentaire, puis jeta son chandail gris sur le sol. Toujours couchée sur le dos, mes jambes s'enroulèrent d'eux-mêmes autour de son bassin.

-C'est mal, ajoutai-je.

Ses mains jouèrent avec l'ourlet de mon chandail avant de finalement le retirer.

-Jacë.

Mes yeux s'ouvrirent brusquement. Ma respiration était saccadée et lourde à travers le silence accablant. La pièce était plongée dans l'obscurité complète. L'horloge affichait seulement une heure et demi du matin.

Je ne pouvais rien discerner autour de moi et c'est ce qui me faisait le plus peur. Les lumières s'ouvraient ou se fermaient grâce à un interrupteur situé de l'autre côté de la porte.

-Quelqu'un, n'importe qui, s'il vous plaît, aidez-moi, priai-je doucement.

Je roulai sur moi-même, puis enfonçai ma tête dans l'oreiller.

-Allison ?

Je sursautai à l'entente de mon prénom, puis me jetai en bas du lit. Malgré la noirceur, j'essayai d'apercevoir une silhouette. Ma respiration se coinça dans ma gorge au moment où une odeur parfumée parvint à moi.

C'était définitivement un parfum d'homme et ce dernier se tenait près de moi.

J'étais incapable de dire un mot. Ma main se déplaça lentement devant moi. Mes doigts touchèrent la joue lisse de l'inconnu.

-Je suis désolé.

-Xänder ?

Mon cœur battait à une vitesse hallucinante et un sentiment d'espoir déferla en moi. Sa voix m'était encore familière après toutes ses années.

-Comment ? murmurai-je.

-C'est pas lui.

J'étais confuse et surtout déçue de la réaction de mon ami.

-Qui ne l'est pas ? demandai-je, je veux seulement sortir d'ici.

Je sentis Xänder attraper mon poignet, puis le déposer à côté de mon corps. Mon visage était désormais dans le creux de ses mains.

-Je suis pas réel Allison. Seulement, n'oublie pas que ce n'est pas lui.

Mes joues froides se réchauffèrent quand ses mains quittèrent ma peau.

-Non, non, tu es...

Mes doigts ne frôlèrent que le vide habituel devant moi.

Comme si Xänder n'avait jamais été là.

Comme si j'avais halluciné cette discussion.

Je devais définitivement folle.

Je tombai à genoux sur le sol, les larmes roulant le long de mes joues. Je posai mes deux paumes contre le tapis, puis goûtai aux larmes salées au coin de mes lèvres.

-I'm a survivor, chantonnai-je.

Je posai mon dos contre le plancher, puis observa la noirceur devant moi. Le regard vide, je me surpris à penser à Jacë, puis à Nölan.

Lentement, je me relevai, puis allumai l'interrupteur de la salle de bain. La lumière agressante me fit fermer les yeux. Mes paupières papillonnèrent plusieurs fois avant de s'habituer à la clarté.

Je retirai mes vêtements, puis observai mon corps squelettique dans le miroir. La coupure sur ma joue blanchâtre commençait seulement à cicatriser. Je me positionnai sous le jet d'eau, puis soupirai quand l'eau chaude toucha ma peau. J'humai tout en nettoyant ma chevelure crasse.

Je rinçai la mousse créée par le gel douche, puis enroulai une serviette autour de mon corps. Ma main agrippa le rideau de douche, mais s'arrêta soudainement avant de l'ouvrir.

Une silhouette se tenait derrière le tissu.

-C'est qui ?

-Zach.

Je resserrai solidement la serviette autour de ma poitrine, puis laissai retomber ma main le long de mon corps.

-Va-t'en.

Je lâchai un cri quand le rideau disparu, me laissant voir son visage.

-Laisse-moi Zach.

-Sors de là et va dormir.

Le garçon empoigna douloureusement mon avant-bras, puis me força à sortir de la douche.

-Habille-toi et sors.

-Ok, couinai-je faiblement.

Je renfilai mon pyjama, puis sortis de la salle de bain pour apercevoir Zach assit sur mon lit. Tremblante, je me faufilai sous les couvertures, puis me tendis quand je sentis son corps froid proche du mien. 

-Respire.

J'étais si nerveuse que je ne me rendis pas compte que je ne respirai plus depuis un moment déjà. Je fermai finalement les yeux, puis essayai de m'endormir.