Princesse parfaite [Tome 3]

Chapitre 7 «Photos»

Je mis l'œuf dans l'assiette, puis posai celle-ci dans les mains de Zach. Le jeune homme était assis sur le divan, le regard fixé sur la télévision. Il semblait complètement perdu dans ses pensées. 

-Merci, marmonna-t-il.

J'empoignai ma propre assiette, puis me laissai tomber sur le divan. 

-Je peux aller prendre ma douche en haut ? demandai-je.

-Après que t'aies mangé.

Je me dépêchai de tout avaler, puis me précipitai au deuxième étage. Je ralentis quand je passai devant une chambre à coucher. Un bureau avec plusieurs dossiers se situait de l'autre côté de la pièce. 

Hésitante, je regardai autour de moi avant d'entrer dans la pièce. Je refermai la porte derrière moi, puis me dépêchai de fouiller dans les affaires d'un des garçons. Mes sourcils se froncèrent quand j'aperçus des photos de Jacë, Lücas et Xänder ensemble. Elles dataient de seulement quelques mois.

-Qu'est-ce que vous faisiez ? murmurai-je.

Dans mes souvenirs, aucun des frères ne se parlait. Les photos se ressemblaient toutes, mais une d'entre elle attira mon attention. Les garçons se trouvaient devant un bloc appartement ressemblant étrangement au mien. La photographie avait été prise la semaine dernière. 

-Pourquoi vous me cherchiez ? marmonnai-je. 

Je me dépêchai d'ouvrir les autres chemises présentes et d'en sortir les photos. Certaines étaient de moi, quelques temps avant que je me retrouve ici. Mes mains se mirent à trembler quand j'aperçus une photo en particulier. Sur celle-ci, le cadavre de Nölan n'était pas dans un cercueil, mais sur une table. Un étrange symbole rouge était tracé sur son torse pâle.

-Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ? 

Je sursautai, puis déposai rapidement les documents sur le bureau. L'expression faciale d'Aaron me montrait que ce dernier n'était pas heureux de me voir ici. Ses doigts étaient serrés en forme de poing et reposaient de chaque côté de son corps. 

-Je suis désolée.

Le garçon ferma pendant quelques secondes ses yeux dans le but de se calmer, puis pinça l'arête de son nez. Aaron pointa les dossiers du doigt, puis ajouta :

-J'attends toujours la réponse.

-Je regardais les photos, avouai-je. 

J'étais si nerveuse que mon cœur battait à grande vitesse contre ma poitrine. Je n'osai pas bouger, par peur de le frustrer davantage. 

-Sors d'ici et rapidement. 

Je ne me le fis pas dire deux fois. Je passais rapidement près d'Aaron, puis continuai à travers le corridor. Je sursautai quand j'entendis une porte claquer bruyamment derrière moi. Je me dépêchai d'entrer dans la salle de bain, puis de verrouiller la porte. Le reflet dans le miroir ne me ressemblait plus. 

J'étais fatiguée et épuisée. Des immenses cernes se trouvaient sous mes yeux et plusieurs ecchymoses recouvraient mes bras et mon ventre. Mes cheveux désormais blonds étaient attachés ensemble sur le sommet de ma tête. 

Ne voulant plus voir mon apparence, je me pressai pour enlever mes vêtements, puis me mis sous le jet d'eau. Leur salle de bain était beaucoup plus propre que celle au sous-sol. Je profitai de l'eau chaude et me lavai jusqu'à ce que ma peau devienne rouge. 

Mes pensées divaguèrent aux photos des garçons et celle de Nölan. S'ils étaient ensemble, c'est que quelque chose d'important était arrivée. 

Je devais savoir.

C'était peut-être une des raisons pour laquelle j'étais coincée ici. Je devais trouver un moyen de savoir, peu importe la manière de m'y prendre. J'arrêtai le jet d'eau, puis me dépêchai de m'habiller. L'eau de la douche était si chaude que la pièce était remplie de buée. Au moment où j'ouvris la porte, Zach apparut de l'autre côté. 

-Finalement, marmonna ce dernier.

Il me bouscula, puis m'obligea à sortir de la salle de bain. Confuse, je restai figée au milieu du couloir pendant quelques secondes. Je sursautai quand deux mains se posèrent sur mes épaules. Je n'hésitai pas à me dégager de la prise d'un des garçons, puis de lui lancer un regard noir. 

-Quoi Colin ? demandai-je agressivement.

-Du calme.

Je ne répondis rien, puis continuai mon chemin. J'entrai dans la cuisine pour mettre les assiettes dans le lave-vaisselle. Je m'arrêtai net quand je me rendis compte qu'il y avait une fenêtre dans le coin de la pièce. Mon cœur battait rapidement à la simple pensée de sortir d'ici.

La maison était silencieuse. Je jetai un rapide coup d'œil derrière moi, puis pris une décision.

J'allais sortir d'ici.

Un crochet maintenait la fenêtre fermée. Seulement, ce dernier était vieux et avec un peu de force, il allait facilement céder.

Avec ma petite taille, passer à travers allait être un jeu d'enfant. J'empoignai un couteau, puis jouai avec le mécanisme. À l'aide de petits coups vifs, le crochet se brisa. Je sentais la liberté me frôler.

Doucement, j'ouvris la fenêtre, puis grimpai sur le comptoir. Je passai mes jambes en premier, puis mon corps tout entier. Personne n'arriva et je me dépêchai de sauter sur mes deux pieds.

La brise fraîche et l'odeur de la campagne me firent frissonner. Le vent caressait ma peau et le soleil me réchauffait. C'était un sentiment qui m'était presque étranger.

Mes pieds nus balayaient le gazon vert et les feuilles colorées. Ma tenu n'était pas du tout adaptée pour cette saison, mais ça n'importe peu. Je me mis à courir, puis passai entre les arbres. La forêt était dense et je devais sortir d'ici avant que l'obscurité ne tombe.

Soudainement, mon nom résonna plusieurs fois à travers la forêt. Mon corps entier se mit à trembler et des larmes glissèrent sur mes joues. 

Je ne voulais pas y retourner.

Mon souffle s'accéléra et ma cadence augmenta.

Je n'allais pas y retourner.