Chapitre 1 «Paranoïa»

12.9K 648 138
                                    

J'enfilai finalement mon manteau noir, puis me dépêchai de rassembler mes cheveux bruns en un chignon décoiffé. Je mis la bandoulière de mon sac contre mon épaule, puis poussai la porte métallique. 

-Bonne soirée, dis-je sans même me retourner.

Je n'attendis pas la réponse de mon amie avant de sortir à l'extérieur. Je frissonnai quand je sentis le vent froid d'automne frôler mon visage pâle, puis sursautai en entendant la porte se refermer derrière moi. La ruelle derrière le bar où je travaillai était très peu éclairée et comme à l'habitude, il n'y avait personne. 

Je sentis mon téléphone vibrer contre ma cuisse et je décidai de jeter un coup d'œil au message. Je soupirai de découragement quand j'aperçus le prénom de la personne sur l'écran, mais décidai de regarder par simple curiosité. 

-J'aurais dû le bloquer quand j'en avais l'opportunité, maugréai-je entre mes dents

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

-J'aurais dû le bloquer quand j'en avais l'opportunité, maugréai-je entre mes dents.

Sans même lui répondre, je rangeai mon téléphone dans mon sac, puis sortis de la ruelle pour prendre la rue principale. J'eus un pincement au cœur à la simple pensée d'être toute seule chez moi. Je détestai désormais la solitude, mais surtout, l'isolement. Je rentrai dans le café bistro au coin de la rue, puis me commandai rapidement un café. 

Je m'assis sur une chaise près du comptoir en attendant mon breuvage chaud, puis regardai mon fil d'actualité. Le sentiment d'être observée me rendit soudainement nerveuse et je relevai mes yeux de mon portable. Je tapotai rapidement mes doigts contre le bord de la table, puis jetai un regard circulaire autour de moi.

Mes yeux gris s'attardèrent sur un jeune homme qui semblait avoir mon âge. Sa chevelure blonde n'était ni longue ni courte et contrastait bien avec ses prunelles grises. Le garçon était habillé d'un simple chandail gris et d'une veste en cuir noir qui lui donnait un certain style. Son expression était si froide et détachée que j'en restai surprise. 

-Allison, appela une voix féminine. 

Rompant notre contact visuel, je me levai d'un bond, puis empoignai mon café sans même remercier la caissière. Cette dernière me dévisagea, mais n'ajouta pas un mot. Je sortis dehors et le son des cloches près de la porte me paraissait lointain. 

-Ressaisis-toi, me marmonnai-je.

Sans regarder devant, je bousculai une inconnue avec mon épaule, puis m'excusai rapidement en reprenant mon chemin. Ma tasse de café me brûlait la main, mais ça ne me dérangeait pas plus que ça. Après quelques minutes, je décidai finalement de jeter un coup d'œil vers l'arrière. 

Je m'arrêtai brusquement en remarquant que personne ne me suivait et que j'étais seule. Je jurai plusieurs fois avant de serrer les poings jusqu'à ce que mes jointures deviennent blanches.

-Paranoïaque, murmurai-je.

Je basculai la tête vers l'arrière, puis fermai les yeux en prenant de grandes respirations dans le but de me ressaisir. Je pris une longue gorgée de café, puis appréciai le goût amer pendant quelques secondes. 

J'avais tant perdu à travers les années et à désormais 21 ans, je sentais que je me perdais peu à peu. Elizabeth était partie vivre ailleurs, j'avais coupé les ponts avec les garçons pour des raisons de normalité et Nölan était mort.

Les seuls amis que j'avais étaient ceux du travail et encore-là, je n'allais jamais pouvoir leur raconter toute la vérité. Je fus brutalement sortie de mes pensées par un miaulement étranglé derrière moi. 

Surprise, je pivotai sur moi-même pour apercevoir des traces de sang tâchées le sol et à quelques centimètres, le cadavre d'un chaton. Un mauvais pressentiment m'ordonna de partir immédiatement d'ici et c'est ce que je m'apprêtai à faire. 

Mes yeux s'agrandirent de peur quand la lumière du seul lampadaire de la rue s'éteignit, me laissant dans l'obscurité complète. Mon cœur battait à une vitesse hallucinante contre ma poitrine et des gouttes de sueur dégoulinaient le long de mon dos. Les larmes piquaient mes yeux et je plantai mes ongles dans mon avant-bras pour m'empêcher d'hurler. 

-J'hallucine, essayai-je de me convaincre, je suis en train d'halluciner.

Seulement, la douleur qui se propageait dans mon bras me prouvait le contraire. Je sentais un souffle chaud contre ma nuque, mais n'osait pas bouger. Ma respiration était lourde et ma vision se brouillait progressivement. 

Prise de panique, je lâchai mon café, puis courrai à l'aveuglette jusqu'au moment où j'aperçus une rue illuminée. Je m'y précipitai, mais m'arrêtai brusquement quand j'aperçus une silhouette sombre à quelques mètres de moi. Mon souffle se coupa quand je me rendis compte des inconnus barraient chaque sortie. 

Je fus violemment propulsée contre le béton et sentis quelqu'un maintenir mon corps plaqué contre la surface. J'hurlai, pleurai, jurai et frappai, mais je n'arrivais à rien. Une seringue arriva dans mon champ de vision et j'essayai de me dégager de la poigne de l'inconnu. 

-Non, lâchez-moi !

J'étais complètement hystérique et n'arrivai plus à penser correctement. Je sentis un simple picotement sur la peau de mon cou, mais ne ressentis rien d'anormal se produire. Je continuai de me débattre et j'entendis le rire d'un de mes agresseurs. Rapidement, une immense fatigue m'envahit et je n'eus le choix que de fermer mes yeux et de m'endormir.

-Ne me faîtes pas de mal, murmurai-je faiblement.


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Princesse parfaite [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant