1 › Vent Du Soir ✓

923 122 244
                                    

Si j'avais un peu de courage, je me bougerais les fesses pour avancer. Si j'avais un peu de courage, je relèverais la tête bien haut. Si j'avais un peu de courage, je sortirais du placard cette jolie robe rouge que ma mère m'a acheté. Si j'avais un peu de courage, j'irais lui parler.

Si je n'étais pas timide, je changerais le monde.

Mais, avec des si...

Magali revint du collège, où elle venait d'entamer son année de troisième

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Magali revint du collège, où elle venait d'entamer son année de troisième.

Il était presque dix-huit heures. L'air frais du soir de la côte Atlantique tourbillonnait autour d'elle, lui offrant un long manteau de fraîcheur. Elle s'était arrêtée, regardant l'océan. Elle avait la chance d'habiter près de la mer - si près que seulement une petite route séparait leur maison de l'eau.

Magali perdit son regard dans les vagues sombres, et se détendit. L'écume de l'eau était belle, comme un million de pensées, unies dans un même tourbillon pour l'éternité.


Cependant, quelque chose vint troubler sa sérénité. Un jeune garçon jetait des ricochets dans l'eau à une vitesse fulgurante, et d'une façon...

Une façon si indescriptible, pensa Magali.

Stan. Elle soupira. Jamais elle n'oserait aller lui parler. Et puis même, il en était hors de question. Ils étaient trop différents, trop opposés. Alors, à défaut de vivre une idylle romantique, Magali continua de le regarder. Cela lui suffisait.

Soudain, la voix chaleureuse de sa mère adorée se fit entendre.

— Magali ! Que fais tu dehors, dans le froid ? Viens, j'ai fait des cookies !


Stan se retourna, surpris. Elle rougit, gênée, et rabattit sa capuche sur sa tête, se dépêchant d'entrer dans la petite maison de pierres orangées.

Quand la porte se referma, Magali enleva sa veste, l'accrocha au porte manteau, et se tourna vers sa mère. Cette dernière lui sourit, et demanda :

— Tu veux goûter mes biscuits ? Ils sortent du four.

Les cookies de Delphine étaient toujours un peu cramés, mais ils étaient cuisinés avec amour et Magali mangeait toujours ses pâtisseries, car sa mère les faisait pour elle.

Delphine avait toujours pensé qu'avec un peu d'amour, on pouvait tout faire. C'était une certaine théorie que Magali avait approuvé jusqu'à ses huit ans, année où son père était tombé gravement malade et était mort quelques mois après. Le jour où elle appris la mort de son père, tout s'était écroulé autour d'elle. L'innocence de son enfance était partie avec le défunt. Le désespoir s'était abbatu sur elle. Mais il avait fallu ne pas le montrer, le cacher pour sa mère, pour sa propre reconstruction

Timidement [TERMINÉ ET RÉÉCRIT ✓]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant