épilogue

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DEEN

En principe, les choses se déroulent pour le mieux. En principe, j'aurais dû l'aimer comme elle m'a aimé. Comme j'ai été aveugle... Comment avais-je pu passer à côté d'elle sans me rendre compte de sa véritable beauté ? La vérité était telle que... J'étais sans doute bien trop immature pour le réaliser. Un autre avait pris ma place.

Elle se tenait au milieu du salon en train de danser avec ma copine actuelle. Son sourire illuminait toute la pièce, elle n'avait plus la même saveur qu'au début, je la voyais plus confiante, plus sexy, plus à mon goût. Au fur et à mesure que je la zieutais en train de lancer des regards salaces à mon ami, je ne pus m'empêcher de penser que ç'aurait dû être moi, en principe. L'on avait été conviés pour fêter la sortie d'un nouveau livre, Aquarelle. Encore une œuvre qui me donnait la certitude qu'elle était faite pour moi.

La soirée, quant à elle, commençait à avoir un goût amer. Il fallait que j'sorte d'ici et vite. La seule issue possible était le large balcon de l'appartement de Mohamed. Une cigarette au bec, j'observais ce qu'il se passait en contrebas, pris dans de multiples tergiversations. Je repensais à sa tristesse lors de la mort de sa sœur et comment on avait tous dû la réconforter. Lui, plus que d'autre. Je repensais à cette jalousie maladive qui m'avait pris. À tel point que ma petite amie de l'époque m'avait carrément largué, ne comprenant pas mon comportement soudain ainsi que mon rapprochement de la belle aussi surprenant.

En principe, j'aurais dû... En principe j'aurais dû... Inutile de se le répéter. Le mal est fait.

-    T'es bien pensif Deen, qué pasa ? j'entends de la part d'une douce voix, mon regard se dirige vers la personne qui occupe mes pensées, de fines gouttes de sueur sur son cou, ses joues sont rougies à cause de l'effort, la définition du fruit interdit...

-    Rien, Nono, te casses pas la tête, je rétorques presque en murmurant en arrangeant l'une de ses mèches de cheveux qui tombe sur son beau visage.

Elle me regarda sans grande conviction et ébouriffa mes cheveux, provoquant un ricanement de ma part.

-    Ça se passe bien avec Ken ? je ne peux m'empêcher de lui demander, la détaillant toujours aussi intensément.

-    Oui, tranquille quoi, elle ne peut s'empêcher de ricaner en haussant les épaules.

En vérité, ça n'allait pas du tout. Ken m'en parlait régulièrement, me demandant des conseils, ne se doutant absolument pas de la nature de mes sentiments pour la douce Nora. Quelle ironie... Me voilà maintenant dans la même position de faiblesse qu'elle auparavant avec moi... Tel est pris qui croyait prendre.

-    Si t'as besoin de parler, tu sais que je suis là, je lui rappelle en caressant du bout des doigts sa peau chaude, elle a beaucoup trop abusé de la tequila.

-    Comme d'hab, khoya, elle fait en retour, insistant sur le dernier mot, mon cœur se serrant.

Ça m'apprendra de prendre une femme pour acquise. Elle retourna dans le salon, le sourire attristé, je commençais à la connaître par cœur. Le couple qu'elle formait avec Ken ne reposait plus du tout sur l'amour mais seulement sur les étreintes charnelles. Tous deux essayaient de se dire que c'était de l'amour vrai qu'ils vivaient, mais très sincèrement, cela sentait la fin. Bon, ok, c'est de la mauvaise foi. J'espérais en vérité, que ce soit la fin.

Eff et Doum's eurent la fabuleuse idée de décaler la soirée en after dans un club que l'on fréquentait tous de façon régulière. Ma petite copine m'annonça qu'elle était bien trop fatiguée pour poursuivre, qu'elle m'attendait chez nous. Chez nous... J'étais décidément bien une blague à moi tout seul, un imposteur.

La durée du trajet pour aller jusqu'à ce fameux club avait l'air d'être égale à une éternité. Nous étions dans la même voiture, elle était entre Ken et moi sur les sièges passagers. Il avait mis sa main gauche sur sa cuisse et j'aurais tellement aimé en faire de même... La seule chose qui me surprenait ceci dit était la proximité de nos genoux, ils semblaient ne vouloir faire qu'un. Peut-être avait-elle remarqué la même chose puisqu'elle ne cessait de me jeter des coups d'yeux de temps à autre. La peau de son cou était tentante, j'avais tellement envie de la prendre entre mes dents. Mais c'était trop tard, mauvais timing Deen, game over.

Tous assis sur des banquettes dans le carré VIP, le destin paraissait être un bon blagueur puisque ma Convoitée se trouvait juste à côté de moi, Ken bien loin d'être dans ses pensées... Qu'est-ce qu'on était en train de faire, merde... Une sorte de jeu semblait prendre entre nous et c'était la dernière chose que je voulais. Je ne pouvais pas faire ça à Nek... Menteur.

-    Viens danser ! s'exclame-t-elle en se levant d'un bond, me tendant sa main.

Un court instant, je l'admirais presque, surpris. L'adrénaline prend le dessus et je saisis aussitôt sa main pour l'entraîner sur la piste de danse. Ken parlait avec des meufs, voilà sans doute pourquoi elle dansait avec moi. Ne rien espérer, Deen, tu sais très bien où ça t'as mené la dernière fois... À chialer comme une gosse de quatorze ans à cause de son premier chagrin d'amour. Lâche prise, n'espère juste rien.

De façon sensuelle et complètement calculée, elle mouvait son bassin à la perfection. Ses fesses qui, je l'admets depuis le premier jour que je l'ai rencontrée, me faisaient un effet d'enfer bougeaient en parfaite adéquation avec le rythme. Deen, calme-toi... Elle se retournait pour me regarder, la musique en arrière-plan, en sourdine, il n'y avait plus qu'elle et moi. Sa poitrine se soulevait à une lenteur affolante, puis, même dans l'obscurité je pouvais voir comme ses joues étaient rouges. Elle était plus que désirable. Je pouvais complètement l'embrasser à ce moment, quitte à me prendre une droite venant de Ken. Elle se mordit la lèvre tout en secouant la tête lentement, ses yeux brillants ne m'annonçaient rien qui vaillent.

-    Surtout pas... elle susurre presque, pas maintenant, c'est fini Deen, c'est trop tard.

Elle avait compris. Sans que je ne contrôle quoique ce soit, elle s'éloigna, pour de bon, retrouver celui pour qui son cœur battait véritablement.

En principe, ç'aurait dû être moi. Mais non, c'était trop tard, plus que mauvais timing, game over Deen.

En principe, en principe...

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Voilà... C'est la fin...
J'vous assure que j'en ai les larmes aux yeux, j'ai du mal à réaliser tout ce que j'ai pu vivre au cours de l'écriture de cette FF, c'est fou...
Je tiens à faire mes remerciements ici, j'suis tellement une tarée du rangement que j'aimes pas quand il y a pas de compte rond, alors si j'fais un autre post, c'est ce qui se produira ptdrrr #follealier.
Vous n'imaginez pas à quel point En Principe a été une fierté et le restera pour trèèèèès longtemps, jamais je n'aurais imaginé acquérir des lecteurs comme vous, qui me faites rire à chaque commentaire posté, qui me faites avancer sans même vous en rendre compte au fur et à mesure de l'histoire en fait...
J'espère que cet épilogue vous aura plu, c'est l'idée que je me fais de l'épilogue depuis que j'ai eu l'idée d'écrire cette FF, alors, j'espère ne pas vous avoir déçu.
J'aime aussi le sentiment d'avoir clairement bien réussi celle-ci, le sentiment que ce n'est clairement pas bâclé... Je ne regrettes presque rien dans le déroulement, l'avancement des événements, tout est exactement comme je l'avais imaginé, alors j'espère d'autant plus que vous n'êtes pas déçus...
Merci, milles merci pour tout,
je vous aimes 💖,  
xoxo,
lj.

En principeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant