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Ana

En sortant de l'hôtel, je suis Alexandra jusqu'à sa petite voiture rose. Je souris. Le rose pâle correspond à son style. C'est très... coloré. Nous sommes à seulement dix minutes de la bibliothèque, mais elle a insisté pour s'y rendre en voiture car elle ne l'a pas utilisé depuis un moment. Alexandra juge bon de faire tourner un peu le moteur.

J'ouvre la portière et m'installe sur le siège passager en bouclant ma ceinture. Une odeur de parfum emplit l'habitacle. Ça sent bon. Ça sent l'orange.

— La bibliothèque se situe à l'angle de la 5ème Avenue et de la 42ème rue. Tu verras, l'endroit est à tomber, me prévient-elle en démarrant.

— Merci pour tout, Alexandra.

Je lui décoche un sourire... qu'elle ne voit pas, trop concentrée sur la route.

— C'est normal, tu ne connais pas le coin.

Je culpabilise de l'avoir mal jugé au départ. Cette fille est si gentille et si attachante que je sais d'ores et déjà que j'aurais de la peine à la quitter. À un feu rouge, elle allume l'autoradio pour mettre Dreams, d'Imagine Dragons. Je me tourne vers elle, stupéfaite.

— Je suis fan de ce groupe ! m'exclamé-je en me permettant d'augmenter le volume.

Elle enclenche la première vitesse et redémarre.

— Moi aussi. Je suis allée les voir en concert l'année dernière, annonce-t-elle, des étoiles plein les yeux.

La jalousie prend possession de moi. J'aurais fait n'importe quoi pour assister à l'une de leurs représentations.

— Ça te donne l'occasion de revenir ici et surtout un bon prétexte, rit-elle de bon coeur.

Je rigole aussi en espérant revenir un jour.

— Donc tu aimes la musique, en conclut Alexandra. Tu joues, aussi ?

Je cale ma tête contre la vitre et me laisse bercer par le paysage. Je souris tristement en pensant à Cassie.

— Oui, de la harpe et du violoncelle.

Je le visualise à cet instant, dans le coin de la pièce avec Thaïs sur le canapé, un bol de céréales coincé entre ses jambes. En fin de compte, cette folledingue me manque.

— Wow ! Je serais ravi de faire partie de ton public !

— Avec plaisir, Alexandra.

Elle chasse ma phrase d'un revers de la main.

— Tu peux m'appeler Alex. Tous mes amis m'appellent comme ça et je crois que ton cousin et toi en faites partie.

Ces mots me réchauffent le coeur. C'est une fille en or et je ne l'oublierais pas. Si ma mémoire est bonne, elle rêve de visiter Paris.

— Ça me touche, Alex. Je t'invite dans mon appartement, à Paris. Je suis en colocation avec une autre fille, Thaïs, et je suis sûre qu'elle aimerait faire ta connaissance.

Elle tape soudain sur le volant en gigotant. Je m'accroche à la bordure du siège.

— Non, c'est vrai ?! Paris, oh mon Dieu ! Paris !

Ce bulldozer me parle encore de cette ville que je connais comme ma poche. Je l'écoute vaguement quand le bruit du moteur ne se fait plus entendre.

***

Comme pour la façade extérieure, l'intérieur me bluff. J'ai l'impression d'être dans un film d'Harry Potter. La structure de marbre est sublime. J'ai découvert qu'elle a été utilisée pour le film Le Jour d'Après lors des scènes d'inondations de New York. L'espace est immense et le son de nos pas résonne. L'entrée est majestueuse avec, dans le hall, deux grands escaliers qui partent chacun d'un côté.

Le prix à payerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant