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« Julie ! »

Les hurlements de mon père me tirent hors de mes souvenirs heureux : « T'es encore dans ton monde ou quoi ?! Allez sors de la voiture tu fais que de me faire perdre mon temps ! ».

Je soupire longuement puis sors de la voiture avec souplesse et ouvre le coffre pour prendre mon sac que j'hisse sur mes épaules. Je laisse le coffre se refermer puis me retourne en adressant un léger sourire à mon père même si je sais bien qu'il ne me le rendra jamais, j'ai cessé d'espérer depuis longtemps. Bon trêve de lamentation revenons-en à nos moutons, laissez-moi me présenter brièvement.

Bon comme vous l'aurez deviné, je m'appelle Julie, j'ai 16 ans et je suis en 1èreS Pour mon plus grand malheur... J'ai une tignasse de cheveux châtain clair aux reflets auburn coupés à la garçonne, j'ai des yeux bleus verts et gris quelquefois selon l'intensité lumineuse, etc, ect...Je ne suis pas très fine, je dirais même que je suis très...hum...comment dire...très costaud, avec une taille moyenne, 1m69, mais bon voilà trop de détail tue le détail...

Je marche sans conviction vers le lycée d'un pas trainant, je franchis les grilles bleues écaillées puis me retrouve dans la cour. Je cherche Flavie du regard mais ne la trouve pas, il faut dire que je suis arrivée très tôt après ce retour de vacances. Ne reconnaissant personne d'intéressant à mes yeux, je vais m'installer sur une table de pic-nic en bois. Je prends appui sur le banc puis m'assois sur la table. J'enfile mes écouteurs pour encore laisser place à la musique, cette fois c'est « believer » de Imagines dragons qui s'immisce dans mes oreilles et je laisse ma tête retomber de façon à ce que mes cheveux, bien que court, retombe en un rideau délicat devant mes yeux. Je concentre mon regard sur mon écran afin de vérifier si Flavie m'a laissé un message, mais non, pas de nouvelles à l'horizon. Je redresse la tête et glisse une main dans mes cheveux pour les recoiffer. Thaïs, la plus littéraire de la classe vient alors me saluer d'un sourire, je le lui renvoie et m'avance pour lui faire la bise puis je me rassois et regarde les gens affluer dans le lycée. Je tourne la tête pour apercevoir à ma droite Leslie et une autre fille dont le nom m'échappe, toutes deux me sourient et la fille lève un pouce en l'air pour ma nouvelle coupe je suppose...attendez...son nom me revient...c'est Mareva, une seconde qui a le même âge que moi. Je les suis du regard puis ferme les yeux pour laisser à nouveau les souvenirs m'envahir.

Je suis assise sur mon lit dans la chambre d'internat et j'observe avec amusement Chloé qui se prend les cheveux d'un geste rageur, je crois qu'elle a un peu de mal avec les maths. Je secoue la tête et rigole de son agacement devant son devoir. Elle tourne la tête et me jette un regard courroucé : « Qu'est ce qui te fait tant rire ? », me demande-t-elle avec ses sourcils plissés en arc de cercle d'un air accusateur. « Toi, je lui rétorque avec raillerie en retenant un rire, si tu voyais la tête que tu fais ». Elle m'adresse encore un regard furibond qui me fait partir dans un fou rire incontrôlable.

Je me redresse sur le lit et court vers elle pour lui faire un câlin

« -Tu te moques de moi, je ne veux pas de tes câlins, me dit-elle avec une moue boudeuse.

-Moooh , ma cloclo ! Je t'aime ! dis-je en lui déposant plein de bisous sur la joue, me boude pas steuplait... »

Je la regarde avec des yeux de chien battu et je sais qu'elle va craquer. Elle finit par m'adresser un grand sourire et se lève pour me serrer sans ses bras...

Une tape sur l'épaule me sort de ma rêverie. Je redresse la tête pour découvrir une Flavie tout sourire :

« -Alors, t'as passé de bonnes vacances p'tite Milka ? , me demande-t-elle avec attention.

-Mouais et toi ?, je réponds avec un air détaché ne prêtant guère audience au récit qu'elle me raconte. »

(Petite parenthèse : oui c'est bien Milka mon surnom et oui il fait bien référence à la vache violette, pourquoi ? me demanderais vous, et bien parce que j'ai toujours des tablettes de ce chocolat sur moi)

Je regarde Flavie me raconter ses vacances sans faire attention à ce qu'elle dit.

Enfin la sonnerie coupe court à ma réflexion sur le pourquoi de la vie sur terre et j'avance avec mollesse en cours de maths.

nostalgie paradoxaleWhere stories live. Discover now