Chapitre 1 : Une arrivée fracassante

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Le sol est dur, froid, Vassili se réceptionne tant bien que mal et se relève avec encore plus de difficultées. La pièce est petite, exigu, il y fait vraiment très chaud et pourtant elle y est seule. Elle balade son regard sur les murs blancs immaculés, c'est une chambre. Il n'y a pas grand chose, un lit, une table de nuit et ce qui semble être un bureau, tout est complètement aseptisé. La panique la gagne une nouvelle fois, elle se retourne pour observer la porte close et étouffe un sanglot, comment en est-elle arrivé là ? Elle s'assoit sur le bord du lit en tentant de reprendre une respiration normale, il ne faut pas qu'elle laisse la peur l'envahir, pas maintenant ! Elle se souvient être partie de chez elle, encore une dispute avec son père qui s'est soldé par une fugue, une énième fugue... Elle était à Washington, dans un fast food à Richland, elle se souvient s'être éclipsée au toilette pour se laver les mains, persuadée de les avoir plongées sous le filet d'eau tiède quand soudain... Cette douleur dans le creux de son cou, vive, puis plus rien, le trou noir.

Vassili y porte ses doigts et pousse un petit cri étouffé par la peur quand elle y sent un gonflement. S'en est déjà beaucoup trop pour elle, elle regrette tellement Ellensburg, elle regrette tellement son père quand bien même elle le déteste, peut-être bien parce qu'elle sait qu'il ne la cherchera pas. Ses pleurs redoublent, la panique lui noue l'estomac et elle peine à respirer, il faut qu'elle sorte ! Elle jette un nouveau coup d'oeil à la chambre et remarque une porte qu'elle n'avait pas vu en entrant.

Sans réfléchir elle se précipite sur la poignée et lâche un soupir de soulagement lorsqu'elle s'ouvre sur une nouvelle pièce. Elle manque de s'étouffer avec sa propre salive, elle oscille entre la douche et le lavabo qui lui font face en réalisant qu'elle est enfermée. L'angoisse monte encore d'un cran et l'hyperventilation la surprend, sans hésiter et puisqu'elle n'a pas vraiment d'autre solution, Vassili se débarrasse de son jean, de son sweat shirt et de son débardeur avant d'allumer le jet de la douche qu'elle pousse à fond vers le froid. Sans réfléchir, elle plonge sous l'eau qui lui soutire un gémissement qu'elle tente de refouler en serrant les dents. La distraction fonctionne, les symptômes de sa crise d'angoisse s'évaporent avec l'engourdissement de la peau de son dos. Elle s'adosse au mur carrelé derrière elle et se laisse glisser jusqu'au sol en enfouissant son visage dans ses genoux. Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Pourquoi l'a t-on emmené dans cet endroit ? Pour l'agresser ? Ça n'a aucun sens, qui emmènerait quelqu'un dans un endroit aussi propre et classieux juste pour l'agresser ? Vassili tente d'éluder ces questions, peu importe la raison pour laquelle elle est là, c'est un enlèvement, point à la ligne.

Elle se relève bien que difficilement, coupe le jet d'eau froide, chancelle jusqu'au miroir au dessus du lavabo et s'y observe en tremblotant. Ses cheveux bruns coupés au carré sont trempés, ils collent à la peau pâle de son visage, la panique l'a rendue livide, de lourdes cernes soutiennent ses yeux noisettes, ses lèvres fines et pourtant pleines entrouvertes laissent échapper un souffle haletant. Sans pouvoir s'en empêcher, Vassili soulève quelques mèches de ses cheveux pour observer la blessure de son cou. Elle n'a rien à voir avec ce qu'elle a déjà vu, un petit point rouge gonflé, elle le caresse une nouvelle fois et son coeur rate un battement quand elle réalise ce que c'est...

A peine cette idée lui a t-elle traversé l'esprit que le verrou de la porte de la chambre s'actionne, elle tourne vivement la tête et retourne dans la cabine de douche en trébuchant. Elle a peur, terriblement peur, elle recule jusqu'au mur où elle était encore recroquevillée quelques minutes plus tôt et cherche du regard quelque chose pour se défendre. Elle entend un bruit de pas dans la pièce et son coeur accélère encore un peu. Elle réalise qu'elle est toujours en sous vêtements mais trop affolée pour imaginer se rhabiller, elle se concentre sur la poignée de la porte de la salle de bain. Plus aucun son ne s'échappe de la chambre, c'est un peu comme si le temps s'était arrêté. Elle fixe le morceau de métal paralysée et étouffe un gémissement en constatant qu'il pivote lentement. C'est alors que la porte se détache de son encadrement. Vassili cesse de respirer, l'air lui semble soudainement beaucoup plus lourd, elle ferme les yeux, le sol se dérobe sous ses pieds, elle tombe...

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Note de l'auteure :

Voici le premier chapitre, il n'est pas très longs mais rassurez vous les prochains seront beaucoup plus complets, je voulais quelque chose pour vous mettre dans l'ambiance. J'espère que cet avant goût vous aura plu et que vous suivrez désormais les aventures de Vassili que je me ferais un plaisir d'écrire.

Je vous embrasse.

Sadness_Cure

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