Chapitre 16 : Devenons plus forts

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Cette chambre... Il avait espéré ne plus jamais la revoir. Allongé dans un lit, bandé en long en large et en travers, Andrew ne sait plus du tout quoi penser de tout ça. Il hésite, se demande si finalement la balle n'aurait pas dû le tuer, au moins pour ne pas se retrouver au centre de recherche une énième fois. Quelques mois auparavant il en aurait sauté de joie, il aurait enfilé cette fichue combinaison, rejoint Arthur dans son bureau et ensemble ils auraient planifié l'expérience transfert de gène... Mais tant de choses ont changées depuis ce temps là. Andrew se contente de fixer le plafond blanc dépourvu d'expression faciale à attendre sa sentence, à redouter le pire pour ses amis et pour lui. Il espère qu'ils viendront le chercher, qu'ils parviendront à le savoir en vie mais au fond il sait que c'est impossible. Alors il craint que sa condition empire, ce qui risque probablement d'arriver.

Le "bip" incessant de l'électrocardiogramme commence sérieusement à lui taper sur le système, Andrew ne supporte plus l'air étouffant de la chambre, l'obscurité rompue par le néon au dessus de sa tête et l'absence totale de réponses à ses questions depuis plus de 24 heures. Si il y a bien une chose qu'il déteste c'est de ne pas savoir et ça Arthur le sait mieux que quiconque, c'est pour cette raison qu'il le fait poireauter...

Pourtant, le verrou finit par craquer. La porte s'ouvre mais l'originel ne prend même pas la peine de relever la tête pour voir qui lui fait l'honneur de sa présence. Il reconnaît ces pas d'une lenteur maîtrisée, il sait pertinemment qui vient de s'asseoir dans le fauteuil près de son lit, qui le regarde avec insistance... Il sait mais aurait préféré ne pas savoir. Il reconnaît le froissement du tissus de la blouse de son invité qui frappe froidement le silence fragile. Cette manoeuvre qui lui est beaucoup trop familière, Andrew devine que son invité réfléchit, qu'il savoure même sa position, ce qu'il peut le détester à ce moment précis.

"Tu m'as beaucoup déçu... lâche Arthur froidement."

L'originel choisit de ne rien répondre à ça.

"Moi qui te faisais confiance, nous aurions pu faire de grandes choses toi et moi, pour ça je ne t'avais donné qu'une seule petite, minuscule mission et tu as retourné ta veste... continu t-il. Qui aurait cru que je t'en remercierai un jour..."

Andrew fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir dire ? le remercier ? Pour quoi ? Le jeune homme tente de ne pas lui montrer son désarroi, connaissant Arthur il ne gâchera pas une occasion de l'enfoncer plus bas que terre.

"Sans toi je n'aurais jamais découvert les capacités incroyables des originels, de la petite Vassili... Si j'avais su ce dont vous étiez capables une fois réunis, jamais je n'aurais autorisé leur départ, encore une chose que je ferais payer à Olivia lorsque j'aurais ramené le reste du groupe, Informe le commandant."

S'en est trop pour le blessé qui se redresse sur le coup, un bras en travers de son torse douloureux.

"Ne les touchez pas ! Rugit-il.

-Je ne les toucherais pas... Je n'en aurai pas besoin... Ils viendront d'eux-même."

Tous ces non dits irritent un peu plus Andrew, il serre la mâchoire, prend sur lui le poids de la frustration et se penche sur le côté pour amoindrir la douleur qui lui vrille la poitrine. Arthur semble beaucoup s'amuser, un petit sourire satisfait étire le coin de ses lèvres, de toute évidence il a confiance en son plan et ça n'annonce rien de bien bon, au contraire. Un tas d'injures traversent l'esprit de l'originel, les traits de son visage se resserrent, si seulement il le pouvait il sauterait à la gorge de ce salopard. Une seconde lui suffit pour balayer la chambre du regard, il ne peut peut-être pas se lever mais il lui reste quelques armes à sa disposition qu'Arthur néglige sans même s'en rendre compte, Andrew le fixe intensément. Soudain, les murs se mettent à trembler, d'abord légèrement puis de plus en plus fort. La confiance du dirigeant d'Ascendant se transforme en surprise quand le plâtre prêt de lui craque, se fissure du sol au plafond jusqu'à la fenêtre. Arthur se lève en feignant l'assurance, sonde l'originel des pieds à la tête et se précipite vers la porte pour éviter le pire... En sommes un raz de marée à l'intérieur de la chambre. A peine a t-il quitté la pièce que les secousses cessent, laissent place à un silence pesant. Andrew s'affale sur le lit en soupirant, rien ne se passe comme prévu, il est dans une sacrée galère et personne à part lui ne peut l'en tirer... Mais comment le faire dans cet état ? Il déglutit, jette un coup d'oeil au ciel nuageux à travers la fenêtre et prie pour que ses amis trouvent une solution...

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