Vous connaissez ce sentiment quand l'on ne peut bouger d'un centimètre. Qu'on n'est comme pétrifie. Qu'on arrive plus a contrôlé les battement irréguliers de notre cœur, qu'on peine a tenir sur nos deux pieds.
J'ai beaucoup entendu parler de tous ces signes mais faut croire que tant que tu ne les a pas expérimenté tu es loin de te rendre compte de ce que ça implique.
Est ce dont ça l'amour ?
C'est donc ça qu'on appelle un coup de foudre ?
Moi qui jurais sur cieux et terres que je n'avais pas un cœur pour aimer, je ne peux m'empêcher de fixer ces magnifiques iris émeraudes qui me font chavirer.
L'objet de ma convoitise se tourna un instant et me jeta un bref coup d'œil. Il a surement du sentir mon regard pesant sur lui.
Honteuse je baissa la tête et me mis à jouer avec mes doigts, chose que je fais quand je suis nerveuse. Je me concentra sur le but premier de ma venue,écouter le discours du nouveau colon.
Pour des raisons que j'ignore l'ancien a été remplace. Mes parents m'ont envoyé pour que je leur fasse part des dernières informations.
_Plus aucun retard d'impôt ne sera accepte a partir d'aujourd'hui !
Mon cœur se serre à l'entente de cette phrase. Mon pauvre père travaille très dur pour sa famille mais ses gens se permettent de venir s'accaparer le fruit de son dur labeur.
C'est tout simplement la loi du plus fort.
_Mon fils ici présent se chargera de veiller a cela.
Il désigna de sa main droite l'homme qui me faisait perdre mes moyens un peu plus tôt.
Aussi bien il m'a séduit il y'a a peine quelques minutes la il me dégoute.
En même temps je suis la seule à blâmer.Je ne sais même pas pourquoi je me suis attarde a le regarder après tout je ne suis qu'une simple citoyenne et lui c'est le fils du colon.
Franchement après tout ce que mon père m'a dis sur les blancs et comment ils nous ont toujours maltraiter et humilie je me sens bête d'avoir pu ressentir ce que j'ai ressenti tout a l'heure.
Reprends toi Aicha ces gens la ne mérite que ta haine et ton dégout me dis-je intérieurement pour me redonner un peu plus de contenance.
Je n'attends pas la fin du discours et quitte la grande place ou presque tout le quartier était regroupé pour me rendre chez moi.
A peine ais-je franchi le pas de la porte que ma mère vient a moi.
_Alors ? Comment ça s'est passe ? Qu'a t-il dit ?
_Astou laisse la au moins s'asseoir ? Dit mon père en secouant sa tête de gauche a droite
Je souris avant de prendre un banc et de m'asseoir en face de mes parents.
_Rien d'intéressant a part qu'il y'aura plus de rigueur concernant les taxes !
_Loutakh toubab bone moma diakhal mane ?!(Pourquoi le blanc est mauvais?) sortit ma mère en colère.
_Eeey yaye boul généraliser yow tamitt !(Ne généralise pas toi aussi maman)
Pour une raison que j'ignore aujourd'hui je n'adhère pas aux paroles de ma mère.
_Wa yow Aicha khana domanei da ngay defendre colons yi deh après lou sene mame deff souniou mame ak niome louniou continuer diniou deff ? (Aicha ne me dis pas que tu es entrain de défendre les colons ? Après ce que leurs ancêtres ont fait aux nôtres et ce qu'ils continuent de nous faire) assena mon père
_Non papa !Loin de moi cette idée !
_Je préfère !_Bon, je vais aller préparer le diner.
Je me lève et me rends a la cuisine.Qu'est ce qui m'a prit de prendre la défense de ces gens.C'est des personnes horribles,mon père me la toujours dit.Mon père déteste les blancs.Son plus jeune frère est mort durant la deuxième guerre mondiale et depuis ça il ne cesse de prôner a quel point les "toubab" comme il les appelle sont mauvais.Il dit qu'ils lui ont pris son frère, qu'ils sont responsables de tous les malheurs qui nous arrivent.
Mais alors pourquoi je ne peux m'empêcher de repenser a ses yeux qui m'ont hypnotise?Pourquoi je ne cesse de penser a lui?Je regrette vraiment de m'être rendu a ce rassemblement car je sens que ce gars n'a pas fini de me hanter.
****
Le lendemain matin je reçois la visite de ma copine Safia.C'est ma seules amie.Je ne m'entends pas bien avec les filles en général.On discutait de tout et de rien quand elle me dit
_Wa iow Aicha ngiss nga domou colon bi? (Aicha, as tu vu le fils du colon)
_Bah oui,j'etais au rassemblement hier.
_Tout le quartier parle de lui.Ki rafetna deh (Il est trop beau)
_Bof
_Fateiwone na nei iow toubab ngay bania degg (J'avais oublie que toi tu ne veux pas entendre parle de blancs)
_Arrête d'exagérer Safia.Iow nak meuna fenn mola yah(Tu mens trop)
_Moo Bahna daal
Les filles de ce quartier aiment trop les blancs.C'est abuse.On dirait qu'elles sont inconscientes et qu'elle ne se rendent pas compte a quel point ils sont mauvais.
Je décide de changer de sujet.
_Tu viens toujours au mariage de Sokhna?
_Bien sur!Tu crois que j'ose ne pas venir au mariage de ta sœur?
_Ah Safia je te connais rek.Tu aimes trop annuler a la dernière minute.
_T'inquiète pas cette fois mome j'annulerais pas.Sinon Sokhna damay raay.( Sinon Sokhna va me tuer). D'ailleurs sah damay niawlou(D'ailleurs je vais me faire coudre un nouvel ensemble)
Je la regarde ébahi avant d'éclater de rire.Non mais ki eupeuloul?
_Safia même moi qui suis sa sœur je vais pas aller me faire coudre quelque chose.Calme toi!
_Aicha si toi tu ne veux pas te trouver un mari ça n'engage que toi.Tu sais pas que c'est lors des mariages que les gens repère leurs femmes. En plus c'est le mariage de ta sœur fait un minimum d'effort au moins.Viens on va en ville demain acheter nos tissus et on amène ça chez le tailleur.
_Bon d'accord.
Elle reste un moment puis se décide a partir en me faisant jurer que je ne lui ferais pas faux bon et que je partirais en ville avec elle demain.Elle inverse les rôles je crois c'est elle qui ne tiens pas sa parole pas moi.
Je pars demander la permission a mon père pour demain.Et il me l'a donne comme toujours sans arrière pensée.
Si seulement il savait qu'il allait regretter cette décision toute sa vie...
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Un Amour de Colon
RomanceL'histoire se passe au Sénégal au temps de la colonisation. Aicha une sénégalaise de 21 ans a passe toute sa vie a cultivé une haine immense pour les blancs. Daniel un français de 25 ans a toujours considéré les noirs comme des êtres inférieurs. Une...