Chapitre 2

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- Je me nomme Minerva McGonagall, et je suis là pour la petite Amalia Royffrygond.

Tout les regards se tournèrent vers moi et je me demandai si, finalement, la journée de mes 11 ans serait comme les autres. 

Miss Mills revint, accompagnée d'une dame vêtue d'une longue robe noire recouverte par une cape. Elle dégageait une aura autoritaire, mais aussi de la bienveillance. Son regard jaugea la foule d'enfants présents dans la salle, et lorsqu'il se posa sur moi, je vis qu'elle m'adressa un sourire. Elle n'avait pas eu besoin que la directrice m'appelle pour savoir que j'étais celle qu'elle cherchait, et cela me déconcerta. Comment pouvait-elle me connaitre ?

Notre directrice me regarda et me lança :

- Miss, cette dame veut vous parler. Suivez-nous dans mon bureau.

Je me levai et tirai sur le bas de ma robe, intimidée par les nombreux regards posés sur moi, notamment celui de notre mystérieuse visiteuse. Je traversai la salle, montai les marches menant au premier étage, et je me retrouvai très vite dans le bureau de la directrice. Celle-ci s'assit à son bureau et fit signe à l'inconnue de s'asseoir sur l'un des fauteuils devant elle. Je me dandinai à l'entrée de la pièce : ce bureau ne me rappelait pas de bons souvenirs. Nerveusement, je plaçai une mèche derrière mon oreille et je respirai un bon coup. La directrice me fit signe d'approcher d'un signe de la tête et la visiteuse, une certaine McGonagall si j'avais bien entendu, se tourna vers moi et m'offrit un sourire. Je me plaçais à côté d'elle et je jurai l'avoir aperçue en train de me lancer un clin d'œil. Miss McGonagall se tourna vers Miss Mills et lui dit :

- Excusez moi de ma visite certes tardive, mais j'ai eu beaucoup de travail. Voyez-vous, je suis professeure, et la rentrée est dans un mois. Je suis ici pour proposer à la jeune Amalia ici présente une place dans notre école.

J'ouvris grand les yeux. A la rentrée, j'étais supposée aller étudier au collège Saint James School, situé à quelques rues de l'orphelinat, et ce, comme tous les autres pensionnaires. Miss Mills parut aussi surprise que moi et, pour la première fois depuis mon arrivée à Saint Georges, je la vis désemparée. Elle ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois avant de demander :

- Une place dans votre école ? Mais de quelle école s'agit-il ?

Elle reprit cependant bien vite ses esprits et reprit d'une voix plus assurée, la voix qu'elle utilisait pour nous punir :

- Nous n'avons fait aucune demande de ce genre ! L'orphelinat ne va pas payer je-ne-sais-quelle école pour cette pensionnaire ! Je vais vous demander de sortir de mon établissement !

La professeure McGonagall ne parut pas impressionnée : elle se contenta d'hausser les sourcils et de répondre d'une voix tranquille :

- L'école dans laquelle j'enseigne est un pensionnat qui n'accepte que certains élèves aux aptitudes extraordinaires. Miss Royffrygond bénéficierai d'une bourse, vous n'auriez rien à payer ! Elle serais absente toute l'année scolaire et ne reviendrait que pour les vacances d'été.

Je regardai la professeure la bouche grande ouverte. Moi dans un pensionnat pour enfants « extraordinaires » ? Moi bénéficier d'une bourse ? Mais surtout : moi, quitter cet endroit de malheur pour 10 mois sur 12 ? C'était tout bonnement mon premier jour de chance !

Voyant que la directrice, intéressée par la perspective de me voir partir pour la majeure partie de l'année, ne disait rien, McGonagall poursuivit :

- Je crois que la décision revient à la jeune Miss. Pourriez-vous nous laisser quelques minutes afin que je lui présente tous les détails ?

La directrice ne dit rien mais hocha la tête. Elle sortit de son bureau en murmurant :

- Partie... toute l'année scolaire...

Je la regardai fermer la porte de son bureau et me tournai vers le professeur McGonagall qui me fixait. Elle semblait attendre d'être sure que nous soyons seules pour me parler, mais pourquoi ?

Elle prit enfin la parole :

- Bonsoir Amalia. Je m'excuse tout d'abord pour cette visite impromptue et tardive, mais comme je l'ai dit à cette femme, j'avais beaucoup de travail. Enfin, je pense que je te dois quelques explications. Je n'ai pas dit la vérité exacte devant la directrice de cet établissement. Il est important que tu m'écoutes bien attentivement, nous n'avons pas beaucoup de temps d'accord ?

- Je vous écoute, lui répondis-je timidement.

Je suis de nature plutôt réservée, et je n'ai pas trop l'habitude de parler avec d'autres personnes. Cet aspect de ma personnalité a souvent incité les autres filles à se moquer de moi. La professeure hocha la tête et poursuivit :

- Bien. Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins : tu es une sorcière Amalia.

J'ouvris grand mes yeux. Quoi ? Mais qu'est ce que c'est que cette histoire ? 

Amalia et le monde des sorciersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant