Ulrick, presque mort- Les âmes sœurs

Ⅳ

Alek Jhons, blond aux yeux verts...

-Cinq, quatre, trois, deux, un, zéro, 2013 !

Les gens trinquèrent, applaudirent, se réjouirent. L'année deux mille douze était finie. Minuit était passé et l'heure était aux festivités. L'heure était également aux festivités pour Êve, la mère des monstres. Car, son enfant, son petit trésor, allait naître ce soir. Son élu, son amoureux. Ce qui comptait maintenant le plus pour elle allait quitter le monde des morts pour redécouvrir celui des vivants...

Du bois, uniquement du bois, un bois recouvert de matière rouge et douce, c'était très beau mais, qu'est-ce que c'était ? Un tombeau ? Non... Enfin, c'était plus que possible. D'ailleurs c'était vrai mais il ne voulait pas le croire. Ulrick avait ouvert les yeux. Il était couché dans un cercueil. Immobile. Il était enfermé vivant. Enfermé vivant ! Ça crise ne l'avait donc pas tué, il sourit, il n'était pas mort. Une sensation de panique l'envahit  soudainement quand il réalisa ce qui se passait. Il tenta de bouger mais ses muscles était si engourdis qu'il ne réussit pas à bouger un doigt.

-...

Il ne réussit pas à parler, sa voix était enrouée comme si il n'avait pas parlé depuis des siècles. Il soupira. Qu’allait-il lui arriver ? Il allait finir par réellement mourir maintenant ? Non. Il fallait qu'il bouge et qu'il sorte de là. Il devait essayer. Il soupira et tenta de bouger. Il décida d'attendre quelques minutes que ses muscles se désengourdissent. Il bougea un doigt puis l'autre, son corps devint de plus en plus contrôlable. Il tenta d'ouvrir la porte du cercueil mais n'y arriva pas. Il poussait les deux étranges poignets en face de lui. Rien, il n'y arrivait pas. Il s'arrêta et se racla la gorge.

-Hh...he. Putain...

Sa voix était revenue mais il avait toujours du mal à parler.

Sortir d'ici s'avérait impossible, plus d'un mètre de terre reposait au-dessus de lui.  Pourquoi c'était à lui que ça arrivait ? Il était vraiment maudit. "Ève" et maintenant ça... Il ne savait même pas qu'elle jour on était. Depuis combien de temps était-il enfermé dans ce cercueil ?

Il se tortilla, il avait enfin le plein contrôle de son corps. Il retenta de pousser les étranges poignets en face de lui. Il trouva drôle le fait qu'il y en ait. À quoi servaient-elles? Les morts n'en avaient pas besoin...

Il ne sut pas pourquoi il s'énerva soudainement. Il en avait marre d'essayer, il était fatigué. Quelques gouttes d'eau roulèrent sur ses joues tandis qu'il serait les points et la mâchoire.

Il frappa le bois au-dessus de lui, le plus fort possible. Il était dur et provoquait la douleur. Mais  après quelques secondes. Les points endoloris d'Ulrick cessèrent de le faire souffrir. Il frappa plus fort. Plus il frappait, moins il avait mal. Le cercueil craqua sous les coups brutaux. Encore et encore. Des bouts de bois tombaient sur son visage. Puis de la terre. Il avait détruit le cercueil. Il l'avait fissuré et ouvert. Il  regarda ses mains, elles étaient intactes. Il n'avait pas mal... Il avait une force herculéenne. Il s'effraya lui-même. Il n'était plus comme avant, il avait changé mais... Qu'était-il devenu ? Son cœur manqua un battement, était-il devenu un monstre? Enfin de compte il s'était peut-être quand même fait transformé... Il tenta d'oublier cette idée et planta ses doigts dans la terre humide et froide. Il gratta la terre, y planta ses doigts puis ses mains, ensuite ses bras. Il tenta d'écarter la terre, poussa des deux côtés le plus fort possible. Des veines coururent le long de ses bras forts. Il retira un bras de la terre, poussa sur le fond du cercueil et se propulsa vers le haut. Il prit son souffle et mis rapidement ses deux bras dans la terre. Il entra de plus en plus dans la terre qu'il sentait descendre sous ses pieds. Il poussa la terre encore et encore, creusa vers le haut pour finir par sortir une main de la terre. Il sentit une matière glacé sur sa main. Celle de la neige. Il poussa encore et fini par sortir. Il se jeta sur le sol neigeux, il était essoufflé. Il regarda ses habits, il portait un costard cravate très élégant mais aussi très sale. Après tout, il venait  de sortir d'un cercueil qui était un peu plus de deux mètres sous terre.  Il coucha sur le dos et regarda le ciel plein d'étoile. Il était très tard. Il faisait nuit. La lune éclairait si bien le cimetière qu'il était possible de voir à peu près tout.  Ulrick ferma les yeux et sourit un instant .Il  n'allait  pas mourir. Il était saint et sauf, hors de cet affreux cercueil en bois de chêne. Il resta immobile et silencieux. Un vent frai caressa son visage.