IV. Octobre, le 31

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Octobre, le 31

Halloween est une fête particulière.

On voit des monstres, des zombies, des sorcières. On aperçoit des diables, des anges, des démons. On observe même des princesses, des fées et des chevaliers.

Mais le meilleur dans cette fête c'est que tout se mélange. On croise un ange accompagné d'un loup garou. Une grenouille et un fantôme. Un elfe et un vampire. Chacun est libre de choisir comment il se déguise.

Helios, lui, est fidèle à son homonyme. La personnification divine du soleil. Jaune, doré et blanc. Estelle rend aussi hommage à ses origines. L'étoile. La nuit. Bleu marine, argenté et noir de jais.

Quand ils se voient enfin, ils explosent de rire. Ils sont assortis et ils trouvent cela hilarant.

Mais son rire s'arrête alors qu'il la regarde, hypnotisé. Sa robe. On la croirait sortie d'un conte de fée. Le bustier brillant et argenté fait ressortir la jupe d'une couleur sans pareille. Un savant mélange de différentes nuances de bleu, fondus en un ensemble splendide. Des chaussures simples, qui contraste avec la complexité de la tenue, mais qui pourtant lui rajoute du charme. Elle est sublime.

Et pendant qu'il l'admire, elle le dévore des yeux, éblouis. Ses cheveux couleur des blés sont dispersés autour de son crâne de manière aléatoire. Il a mis une étrange tenue qui rappelle les armures romaines, mettant en avant ses épaules sveltes Ils portent même des sortes de sandales à lanières pour plus de réalisme. Il est divin. Elle le fixe.

« Tu t'es vraiment surpassé cette fois »

Il ne répond rien. Il n'est pas très doué avec les compliments. Il penche seulement la tête pour embrasser sa joue. En retour, elle glisse sa main dans la chevelure doré pour l'emmêler un peu plus.

Ils sont fin prêts. Ils sortent.

La nuit les engloutie.

L'obscurité les avale,tout cru.

Et ils disparaissent dans le soir charmant qui tombe.

Leur pas résonnent dans la rue. Vide et silencieuse. De la fumée sort de leurs bouches. Ilsse tiennent par la main. Parce qu'elle sait qu'il a peur du noir.Parce qu'il sait qu'elle n'aime pas se promener seul. Peut-être aussi parce qu'ils en avaient envie.

Ils se promènent simplement. Ravis. D'être côte à côte.

C'est une nuit merveilleuse.

Il fait un peu plus froid maintenant. Elle tremble. Elle claque des dents. Il lui tend sa veste. Elle essaie de refuser.

« Je n'ai jamais froid tu sais. Et puis, regarde, j'ai un pull en dessous de mon costume.

- Ah, Hélios, comment ai-je pu survivre tout ce temps sans toi ?


C'est parce qu'au fond de toi, tu savais que tu allais me rencontrer. »

Et sur ces paroles, il lui pose d'autorité la veste sur le dos. Elle n'a plus aucun scrupules. Estelle s'enveloppe à l'intérieur, soupirant d'aise.

Même si elle est légèrement trop grande. Même si elle n'aime pas la marque.

Elle ne le voit pas.C'est sa veste à lui. Elle ne peut que l'aimer.

La veste d'Helios. La chaleur d'Helios. Les mains d'Helios. Elle se rend compte maintenant qu'elle aime toutes ses choses-là. Quelque chose virevolte dans son estomac. Elle l'ignore.

Pour se concentrer sur lui. Il a arrêter de frictionner ses bras pour la réchauffer. Il neparle plus. Il se contente juste de l'attraper à nouveau. Cette fois par les épaule. Il la plaque contre son torse. Il ne peut pas s'en empêcher. Il adore la sentir près de lui.

Les épaules d'Estelle.Les cheveux d'Estelle. Le parfum d'Estelle. Elle le fascine.Papillons dans le ventre. Il refuse de les sentir.

Ils ne veulent pas l'admettre. Ils ne veulent pas encore le ressentir. Ils ne veulent surtout pas le dire. Mais ces choses là ne se contrôlent jamais. Et rien ne pourra le changer.

Ils sont presque amoureux

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