Le ver d'Alexandria - TWD - [TOME 5]

Partie 8

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Voila je raccroche les wagons... un antépénultième et tout petit chapitre... comme une loco, petite mais costaud ! tchoutchou ! pour rattraper la grosse traction... toujours à côté du cadre... ;)

Entre névrose et réalité...juste pour apercevoir le p'tit chat surtout, dans son pyjpyj jaune.

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L'après-midi est bien avancé quand elle décide de rentrer à Alexandria.

Elle a passé un moment avec Michonne puis elles se sont séparées, préférant travailler chacune de leur côté, se donnant rendez-vous plus avant dans la journée, dans l'enceinte.

Emma n'a pas revu la femme athlétique depuis, toute à son tir.

"Tu vas finir par y arriver ma fille... et ce rôdeur était à la limite du vivant... pense Emma, souriante.

- Sauf que j'ai mal partout !... dit elle tout haut, amusée.

- C'est sûr que le recul n'est pas négligeable... Mais la sensation est terrible... alors qu'est ce que ce sera quand je toucherai enfin une de ces têtes pourries ! Il me tarde déjà de recharger, parce que toutes les munitions sont parties dans les herbes !" continue-t-elle à penser.

Elle marche maintenant au travers du petit bois qui borde leur ville, quand un vrombissement résonne et fait vibrer l'air, assombrissant instantanément sa bonne humeur.

Les yeux d'Emma s'écarquillent alors qu'elle regarde au loin.

"Daryl..." devine la brune avant de s'élancer au travers des arbres.

Elle a encore une centaine de mètres au moins à couvrir avant d'atteindre l'asphalte qu'elle distingue déjà, là-bas.

Elle reconnaît le son, et la Nighthawk, soudain, qui surgit et file à toute vitesse. Elle n'a que le temps de comprendre que le véhicule s'éloigne déjà d'Alexandria. De comprendre, aussi, que le motard a les cheveux jaunes et filasses.

"NON !" crie-t-elle encore, ne ralentissant pas sa course pour autant.

La jeune femme ralentit à peine son pas, camouflée par les derniers arbres de l'orée du bois, tandis que trois gros véhicules passent rapidement, à quelques mètres à peine, d'elle, à la suite de la moto déjà loin.

Elle observe, incrédule, les véhicules rapides et bruyants qu'elle ne reconnait pas. Le troisième et dernier, passe enfin à sa hauteur. Instinctivement, Emma le suit des yeux et découvre que l'arrière de la caisse est ouverte, abritant deux hommes assis. L'un lui tourne le dos, l'autre est face à elle...

Dans une inspiration, elle identifie sans mal Daryl, qui ne la voit pas.

Emma va encore pour s'élancer à la poursuite du véhicule roulant à toute allure sur la route abîmée.

"Arrête ! Tu ne peux rien pour lui !" lui crie sa voix intérieure

- On doit essayer ! rugit-elle. Il est... ! Il était là ! tendant les bras vers le camion qui s'éloigne, vite hors de vue, ne laissant voler que de la poussière.

Emma, en rage, se précipite sur le portail qui s'ouvre instantanément. Elle aperçoit Rick qui s'éloigne et qui s'arrête sur l'allée, se retournant pour la regarder venir et l'attendre.

Emma reprend sa foulée pour arriver enfin à sa hauteur, ses cheveux s'emmêlant autour du canon du H&K G3A3, battant son dos.

"Il était là ?! s'écrit-elle encore

- Oui... lui répond l'homme platement.

- Et... ? voyant les yeux rougis et le teint à nouveau très pâle du shérif face à elle.

- Il s'est servi... écartant les bras comme pour lui montrer le résultat autour d'eux, un pauvre sourire impuissant aux lèvres.

- Et Daryl... ?

- J'ai demandé, Emma... poussant encore un soupir. Mais il a refusé... Je te jure que j'ai demandé... baissant encore la tête, le ton un peu plus démissionnaire.

- Qu'est ce qu'il a dit ?...

- Son délire habituel... Il n'a pas arrêté de parler, parler et parler encore... grimaçant, alors que ses oreilles en souffrent toujours.

- Daryl ! Rick, Daryl, qu'est ce qu'il a dit ?! gesticulant pour accrocher son regard.

- Rien... On ne doit pas lui adresser la parole... c'est la règle..."

Emma s'éloigne du shérif d'un pas en l'observant, une main sur sa bouche, horrifiée de ses mots.

"J'avais raison... il est entrain de l'éliminer..." visualisant l'image de l'homme dans le camion.

L'ombre de lui-même.

"Ils ont pris nos armes... toutes nos armes..." répète Michonne qui s'approche, comme anéantie.

Emma tourne la tête vers la femme. Elle comprend qu'elle n'aurait peut être pas dû tant tirer dans le champ cet après-midi, où elle a épuisé toutes les munitions de son fusil d'assaut, qu'elle avait prises avec elle, peu inquiète car ils en avaient encore à profusion le matin même.

"Je sais que c'est égoïste, mais... j'ai laissé mon 357 sur la table, ce matin... comme s'excusant auprès de Michonne.

- Alors tu nous as sauvé la vie... intervient encore Rick, toujours aussi livide, fixant le portail à nouveau clos.

- Quoi ? incrédule. C'était la seule arme que je commençais à maîtriser un peu !

- Sauf que si elle avait été manquante, nous ne l'aurions pas retrouvée et Negan aurait sans doute exécuté Olivia ou qui sais-je...

- Qu'ont-ils pris d'autre... ? n'ose savoir la femme.

- Des meubles, des fauteuils, des matelas..."

Emma jette un oeil à sa maison, au loin.

"Ils sont aussi entrés dans la tienne..." l'informe toujours aussi platement le shérif, suivant son regard.

Emma s'éloigne de ses amis pour atteindre sa maison, n'ayant pas la force de courir, sous le poids de l'appréhension.

La porte est grande ouverte. Elle y pénètre, sentant le courant d'air traverser toute la maison, allant jusqu'à la porte vitrée du jardin, elle aussi le battant resté ouvert.

Ils ont tout retourné, tout vidé sur le sol, sur les tables et guéridons. Il règne un vrai capharnaüm. Le grand et lourd canapé est jonché des livres et des disques des étagères vidées, du linge de maison du buffet ouvert.

Emma grimpe à l'étage rapidement, découvre les chambres dans le même état, les armoires vidées, le sol recouvert de leurs contenus. La salle de bains, les lavabos maculés de produits d'hygiène déjà séchés.

Elle ne peut retenir la montée de la vague à ses yeux. Tout est là. Ils n'ont fait que vandaliser, ouvrir, exposer, son intimité.

"Ils ont pris les matelas... les salauds..."

Emma sursaute en entendant la voix rauque, derrière elle. Il est assis sur la première marche en haut de l'escalier, lui tournant le dos.

Emma ne peut retenir un soupir de soulagement.

"T'as jamais été cambriolé... ? C'est toujours des salauds... On s'en fout. On en trouvera d'autres. Mieux : on fera sans... essuyant ses larmes d'un geste rageur.

- Comment tu trouveras un 357 ?

- Ca ou autre chose", haussant les épaules, passant ses doigts sur son holster qui ne quitte plus son flanc, même vide.

Emma s'attèle à ranger ce qu'elle peut dans la chambre, découvrant des duvets, des couvertures, et autres draps et couettes qui devaient sommeiller dans les placards qu'elle n'a jamais ouverts.

Elle en fait un semblant de couche, à même le sol, au pied du sommier restant, inutile, ultime vestige laissé par les vandales Sauveurs.

"Quand tu reviendras, je serai là. Quand il reviendra, je serai prête."