Chapitre 4 - Le feu et la glace

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Combien de temps s'était-il passé depuis que le brun s'était résigné à descendre rejoindre le reste de sa maison ? Cinq minutes ? Ou peut être dix. En vérité ce dernier n'en savait rien, il en avait perdu toute notion depuis qu'il avait quitter le dortoir en prenant soin de tout remettre en ordre derrière lui, sans oublié de panser sa main qui suscita de nombreuses interrogations chez ses camarades. Tom avait prétexté une mauvaise chute, et si certains étaient dubitatifs face à cette explication simpliste, aucun d'entre eux ne fis de commentaires. Il avait également conscience que son pansement ne ressemblait à rien, mais il savait que l'infirmière ne se serait pas contenter d'une tel excuse, alors il s'était débrouillé avec les moyens du bord. Le serpent avait bien remarqué que Avery avait prit soin d'éviter son regard tout le long du petit déjeuner, probablement trop effrayé suite à leur altercation du matin même et de la menace que Tom avait proféré à son égard. Au moins il était assuré de son silence, car tout le monde savait qu'il ne fallait pas contrarier le leader sous peine de passer un sale quart d'heure. Cela était d'autant plus vrai aujourd'hui car la nuit mouvementée qu'il avait passé avait considérablement déteint sur son humeur qu'on pouvait qualifier sans euphémisme, de massacrante. Ainsi ces camarades n'osèrent pas lui adresser la parole sauf pour lui proposer quelques mets à se mettre sous la dent, dans l'espoir de l'adoucir un peu sans doute. Sans succès hélas. Jedusor savait pertinemment qu'il devait faire peur en ce moment même, toujours contrarié, il n'avait pas bougé d'un millimètre depuis le début du repas. Ses mains jointes sous son menton blanchissaient à vu d'œil tellement il les serraient, sa mâchoire était toujours contractée à s'en faire mal, et quant à ses yeux, ils fixaient un point invisible devant lui et étaient soulignés d'ombres dû à son rêve éprouvant occasionnant une fatigue qui n'arrangeait en rien les choses.

"Tiens, mange un peu. Tu ne tiendras pas jusqu'au repas de midi avec le ventre vide. "

Le serpentard regarda furtivement les deux biscottes que lui tendait son voisin de table, Antonin Dolohov. Comme le reste des membres de leur groupe restreint, Tom et lui n'étaient pas amis, et contrairement aux autres qui se pensaient être proche du leader, Antonin était au clair avec la relation qu'il entretenait avec le jeune Jedusor. Du genre discret, Dolohov n'en n'était pas pour autant timide. Si Tom devait le décrire en un mot, l'adjectif « indifférent » lui allait comme un gant. Il se fichait éperdument de tout, que ce soit des cours ou des autres, tout ce qui lui importait était sa tranquillité. Tom leva les yeux vers lui avant de soupirer et se résigna à saisir des deux biscottes que lui tendait son camarade, après tout ce dernier avait raison, il se devait de manger ne serait-ce qu'un peu. Il demanda alors à Dolohov de lui passer un peu de beurre et de confiture de myrtilles et s'appliqua à les étaler sur ses tranches de pains sécher avant de croquer dedans avec un peu d'appréhension, son estomac toujours noué par sa nuit désastreuse. Il mâcha longuement avant d'avaler difficilement le contenu de sa bouche. Il n'y avait pas moyen, le brun était bien trop contrarié et son organisme lui faisait bien comprendre. Agacé, il reposa nonchalamment son petit déjeuner sur la table avant de reprendre sa position initiale. Seulement il sentait un regard un peu trop pesant sur lui. Il tenta de l'ignorer, mais ses nerfs étaient tellement mis à rude épreuve qu'il ne tint pas longtemps avant de se retourner brutalement vers son voisin.

"Quoi encore ?!" Hurla-t-il, faisant ainsi sursauter toute la petite assemblée de Serpentards à ses côtés.

"Rien", répondit tout simplement Dolohov. "Je me demandais juste ce qui pouvait affecter à ce point le grand Tom Jedusor."

Ce dernier constata que toute la bande les regardait avec attention, même Avery, qui jusqu'à là avait gardé la tête baissée, était désormais suspendu aux lèvres du brun.

"Cela ne te regarde pas", finit par cracher le serpent.

Antonin Dolohov se contenta de hausser les épaules avant de replonger dans son assiette comme si de rien n'était.

Nos âmes Liées || Tom JEDUSOR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant