Chapitre 21 - Ultime Trahison

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Au nord-est de l'école de Magie, dans une partie du parc se trouvant à la lisière de la Forêt interdite dont les arbres bougeaient au rythme des bourrasques de vent, Rubeus Hagrid contemplait la petite cabane, vétuste et isolée qui lui avait été assignée comme demeure. Cela ne payait pas de mine, mais Hagrid avait bien conscience que, dans son malheur, il avait eut beaucoup de chance. Après la mort de Myrtle Warren, Tom Jedusor s'était empressé de dénoncer le demi-géant auprès du Directeur Dippet. Bien qu'il clamait son innocence, la possession d'une acromentule l'accablait, et aucune explication n'était suffisante pour justifier ce fait. Mais surtout, sa défense ne faisait pas le poids face aux accusations du Serpentard. Après tout, que valait la parole d'un sorcier médiocre face au meilleur élève de l'école? Seul Dumbledore, dont la perspicacité n'avait d'égal que la vérité, semblait se méfier du Préfet et convaincu de l'innocence du Gryffondor. S'en suivi un échange houleux entre les trois adultes. Le Ministre voulait envoyer Hagrid a Azkaban, la sinistre prison pour les sorciers criminels dont la réputation n'était plus à prouver. Quant au Directeur Dippet , persuadé que ce drame résultait de la modestie intellectuelle du Gryffondor, optait pour un renvoi pur et simple du garçon. Or, Dumbledore savait pertinemment que le Demi-géant, sans ressource et sans famille, ne survirerait guère longtemps seul à l'extérieur. Dans le meilleur des cas, il serait exhibé dans un cirque comme une monstruosité pour laquelle les Moldus seraient prêts à payer afin de l'humilier. Le vieux sorcier proposa donc une alternative qui fit vaciller la petite assemblée. Le Ministre de la Magie cria au scandale, vociférant des propos peu flatteurs à peine contenus par Armando Dippet, abasourdi par la dite proposition de son collègue et ami. Mais Dumbledore ne flancha point face à tant d'hostilité, et se porta garant de sa décision.

C'est ainsi que, après un long débat, Hagrid devint « gardien des clefs et des lieux », ainsi que garde-chasse en apprentissage. Proche de la nature, le garçon avait accepté la proposition de Dumbledore sans aucune hésitation, conscient que le vieil homme avait prit beaucoup de risques pour lui. Il ne pu cependant empêcher une vague de tristesse l'envahir quand il ouvrit sur la table en bois massif de la cabane, sa petite valise contenant le peu d'affaires qu'il possédait ainsi que sa baguette magique brisée en deux, lui signifiant l'interdiction formelle de pratiquer la magie à tout jamais. Des larmes amères ruisselaient sur les joues rebondies du garçon, affligé par les épreuves injustes de la vie. Mais il n'eut guère le temps de se laisser sombrer au désespoir car trois coups distincts vinrent retenir contre la porte de son nouveau foyer. La panique le gagna, craignant un lynchage de la part d'élèves mal intentionnés désireux de réclamer justice, ou vengeance. Il se plongea dans le silence le plus total, attendant patiemment que ses assaillants se lassent. Mais face à son silence forcé, les coups se firent plus insistants et réguliers. Hagrid comprit alors qu'il n'y échapperait pas, et que la seule façon que cela s'arrête, était de les affronter. Armé du peu de courage qu'il lui restait ainsi que d'un vieux balais qui traînait dans un coin de l'unique pièce de sa maison, le garçon avança d'un pas prudent. Il prit une longue inspiration avant d'ouvrir si brutalement la porte qu'elle vint heurter le mur de pierre, et faire sursauter de surcroît la frêle jeune fille se tenant debout devant lui. Stupéfait de voir Wilhelmina Rosewood chez lui, le Demi-géant lâcha son balais qui tomba à ses pieds.

"Bonjour, Rubeus" fit timidement la Serdaigle.

"Que veux-tu ?"

Le ton du garçon était sec, mais Wilhelmina ne s'en formalisa pas. Bien qu'un peu peinée, elle ne pouvait qu'imaginer la souffrance de son ami bafoué et ne s'attendait pas à un accueil chaleureux. Après tout, son compagnon était à l'origine de sa triste situation.

Hagrid regretta instantanément ses mots. La jeune sorcière n'était pas comme Tom Jedusor, et s'était montrée d'une gentillesse inégalée depuis leur première rencontre. Centré sur ses émotions, il en avait oublié le froid environnant et la Serdaigle qui grelottait depuis de longues minutes sur le pas de la porte malgré son état de santé fragile. Il l'invita silencieusement à entrer en poussant son, honteux de son manque de discernement. Wilhelmina, quant à elle, fit le tour du propriétaire, inspectant chaque recoins de la petite cabane. Elle esquissa un petit sourire, remarquant les similitudes avec l'atelier de son paternel au Pays de Galles dans lequel elle aimait tant jouer étant enfant.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 10, 2024 ⏰

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