Chapitre 2.

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Je me réveillai doucement et essayai d'ouvrir les yeux, mais une douleur fulgurante m'éclata le cerveau, alors je les refermai aussitôt. Je voulu porter mes mains à mon front, mais celles-ci furent retenues par des cordes, mes poignets étant ligotés sur les accoudoirs d'une chaise. Je me rendis bientôt compte que mes chevilles aussi étaient prisonnières et que j'étais assise sur une vieille chaise en bois.

-Raph, t'es réveillée...? souffla une voix masculine. Ça va ??

Je relevai lentement la tête et tentai à nouveau d'ouvrir les yeux. La douleur fut bien présente, quoi que moins intense, et mes yeux s'entrouvrirent. Au début je ne distinguai que des formes floues et sombres, mais, petit à petit, le corps d'Hugo se matérialisa devant moi.

-Oui... soufflai-je d'une voix rauque. Enfin, je crois...

Il souffla un bon coup et remua sur le plancher. Après un court moment, ma vision devint plus nette et je vis parfaitement mon environnement. Hugo était effectivement assis par terre devant moi, les jambes étandues devant lui, et ses bras étaient ligotés dans son dos à une poutre de métal. Un peu après, je remarquai qu'il ne portait qu'un pantalon beige, il était torse nu.

Gênée, je détournai le regard, mais ne fut pas capable de résister à son torse et à ses biceps si bien découpés. Ses cheveux blonds, mi-longs, tout emmêlés, lui retombaient devant le visage et j'arrivai à distinguer une nouvelle blessure pas trop belle à voir sur le dessus de sa tête, macculant sa chevelure de sang séché. Soudain, il leva les yeux vers moi, ses magnifiques yeux verts, et me questionna du regard lorsqu'il remarqua que je le fixais.

-Toi, ça va ? murmurai-je pour détourner son attention, sentant la chaleur monter dans mon visage.

Il hocha la tête avec difficulté en serrant les dents, la douleur se lisant sur son visage. Malgré tout, je baissai les yeux sur mon accoutrement, soudain gênée de m'imaginer sans chandail, comme Hugo, mais fut soulagée de voir que je portais encore ma petite camisole blanche en coton et mes jeans. Mes bottes avaient disparues, tout comme celles d'Hugo, et mes chaussettes étaient trouées au niveau des gros orteils.

-On est dans le pétrin, Raph... souffla soudainement Hugo entre deux soupirs.

J'hochai la tête en haussant les sourcils.

-Ouais... murmurai-je.

Au même moment, une porte de métal, que je n'avais pas remarquée tout à l'heure, s'ouvrit à la volée en allant taper sur le mur de derrière. Le bruit fut horrible et me déchira les tympans, réveillant par le fait même la douleur dans mon crâne qui avait diminuée. Je grimaçai et fermai les yeux en rentrant ma tête dans mes épaules.

Une demi-seconde après, un homme sortit de l'entrebâillement de la porte et s'avança vers nous en tapant des pieds. J'ouvris les yeux, curieuse, et regrettai tout de suite.

Le dît homme était vraiment laid, avec ses longs cheveux noirs reluisant de gras, preuve qu'il ne s'était pas lavé depuis un bon bout de temps, et la cicatrice qui partait de sa tempe droite et finissait sur son menton, en passant par son oeil droit qui, soit-dit en passant, ne se trouvait plus dans sont orbite. Ses vêtements étaient légèrement trop petits pour son gros corps remplit de graisse et ils étaient tout tachés. Sur ses hanches reposait une ceinture de cuir soutenant un pistolet, un trousseaux de clés, un coutelet et une poche de munitions. Dans son dos était accrochée une mitraillette et il tenait, dans ses mains, un teaser, qui m'arracha un long frisson.

Terrifiée, je le regardai s'approcher lentement, mais sûrement, de nous. Sa bouche se déforma en un rictus horrible et quelque chose s'aparentant à un rire remonta le long de sa gorge pour s'échapper entre ses dents jaunies lorsqu'il nous vit. Hugo, voulant paraître fort et courageux, se redressa le dos et fusilla l'homme du regard. Celui-ci, pas impressionné du tout, se contenta de lui renvoyer son regard, mais en deux fois pire. Hugo se renfrogna.

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