Prologue

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Musique d'ambiance conseillée: 

PROLOGUE.

- DEBOUT!

Si sec, si brutal. Sa voix résonnait dans ma tête telle une alarme. 

Une alarme? Mais que dis-je. Ce serait sans doute le pire réveil au monde.

Enfin, quel réveil sur Terre serait "bon", après tout? Tous à gâcher le plus beau moment. Celui où vous dormez profondément, rêvant de tout et rien. Celui où vous êtes plongé dans un sommeil si doux, si tendre, si mielleux. Celui où... Votre réveil vous fait sursauter?

Bon, allez, tout de même. Imaginez.

Ses lèvres rien qu'à deux centimètres de votre oreille.

Vous sentez son souffle chaud caresser votre nuque...

Votre respiration se synchronise à la sienne...

Ensuite, aussitôt...

...

BAM.

Ce n'est pas LUI qui sonne, mais vous qui êtes sonnée. Vous êtes COM-PLÈTEMENT sonnée. Merveilleux mécanisme inventé pour péter les tympans, n'est-ce pas?

- Ça t'apprendra à dormir en classe.

Il croisa les bras et regarda fièrement l'état dans lequel il m'avait mise. Ah, et ses regards hautains! Son torse bombé et le menton bien levé! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour en prendre une photo et l'accrocher sur un mur de ma chambre. Pour en rire tous les matins, évidemment. Franchement, les mimiques de cet homme sont hilarantes.

- Vous auriez pu me réveiller autrement !

Bien que consciente de mon erreur, j'essayais toujours d'avoir raison. Voilà l'un des traits négatif de mon caractère.

Comme ça je me présente un minimum ; c'est la moindre des choses que de connaitre un personnage quand on lit, quand même, hein.

Pardon? Je divague? Excusez-moi. Je disais? Ah oui.

On me dit -ou disait, plutôt- sans cesse de corriger ce défaut, ou du moins de m'efforcer à le corriger mais, malheureusement, têtue que j'étais, ces paroles étaient vaines à mes yeux. C'est d'ailleurs ce fait-là, celui d'être une tête de mule, qui me causait, de mon vivant, le plus d'ennuis. Si ce n'était pas ça, c'était mes caprices. Il n'y avait pas un jour qui passe sans que je ne me dispute avec quelqu'un. Bref, j'étais incontrôlable, vous l'aurez compris.

- Si je l'avais fait, te serais-tu réveillée? Ou aurais-tu simplement répliquée 'oh, encore 5 minutes..' comme à chaque fois?

Buh. Mais qu'est-ce qu'il raconte. Je ne dis pas '5 minutes' mais deux! C'est totalement différent.

- De toute façon, vous aussi vous dormez dans la salle des professeurs! 

J'ai lâché ça de manière tellement rusée, hautaine, et évidente qu'il eut un léger sursaut face à la vérité que je lui avais balancée tout droit à la figure.

Et, puisque le rouge de la gêne lui monte jusqu'au crâne, je dirais échec et mat?

Il bouillonne de l'intérieur. Ah! Et il gonfle puérilement ses joues par sa rage! Moh. N'est-il pas mignon notre petit professeur?

Guess they forgot me on EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant