Chapitre 2, partie 1.

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Chapitre 2, partie 1.

Une fois que la nuit tombe, l'obscurité s'installe complètement dans le village. Les quelques lampadaires ne suffisant guerre à tout éclairer, certaines ruelles très étroites restent totalement sombre jusqu'aux premiers rayons de soleil.

Le silence y est maître.

Seuls les hurlements du vent sont perceptibles.

_______

- Ce n'était que la machine qui en faisait à sa tête. C'est étrange, ma foi.

- N'est-ce pas dangereux de laisser la patiente avec du matériel défectueux?

- De toute façon elle ne se réveillera jamais, à quoi bon.

________

Pourquoi décrire une scène obscure...

Conscience ! C'est bien toi, hein ?

Je te l'ai dit cent fois au moins, je ne suis pas ta conscience!

Ah oui, euh, Leko!

Ekko!*

C'est ce que je dis, c'est pareil.

Ok, parfait, « Lezel ».

Haezel.*

Oups?

Je courrai vers la cuisine pour annoncer la nouvelle à Alan. Celui-ci, venant tout juste de terminer la vaisselle, se séchait les mains à l'aide d'un essuie jaunâtre.

- Je vais me coucher, ne fais pas trop de bêtise.

- Bien!

- Ne touche rien.

- Entendu!

- Ne fais pas de bruit.

- Aucun problème!

- Ne salis rien.

- Comment pourrais-je?

- N'allume pas les lumières.

- Pas de gaspillage!

- Ni la télé.

- Compris!

J'hochai la tête à chacune de ses requêtes, telle une enfant manigançant d'avance quelques petites bêtises n'ayant pour impact que le feu dans tout le quartier. Alan leva alors les yeux au ciel, sachant très bien que je plaisantai en donnant ainsi l'air que j'allais tout faire péter. Ce qui m'amusa d'ailleurs.

- Conscience est revenue!

Ô par Sainte-Marie-Joseph-Christophe-Pascal-Luc-et-Amandine.

- Qu'avait-on décidé la dernière fois, hein?

- Vous ne l'entendez plus? Leko, défends-toi !

PASCAL-LUC-ET-AMANDINE.

- Se plaignant ainsi, elle doit sans doute être lassée de toi.

C'est bien le cas.

Il fronça les sourcils:

- Mais qui es-tu exactement? Et que fais-tu dans la tête d'un esprit?

Je grimaçai à mon tour, essayant de comprendre.

C'est compliqué...

- Je viens de comprendre ce que vous venez de dire! Mais c'est encore plus bizarre maintenant qu'on a fini par nous en rendre compte...

- Je présume que je ne vais pas me coucher de sitôt.

Il soupira avant de m'inviter à aller discuter dans le salon.

____________

Alors, voyez-vous, je suis actuellement dans le coma.

- Coma ? Vraiment ?

Yup. Mais ne me demandez pas comment j'ai fait pour me retrouver ici, je n'en sais absolument rien...

- Et tu ne peux pas retourner chez toi, c'est bien ça ?

Demanda Alan.

Bingo ! La seule fois où j'avais l'impression de me réveiller, c'était pendant votre dîner, il y a une heure.

- Quand nous débâtions de ton existence, plus précisément.

Je riais, la corrigeant.

- Oui, nous l'avions remarqué car nous ne "t'entendions" plus...

- Tu avais complètement disparu! Mais Alan ne me croyait pas! Il était bien plus occupé à caresser son chaton. "Sé-lé-né".

Je décortiquais chaque syllabe du nom du chaton, grimaçant en face de lui.

- Maintenant que tu le dis, où est-elle passée?

- Encore à parler d'elle!

Elle disparaît de vue souvent, comme ça ?

- Non, c'est même celle qui réclame le plus de caresses...

- De caresses, hein.

Jalousie dans l'air.

Alan regarda autour de lui, cherchant alors le petit chaton du regard et ignorant complètement nos remarques. Ou plutôt, n'y ayant même pas prêté attention dans le sens où il ne les a même pas entendues. Et, ne l'apercevant nulle part, il fronça les sourcils et se leva pour partir à sa recherche.

Je continuai de poser des questions à Ekko, quant à moi.

- Tu as des frères et sœurs, toi?

Je suis enfant unique. J'ai été élevée par ma mère veuve jusqu'à mes 10 ans, ensuite elle m'a envoyé à la campagne vivre avec mes grands-parents.

- Ah? Pourquoi?

Je ne sais pas moi-même. On me disait qu'elle était débordée et n'avait plus de temps pour moi.

- C'est cruel...

Si tu le dis.

- Et tu es jolie?!

Lançai-je, changeant à la fois de sujet et d'expression, totalement enthousiaste pour je ne sais quelle raison.

Euh... Je me rappelle avoir des cheveux très courts... Et des yeux bleus. Mais "jolie", aucune idée.

- Mademoiselle est modeste! Je suis sûre que tu es très belle! Mais totalement impolie.

Im-po-lie? Moi?

Alan revint à ce moment-là, les mains toujours vides.

- J'ai cherché dans toutes les pièces et aucun signe d'elle...

- Vous vous inquiétez tellement pour elle! Elle est sans doute sortie faire un tour!

Je levai les yeux au ciel, légèrement jalouse. CETTE FOIS.

C'est ça.

Guess they forgot me on EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant