Chapitre 2, partie 3.

7 0 0
                                    

Musique d'ambiance conseillée : 

________________________

Nicolas Weidmann. 

Pleurant doucement, la mère d'Haezel essaya de se contrôler et lança entre deux reniflements: 

- Je suis vraiment désolée pour votre petite sœur, inspecteur... Ce monstre... Il n'a aucune pitié. Il ne mérite plus de vivre... Oh et quand les enquêteurs ont conclu qu'il s'agissait d'un suicide, je ne savais que faire. C'était tellement stupide de leur part... L'évidence d'un meurtre en série frappait les yeux, et pourtant...

Elle se remit à lâcher quelques larmes puis éclata rapidement en sanglot. Se mouchant fort, elle lança ensuite: 

- Je ferrai n'importe quoi pour le retrouver, je vous offre mon entière collaboration! Il ne mérite pas d'être jugé devant une Cours!

Elle cria ces derniers mots, si bien que je ne savais quoi répondre. Je baissai alors un instant la tête devant ses yeux rouges de pleurs, essayant de retenir les miens. Plus j'essayais de me contrôler, plus l'image d'Iris venait me hanter. Mais je me devais de rester fort. Respirant profondément, je demandai: 

- Savez-vous pourquoi elle est sortie à une heure si tardive pour aller près de la forêt? 

Elle soupira et secoua la tête. 

- La plupart du temps, elle se couchait tard, certes, mais ne sortait que rarement. Elle préférait rester à travailler ou jouer dans sa chambre. Ou à jouer avec Max, aussi, notre chiot...

Elle ria doucement, sans doute un bon souvenir lui étant revenu à la mémoire. 

- Peut-être était-ce pour un rendez-vous? 

- Rendez-vous? Elle avait des goûts tellement difficiles que je pensais qu'elle finirait seule le reste de sa vie! Sa grand-mère et moi lui faisions souvent la remarque de rester élégante et polie, mais elle préférait agir comme elle le voulait... Je ne pense pas... 

- Je vois... Oh, je me rappelle qu'elle avait une petite sœur et un frère jumeau, n'est-ce pas? Puis-je leur parler aussi? 

- Je vais les appeler, un instant. 

Elle replia son mouchoir en tissus et se releva pour aller au pied des escaliers. Là, elle lança gentiment:

- Alice? Aaron? 

Quelques instants plus tard, deux silhouettes arrivèrent pour s'installer en face de moi. Aaron faisant deux fois la taille d'Alice, tout aussi grand que moi. Il avait des cernes énormes sous les yeux et un regard vide. Quant à Alice, on aurait dit qu'elle allait exploser en larme au moindre mot. Elle avait des cheveux châtains clairs et des yeux noisettes contrairement à son grand frère qui était bruns aux yeux très foncés. Deux enfants mélancoliques...

Je leur souriais en les saluant. 

- Vous ne vous ressemblez pas beaucoup, c'est amusant. 

Leur mère eut un sursaut et parût soudainement nerveuse. 

- O-Oh beaucoup de gens le disent, aussi!

Elle eût un léger rire. 

Là, évidemment, sa réaction m'interpella. Pourquoi autant de nervosité, d'un coup? Ses mains tremblaient, aussi, bien qu'elle essayait de se maîtriser. Ment-elle? Ne sont-ils pas vraiment frères et sœurs? Ont-ils été adopté? Si oui, cela expliquerait leurs différences. Peut-être des pères séparés? Ou un adultère dont l'un des deux est le fruit? 

Bien sûr, ces informations ne me sont d'aucunes utilités. Enfin, pour le moment qui sait? 

- Je voulais vous poser quelques questions sur votre sœur, les enfants. 

Ils ne répondirent pas.

- Je vais prendre ça pour un "on vous en prie". 

Je repris avec la même question que j'ai posée à leur mère. 

- Est-ce qu'elle vous a dit quelque chose avant de sortir ce soir-là?

Aaron fit non de la tête, mais Alice gardait les yeux baissés. 

- Un rendez-vous, peut-être? Ou un défi entre ami? Vous savez, du genre "rendez-vous à 23h devant la forêt si vous en êtes cap"? 

- Vos questions sont stupides.

Une voix grave se fit entendre du haut des escaliers, à gauche du salon. Instinctivement, je compris qu'il s'agissait d'un homme hautain et fier de lui. 

- Oh, voici mon mari. Sander.

C'était un homme grand et bien habillé. A première vue, je dirais un homme d'affaire ou travaillant au bureau. Il ne fait surement pas de travail manuel, vu l'état de ses mains, malgré son buste gonflé et ses bras robustes, c'était sans aucun doute un homme intelectuel. La montre sur son poignet indique qu'il est ponctuel. Il est strict et sans doute opressant vis à vis des enfants, vu la réaction de ceux-ci.

- Notre fille ne se serait en aucun cas retrouvée dans ce genre de situation. 

Alice marmonna doucement, toujours la tête basse. Elle avait les mains jointes et une expression morose.

- Comme si tu la connaissais... 

Tout le monde l'entendit, malgré l'objectif de la petite, et resta silencieux un instant. Elle reprit alors, de la même manière. 

- C'est à cause de toi qu'elle s'est suicidée! 

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : May 13, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Guess they forgot me on EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant