Prologue

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***


J'ai toujours rêvé de partir. Pour explorer le monde, découvrir de nouvelles choses, me faire de nouveaux souvenirs. Mieux que ceux que j'ai eu jusqu'à maintenant. C'était mon rêve quand je devais avoir quatre ans. Malheureusement pour moi, il s'en est passé des choses. Des choses terribles.

Je me voyais vivre aux Etats-Unis, dans une grande maison à Los Angeles, non loin de Venice Beach avec une vue splendide. Ou à New York, dans un appartement près de Central Park, où, tous les matins en allant travailler, je prendrais un café Americano dans le Café juste en face. Ca peut paraître assez cliché de dire ça, et je suis tout à fait d'accord. Seulement, dans les deux cas je devrais être heureuse.

Je rêve encore et encore. Habituellement, c'est Helene qui me sortait de mes rêveries. Aujourd'hui, elle n'est plus là , partie rejoindre les étoiles. Suicide, apparemment. Je suis bien la seule à savoir que cette cause est totalement fausse. Il est vrai que ma meilleure amie, d'un coup, bien trop brusquement à mon goût, a sombré dans des habitudes très sombres. Chaque soir de l'été, elle ramenait un mec différent de la veille à l'appartement, buvait whisky ou vodka à flot et se réveillait avec un blackout total. Je pensais que c'était dû à son copain, qui l'a largué pour la pire garce du lycée. Mais je me trompais. J'ai compris la cause de ses actes bien trop tard. Elle se saoulait pour oublier qui elle était. Pour ne pas voir la réalité en face. Et je m'en veux tellement de ne pas avoir été là pour elle.

Moi à l'époque, j'étais tout sauf triste. Je travaillais dur pour entrer dans la classe préparatoire que je voulais faire depuis mes six ans. Je voyais mon copain chaque jours, Evan. Beau, intelligent, il en faisait craquer plus d'une. Il le fait toujours d'ailleurs. Après la mort d'Helene, je n'avais ni l'envie, ni le besoin de me consacrer à ma vie de couple. Je devenais difficile à vivre, et je voyais bien qu'Evan était malheureux. Il me consolait du soir au matin - du matin au soir. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Pour moi, perdre ma meilleure amie était la pire chose au monde. Je me trompais.

Un soir de novembre, un an environ après la mort d'Helene, ma vie a pris une tournure à laquelle je n'avais jamais pensé. Un évènement qui a changé ma vie à jamais. 

La mort est venue prendre mes parents et mon grand frère Kilian, me laissant seule. Plus que jamais seule. Vraiment, comment puis-je trouver un appui ? Quelque chose ou quelqu'un me retenant pour ne pas sombrer ? Toutes mes raisons de vivre se sont envolées. J'étais seule. Je suis seule. Et je crois bien que cela durera toujours.

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