Chapitre 5

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Chapitre 5

*

        Je me réveille le lendemain, surexcitée. Mes yeux se sont ouverts directement et sans difficulté après la sonnerie de mon réveil. 5:10. C'est parti pour la longue journée de trajet qui m'attend. Mon périple se fera en deux trajets. Lyon-Paris, puis Paris-NYC. Je n'ai qu'une seule hâte : pouvoir me balader le plus rapidement possible dans les avenues de la ville. Quitte à me perdre.

Lorsque j'arrive dans la cuisine, Tristan, Emma et Evan sont déjà installés. Ils ont tenu absolument à m'accompagner à l'aéroport. Ce qui m'impressionne, c'est que Evan puisse aussi facilement se réveiller à 5 heures du matin sans râler. D'habitude il grogne toujours. On peut dire qu'il a vraiment changé depuis l'année dernière. Ses boucles dorées lui retombent sur le visage. Il est trop mignon.

– Comment va notre future new-yorkaise ? me demande Tristan en me tendant un bol de céréales.

– Très bien, dis-je simplement en souriant.

– J'espère que je vais te manquer, dis Evan me faisant un clin d'oeil.

Je lui réponds en tirant la langue. Bien-sur qu'il va me manquer. Tous mes amis vont me manquer. Mais aujourd'hui, je serais seule face à mon destin. Et je suis prête à relever le défi de ma vie : partir loin et me reconstruire.

Après avoir petit-déjeuné je file dans la salle de bain pour me préparer. J'enfile un large sweat rouge, un jean et mes incontournables Converse. Je ne prends pas la peine de me maquiller. Pas le temps, ni l'envie. Je vais rester enfermée plus de dix heures dans un avion, à être très certainement occupée à dormir.

Lorsque je sors, j'attrape ma valise et file directement dans la voiture d'Evan pour aller à l'aéroport. Dans la voiture, Evan et Tristan écoute du heavy metal à fond. Je ne m'entends plus parler avec Emma, mais je sais que si je leurs demande de diminuer le son, ils vont répliquer et mettre le volume encore plus fort.

          Une fois à l'aéroport, nous nous garons sur le parking et nous nous dirigeons vers le terminal indiqué sur mon billet. Je dépose mes bagages et dois passer aux tests de sécurité. C'est alors que mes yeux me piquent. Je sens les larmes monter et Tristan le comprend. Il arrive devant moi et me serre fort dans ses bras. Je le maintiens par la taille. J'ai l'impression que le monde va s'écrouler à mes pieds, mais Tristan me serre si fort que cette impression finie vite par s'envoler. Je recule et, par la plus grande surprise de ma vie, remarque qu'il pleure, lui aussi. Il m'essuie une larme et me dis que je vais énormément lui manquer. « Toi aussi, Tristan, tu vas me manquer ». Je lui réponds cette phrase en articulant un maximum, entre deux sanglots.

Après avoir embrassé fort Evan et Emma, en leurs disant que je suis fière de les avoir pour amis, je passe les portes de sécurité, avec mon sac à dos. Vingt minutes plus tard, j'arrive au niveau de la porte d'embarquement. Je décide de me prendre un café. Il est 6:26, mon embarquement est dans dix minutes environ. Je porte mon gobelet à mes lèvres lorsque j'entends :

– Mesdames et messieurs, l'embarquement du vol 756 en direction de Paris va bientôt débuter. Merci de vous avancer à la porte E.

Je m'exécute et après une assez longue attente, je tends enfin mon passeport à l'hôtesse. Elle me souhaite un bon voyage, puis me laisse passer. Je monte dans l'avion en saluant le pilote et le co-pilote. Je m'installe sur mon siège. Une femme et sa fille de cinq ans se placent à coté de moi, tout sourire.

Le décollage se fait en douceur. Le ciel est rosé par le levé de soleil. Je regarde les nuages traversés et me dis secrètement : « plus le temps passe, et plus je suis proche de toi, New York ». J'écoute de la musique et je ne vois même pas le temps passer. Au bout d'une heure à peine, le commandant de bord annonce aux passagers la descente pour l'aéroport de Paris. J'enlève mes écouteurs en me disant que le voyage est passé vraiment vite. Quelques minutes après l'arrêt total de l'avion, je sors enfin dehors.

A peine à l'extérieur, je regrette instantanément de ne pas avoir pris de parapluie. Les gouttes d'eau me font l'effet d'aiguilles qui percutent ma peau, déjà trempée. Je file à l'intérieur de l'aéroport, récupère ma valise et me dirige vers la douane. Un homme m'accueille à son guichet et vérifie mon passeport. Il m'annonce que je vais devoir attendre trois quarts d'heure le Boeing que je suis censée prendre. Apparemment il est retardé à Londres. Youpi. Je déboule dans un grand espace rempli de voyageurs. Je m'assieds à côté d'une jeune fille, à peine plus âgée que moi, avec les cheveux roses pâles. Je décide de lui parler, pour combler le silence.

Elle s'appelle Sarah et part rejoindre son père, dans un quartier très riche de New York. Elle est assez stressée et regarde l'heure sur son téléphone toutes les trente secondes. Elle n'a pas l'air très enchanté de rejoindre La Grande Pomme. J'en conclut très rapidement qu'elle ne veut pas quitter Paris. Sûrement à cause de son petit ami, qui semble être en gros plan sur son fond d'écran. Je suis assez observatrice, et j'arrive à conclure certaines choses que personne ne remarque. Je ne sais d'ailleurs même pas d'où je tiens ce don.

Après lui avoir payé un café, nous restons debout à discuter du retard de l'avion, puis elle me demande pourquoi je vais à New York :

– Je ne sais pas trop... Je viens de Lyon et j'avais vraiment besoin de changer d'air.

Elle me regarde avec de grands yeux ronds avant de commenter ma réponse :

– Tu as bien de la chance. Je n'aurais pour rien au monde voulu partir de Paris et m'envoler loin de mon copain pour rejoindre mon père dans une ville complètement inconnue. Toi au moins tu as eu le choix...

Je ne peux m'empêcher de sourire. J'avais vu juste sur son copain. Néanmoins, je réfléchis longuement sur mon ''choix''. Ne suis-je pas en train de faire une énorme erreur ? Et si Sarah avait raison ? Une ville inconnue...——

Je suis brusquement sortie de mes pensées. Un homme vient de me percuter violemment, et a fait valser mon Latte sur la moquette de l'aéroport.

– Eh ! Mais ça va pas ?! hurlé-je en serrant mon poing, si bien que je sens mes ongles appuyés fort contre ma paume.

L'homme ne prend même pas la peine de se retourner et me laisse, outrée, un café étalé au sol à mes pieds, avec une violente douleur à l'épaule gauche.





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Hi ! J'espère que ce chapitre vous a plu.  Je vais essayer de tenir un timing de 1 chapitre par semaine, pour me forcer à écrire un peu plus régulièrement.

Le chapitre suivant vous en apprendra un peu plus sur le mystérieux inconnu.

Anyway, à la semaine pro pour un nouveau chapitre !

xo

🐘

M.

N'importe où ailleurs...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant