Chapitre 53 : Je suis divorcée ... émotionnellement

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Bonne lecture

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Huit mois sont passés depuis notre voyage à Bali, et je peux les qualifier comme les huit mois les plus catastrophiques de toute ma vie. Entre le manque que j'aie pour mon bébé et ma famille, et le mauvais comportement de Saphir, je sens que chaque jour qui passe me rapproche plus de mon annihilation que d'une vie auprès de ma famille. Et franchement je suis lassée.

Dés notre retour en Espagne, j'ai payé pour tous ce que mon mari a jugée comme comportement inacceptable de ma part, la gifle, mes paroles avant et pendant la fête, et mon souhait de sa mort. J'avoue que j'ai passé un vrai mauvais quart d'heure qui m'a cloué au lit pendant deux jours, tellement ses coups étaient sans pitié. Les voisins ont exprimé leur mécontentement à Housni, qui était devant la porte de notre appartement pendant que j'étais entrain de subir ma punition, et qui n'a pas pensé à intervenir pour me sauver des mains de mon mari. Ils ont menacé d'appeler la police si ceci se reproduise, la chose que je souhaitais de tout mon cœur qu'ils fassent. Saphir a trouvé dans l'avertissement des voisins une menace pour son image, c'est pour cela qu'une semaine après, nous avons déménagé à la villa, où plutôt le château de ses parents, que je ne savais pas qu'il existait, dans une zone périphérique de Valence. Une villa tellement spacieuse et froide qu'elle me donne l'impression d'être hantée avec ses dix chambres. Elle est entourée d'un grand jardin, qui l'a rend presque isolée des autres villas des voisins, surtout que les murs sont cachés par des cyprès.

Les jours qui ont suivi mon rétablissement, j'étais juste la femme obéissante et soumise à son mari, j'évitais tout ce qui pouvait l'énerver et me procurer des coups que mon corps ne pouvait plus supporter. Je préférais prévenir ses coups que de les guérir. Néanmoins, Saphir trouvait toutes les raisons possibles pour me montrer qui est "l'homme"  et qui a le poing le plus fort entre nous. Sa jalousie a dépassé ses limites pour devenir une nouvelle raison pour me battre. Il suffit qu'un homme me regarde, accidentellement ou volontairement, quand on sorte ensemble, principalement pendant un diner d'affaire ou quelques fois pour faire les courses, pour qu'il me "punisse". Et maintenant, chaque fois qu'il m'ordonne de me préparer pour partir à un diner ou pour faire les courses, je me prépare aussi pour ce qui va s'en suivre à notre retour. Ceci est devenu, malheureusement, un rituel pour moi. Il y a un mois, nous étions dans un restaurant, j'avais une migraine et ma chaise était en face d'une lampe qui a intensifié mon mal de tête. Je lui ai demandé qu'on échange de place, il a accepté, mais dés notre retour chez nous, il m'a battu, en me disant qu'il n'est pas Khalil "le stupide", comme il l'a qualifié, faisant allusion au fait que j'avais changé de place quand je l'ai regardé pour la première fois à Bali. Je n'ai pas cherché à me justifier, il est têtu et n'écoute que sa voix.

Il est devenu très désagréable et méfiant, si je le regarde il le prend pour un regard méprisant, si je lui réponds il le prend pour une provocation et si je ne lui réponds pas il le prend pour une sorte de protestation ou manque de respect de ma part. Je ne sais plus comment me comporter avec lui et je préfère de me taire au lieu de répondre à des accusations qui ne sont pas fondé. Franchement j'en peux plus de son caractère qui m'atténue chaque jour que je passe à ses côtés. Je le méprise à un très haut niveau, et si quand nous étions à Bali je me suis rendue compte que je l'aimais encore, maintenant je peux dire qu'il n'y a que la haine qui me lie à lui, je le déteste et je déteste sa présence, même son odeur me donne des fois envies de vomir, littéralement.

Mon mari a fini par installer un climat hypertendu dans le foyer, et de ma part j'ai fini par arrêter de me poser des questions sur la raison de tout se qui passe, j'ai arrêté de me rappeler de nos souvenirs, qui, même illusoires, n'étaient pas tous désagréables. Je ne me demande plus si j'ai fait une erreur quelque part dans notre relation pour qu'il devienne cet homme trop agressif et sur la défensive, ou si j'aurai du arrêter le travail comme il m'avait demandé afin de sauver notre mariage, ou si je devais lui donner plus d'importance pour lui montrer qu'il est le centre de mon univers et non pas notre fils, comme il voulait sentir, ou si je dois essayer de fixer notre relation. Je ne me questionne plus sur ce qui allait se passer si je n'ai pas su pour son adultère, ou comment allait-il procéder afin de me convaincre d'abandonner mon fils et ma famille pour lui. J'ai arrêté de me mettre en question, et j'ai abandonné mes questions sur l'effet de son passé sur son comportement, je n'ai plus pitié pour lui et pour ce qu'il a vécu, en effet même la compassion que j'avais pour lui a totalement disparu. J'avoue qu'au début mon cœur me faisait très mal pour notre situation, mais maintenant je ne ressens plus rien. En réalité je me suis adaptée avec "notre" nouvel mode de vie, où nous sommes divorcés émotionnellement, et vivement qu'on divorce définitivement.

Wafa-J'ai tenté le diable (Série des femmes et des femmes, N°1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant