Déraison et sentiments

723 39 24
                                    

La jeune femme sent son sommeil refluer doucement, tandis que les sensations reviennent dans son corps. Elle sent son corps allongé n'importe comment en travers du matelas de camping délicieusement confortable grâce à un sortilège, sent ses jambes enroulées pêle-mêle dans le duvet, sent le soleil sur sa peau à travers un trou de la tente. Elle bouge légèrement, et le duvet émet un grognement. Rectification : la masse allongée dans le duvet à ses côtés émet un grognement. Oui, c'est plus logique comme ça, après tout ce duvet-là n'est pas magique, pas au point de se mettre à parler. Et puis, aucun d'eux n'était alcoolisé au moment d'enchanter le matériel de camping. Par contre, il est clairement enchanté pour y faire tenir deux personnes, ce dont elle ne se plaint pas franchement étant donné que ça lui donne un doudou géant et gratuit - à moins que ce soit lui qui la prenne pour sa peluche, qui sait ? Elle sort un bras à l'air libre, ayant un peu chaud. L'air est frais sur sa main, son sweat l'empêchant d'avoir froid au bras. Enfin, son sweat... Un sourire monte aux lèvres fatiguées de Marlène.

Ils rentrent, épuisés mais ravis, sans même savoir quelle heure il est, vers le terrain de ont transplanné sur le retour pour passer la foule qui restait plantée là,se montrant relativement prudent. Marlène frissonne, elle a passé son sweat à Lily parce qu'elle a oublié d'en prendre et qu'ils ont tous profondément la flemme de lancer un sort de réchauffement. Seulement maintenant, Marlène non plus n'a pas chaud et il ne lui faut pas plus d'une minute ou deux supplémentaires pour s'approcher de Sirius et de lui demander, sans même savoir à quel point elle parle fort à cause de ses oreilles qui sifflent :

- Tu me passe ton pull ? J'ai froid.

- T'es sérieuse ?

- Alleeeez !

Elle le regarde, suppliante, et il finit par enlever son sweat et lui donner. Elle l'enfile aussitôt, ravie de pouvoir se réchauffer. D'autant plus que les fringues de Sirius ont ce pouvoir étrangement réconfortant sur elle, qui, s'il n'est pas magique, n'en est pas moins efficace. Et en plus elles sentent bon, même si ça parait étrangement cliché. Pas l'odeur de clope en elle-même, mais plutôt toutes les autres odeurs avec lesquelles elle se mêle et qui forment ce mélange discret et agréable. Tous les vêtements ont des odeurs, quoi qu'elle sente moins l'odeur des siens, et ceux de Sirius sentent bon.

Elle le porte toujours ce matin, elle s'est à peine débarrassée de son soutien-gorge sous ses vêtements pour éviter de se faire mal avec l'armature et de son jean pour enfiler un mini-short de coton bien plus agréable pour dormir. Elle a trop chaud maintenant, alors elle bouge en essayant de ne pas le réveiller, opération délicate vu que son bras à lui lui sert d'oreiller et qu'ils sont complètement entremêlés. Elle finit par s'en dépêtrer et se réinstalle confortablement, de mieux en mieux éveillée. De ses côtés s'élève un marmonnement, mais il n'a pas l'air de se réveiller. Au bout de quelques minutes silencieuses, il bouge un peu et Marlène lève le visage vers lui.

- Hey.

- Hey.

Leurs voix à tous deux sont rauques, celle du brun peut-être plus groggy par le sommeil. C'est vrai qu'ils ont beaucoup crié hier soir.

Lily lui parle, mais elle n'entend rien, la musique est trop forte et les gens autour d'eux parlent aussi, créant une cacophonie bizarrement excitante, augmentant l'impatience de la jeune fille. elle doit s'approcher de sa meilleure amie qui lui crie presque dans l'oreille :

- James propose qu'on transplanne.

- Pardon ?! Elle a bien entendu, mais est complètement effarée.

Recueil d'OS BlackinnonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant