Le soir, tu avais écris cette lettre.
Cette lettre où l'on reconnaît très bien ton écriture tremblante, où on peut apercevoir des tâches qui sont tes larmes. Maintenant tu avais l'habitude les voir partout.En te levant ce matin, tu étais heureuse. Tu savais qu'enfin, tout serait finis.
Tu n'auras plus à les subir, tu n'auras plus à voir ceux qui t'ont détruit.
Ils t'ont montré que c'était de ta faute, que tu le méritais . Tu étais parvenue à la conclusion suivante: tu ne méritais même pas de vivre.Tu étais à table. Tu prenais le petit déjeuner pour la première fois avec ta famille mais aussi pour la dernière fois. Ils étaient si content de te voir ainsi. Souriante, qui mange enfin.
Tu admirais ces magnifiques sourires qui étaient ceux de ta famille. Ceux que tu ne reverrais plus jamais.
Il le fallait, tu ne pouvais pas vivre ainsi.Tu avais fait pour la dernière fois ton sac de cours, tu leur avais dit au revoir, mais c'était plutôt un adieu. Ils ne le savaient pas encore. D'ailleurs, ils ne savaient pas ce que tu vivais et tu ne voulais pas qu'ils le sachent. Tu ne voulais pas qu'ils s'inquiètent pour toi et d'ailleurs tu avais honte de toi. De ta personne. Tu te demandais même, comment tes parents pouvaient t'aimer. Oui ! Comment ? Personne ne t'aime. Alors pourquoi pas eux ? Certes, tu es leur fille. Mais ça ne justifie rien.
Aujourd'hui en arrivant devant le portail tu avais regardé tout le monde dans le blanc des yeux, tu leur avait souris. Ils t'avaient répondu avec un regard incompris pour certains, ou un juron pour d'autres. Certains étaient énervés contre toi: comment osais-tu les regarder eux ? Ils étaient bien au-dessus de toi. En passant, ton devoir était de baisser le regard.
Franchement ? Tu t'en foutais.
Ils n'avaient plus à te donner d'ordre, la haut ils ne t'en donneraient plus.

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Je vais bien
Short StoryPersonne ne peut le comprendre. Sauf ceux qui l'ont réellement vécu.